La décision prise par l'Elysée de ne pas extrader la terroriste italienne Marina Petrella dans le pays où elle a commis des crimes provoque la stupéfaction. Sa libération pour raison médicale n'était déjà pas justifiée, elle est même incompréhensible alors que l'Italie l'a condamné par contumace à une peine de prison à perpétuité en 1992. L'Italie est un pays fondateur avec la France de l'Union Européenne, et l'on trouve des gens en France pour croire que la justice italienne n'est pas pertinente, et que la France saurait mieux que l'Italie quel sort réserver à leurs criminels. Car c'est bien ce qu'est Marina Petrella, puisqu'elle a été condamnée pour assassinat. Mais il faut comprendre qu'en faisant partie de l'extrême gauche, elle fait appel au pêché mignon d'un certain nombre de Français : la bienveillance envers les terroristes. On peut le vérifier avec les terroristes d'extrême gauche locaux : pour réclamer la libération des terroristes venant d'Action Directe, il n'est pas difficile de trouver des personnalités politiques telles que Noël Mamère ou Olivier Besancenot prêts à s'investir et à oublier les actes passés. Ainsi, Jean-Marc Rouillan, condamné à perpétuité en 1989, a été libéré après seulement 19 années de prison sans même regretter l'assassinat qu'il avait commis. Et s'il vient d'être incarcéré à nouveau, c'est pour l'avoir dit, alors que tout le monde le savait, et de plus, ce retour en prison a provoqué un tollé dans certaines familles politiques, alors qu'il n'aurait jamais du en sortir.

Le cas est semblable pour une autre des terroristes d'Action Directe, Nathalie Ménigon, que de plusieurs personnalités et associations s'emploient inlassablement à faire libérer, alors qu'elle non plus ne regrette rien. D'une manière générale, la France est bien le pays qui prend soin des terroristes, l'extrémisme marxiste arrivant visiblement à justifier tous les méfaits. Il s'est même trouvé un chroniqueur, Daniel Schneidermann, pour légitimer dans un article paru dans un grand journal le meurtre de patrons d'entreprise. Cela s'inscrit dans un mouvement plus général de compassion avec criminels et délinquants. Ainsi, lorsque les prisons sont surchargées, nombreux sont ceux qui réclament des peines "alternatives", où le malfaiteur retrouve la liberté, et bien peu sont ceux qui pensent à construire de nouvelles prisons.

En 1981 déjà, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan avaient été amnistiés par le nouveau Président de la République, François Mitterrand. Ils assassinèrent un homme, Georges Besse, en 1986. C'était aussi François Mitterrand qui avait voulu faire de la France un havre de paix pour les gens des Brigades Rouges. Aujourd'hui, c'est un Président d'un bord politique différend qui choisit de protéger une terroriste de la peine décidée par un pays démocratique ami. La France, ce pays qui protège le criminel et oublie la victime, créé une blessure morale dans le cœur de la Justice. Et la décision prise par Nicolas Sarkozy de ne pas extrader Marina Petrella est une ignominie qu'il devra porter avec lui toute sa vie.

Image : AFP