Réflexions en cours

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dimanche 29 mars 2009

Un parti éthique

Les dirigeants politiques, lorsqu'ils arrivent aux responsabilités, sont amenés à se poser la question de l'action à mener. Idéalement, ils ont normalement déjà envisagé un programme à mettre en place. Que ce soit en théorie ou en pratique, l'action politique doit veiller à faire progresser l'intérêt général. Tout le débat consiste à déterminer ce qu'il faut faire pour arriver à cet objectif. Pour s'y retrouver, il est tentant de mettre en place des visions globales, des systèmes de pensée conceptualisant l'ensemble des éléments. Si c'est mentalement séduisant, le procédé est risqué. Car une fois l'idéologie installée, le risque est de vouloir à tout prix plier la réalité pour qu'elle colle aux conceptions que l'on s'en fait. Dès lors, l'action publique ne vise pas à agir sur le monde réel, mais s'attaque uniquement à des vues de l'esprit. L'Histoire montre qu'aucune idéologie n'est totalement confirmée par les faits. Une théorie peut être pertinente pour analyser telle ou telle situation, mais jusqu'à présent, pour comprendre les grandes évolutions, les meilleures explications sont celles faites après plutôt que celles chargées de les anticiper a priori. Voilà pourquoi les dirigeants politiques, constamment confronté à l'imprévu, se doivent d'être à la fois réalistes et pragmatiques.

Seulement, le pragmatisme comporte lui-même un risque. Celui de laisser penser que tout est permis pour arriver au but. Bon nombre de dérives peuvent naître de telles considérations. Elles peuvent relever de la catégorie du scandale, voire parfois conduire tout simplement au totalitarisme. Dans sa pièce de théâtre Les Mains sales, Jean-Paul Sartre évoquait les actes inavouables parfois commis pour arriver à un plus grand bien. Mais où est la limite ?

Eh bien la limite est celle de la morale. Quelle pratique peut être considérée comme généralisable ? L'impératif catégorique kantien est alors pertinent pour former une éthique nécessaire à l'action publique. Cette notion doit également prédominer dans toute considération. La morale doit former l'élément solide et stable servant d'ancre à toutes les politiques. Si elles peuvent varier, soumises aux contingences du monde, elles doivent néanmoins garder comme objectif l'intérêt général et comme base méthodique la recherche de l'éthique.

C'est normalement enfoncer une porte ouverte que de le dire. Mais il ne faut pas oublier ces principes fondamentaux pour autant. Les partis politiques doivent en être conscient dans toutes les phases de la vie publique.

lundi 16 mars 2009

L'identité nationale de la France

En 2007, pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait provoqué la stupéfaction avec son idée d'un ministère qui traiterait non seulement de l'immigration, mais aussi de l'identité nationale. A la même période, Ségolène Royal commença à évoquer l'importance des symboles de la France, tels que le drapeau tricolore ou la Marseillaise, alors que des parties de son camp avait tendance à penser que ces sujets tenaient du nationalisme. Les deux candidats ont en fait appel à ce qu'est la France, comme pays et non pas seulement en tant que zone à problèmes divers. La France est quelque chose d'ancré au cœur de ses citoyens. Elle n'est pas seulement un territoire, la France est également une Histoire. Les Français vivent ensemble cette Histoire, et sont les héritiers des siècles passés. Et en tant qu'héritiers, ils ont la possibilité de choisir ce qu'ils veulent porter. En effet, avec le recul, ils peuvent discerner les éléments positifs des éléments négatifs de leur Histoire. Ils doivent connaître quels furent les mauvais choix, en connaître les raisons, et les condamner. Mais cela ne veut pas dire qu'ils en sont coupables à leur tour, bien au contraire. Des époques révolues, les vivants doivent se sentir investis de la mission de conserver et protéger ce qui en était le meilleur.

La France incite donc ses citoyens à être dignes des bons exemples du passé, et cela doit apporter un message lumineux et enthousiaste pour l'avenir. Ce message, c'est celui de l'humanisme, du respect du territoire, et de la joie de vivre ensemble. Un pays, une nation, sont formés d'une communauté de destins. C'est de cela dont les symboles de la France sont emblématiques, et que toutes les politiques doivent prendre en compte.

Comment peut-on alors s'étonner que ce message se trouve au cœur des discours de ceux qui proposent des projets d'avenir ? Les rebondissements de la dernière campagne présidentielle n'avaient dès lors rien d'anormal. Bien au contraire, il faut souhaiter que les politiques publiques soient à l'unisson avec les coeurs et les esprits du peuple, que leurs racines s'y trouvent au plus profond. Il serait absurde de rejeter pour "nationalisme" tout appel à la nation, alors que celle-ci est bien ce qui est à la base de tout. Le désir de "vivre ensemble", voilà ce qui fait une nation, et la France n'y échappe pas. Et le reconnaître fait partie de son bonheur.

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