Le 6 août dernier en Mauritanie, un coup d'Etat organisé par plusieurs généraux a mis fin au mandat du Président Abdallahi, qui était pourtant devenu chef de l'Etat suite à une élection démocratique. Cela suit un autre coup d'Etat, datant de 2005 et déjà organisé par des militaires, visant à rétablir la démocratie. Le président précédent se targuait pourtant d'avoir été désigné par les unes à plusieurs reprises. Il avait pourtant été porté au pouvoir à l'origine par une autre coup d'Etat en 1984. Et il avait déjà sauvé son siège après la tentative de coup d'Etat de 2003. Ce type de scénario répétitif est emblématique de la vie d'un très grand nombre d'Etats de l'Afrique. Que ce soient des pays africain arabes ou d'Afrique noire, politiciens plus ou moins corrompus et militaires putschistes se succèdent au pouvoir, les exemples illustrant de telles situations étant extrêmement nombreux (le cas le plus marquant actuellement étant bien sûr celui de Robert Mugabe, élu par Dieu et par lui même pour être président du Zimbabwe). Et cela dure depuis la décolonisation.

Les armées ont tendance à montrer un respect variable pour les institutions politiques, et se considèrent être un pouvoir à part entière guidant le pays. Les chefs d'Etat, issus de l'armée ou non, perdent rapidement de vue le bien être de la population. Le respect de la démocratie et de la morale semble secondaire à une part bien trop importante des responsables en tous genres. Trop souvent, les élections sont contestées, et les observateurs internationaux qui s'y rendent observent avec précision les irrégularités endémiques. Tout cela a un coût pour la population, dans la mesure où l'Etat fonctionne extrêmement mal, l'aide n'arrive pas à ceux qui en ont besoin et la misère perdure.

Bien sûr, il est souvent commode d'accuser les pays occidentaux d'être coupables du sous développement de l'Afrique. Mais si toute manœuvre extérieure doit être proscrite, la plupart du temps l'opinion internationale se contente de compter les points. Les pays riches ne peuvent de toute façon pas si facilement que ça installer des gouvernements fantoches à la tête de ces pays. Tous ces coups d'Etat le prouve : ils n'ont aucune influence sur les relations établies avec l'Europe, alors que les différentes factions se disputent âprement, parfois violemment le pouvoir. Ce qui est surtout souhaitable, c'est que la population des pays concernés prenne en main son destin en élevant collectivement leurs standards en matière d'éthique et de respect de la démocratie. Ces notions, si elles étaient ne serait-ce qu'un peu plus diffusées, permettrait d'améliorer la vie politique dans des pays qui souffrent, et in fine, de favoriser l'essor de ces derniers.