Réflexions en cours

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 25 janvier 2009

Un parti européen

En matière de politiques européennes, bon nombre de partis n'a pas d'idée forte les guidant. Il y a certes les souverainistes, dont l'hostilité à la construction européenne sert de bannière au regroupement. Nicolas Dupont-Aignan ou Philippe de Villiers font partie de cette mouvance. De l'autre côté, seul le Modem, héritier en cela de l'UDF, a une vision pro-européenne claire et connue. Les Verts partageaient également cette vision, mais les propositions d'alliance faites par Daniel Cohn-Bendit à José Bové montrent que cela n'est plus aussi évident que cela ne l'était. La question européenne reste un sujet de fracture au sein du Parti Socialiste, comme l'a montré le référendum sur le TCE. L'idée d'"Europe sociale" peut permettre l'unification des différents courants socialistes, mais cela reste comme du ruban adhésif sur une fissure. Pour pouvoir proposer une direction générale de politique européenne, il faut déjà savoir si l'on est en faveur de la construction européenne. Cette question n'est pas réglée actuellement. Et le poids non négligeable des partisans du non dans le PS montre le douloureux grand écart que doit faire cette formation, et l'empêche, in fine, d'avancer. De son côté, l'UMP devrait être en faveur de politiques intégrées européennes. Malheureusement, la scène européenne n'apparait trop souvent que comme un simple prolongement de la scène française. C'était déjà l'attitude de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était tête de liste aux européennes de 1999. Il semble que cela reste le cas. Au final, trop peu est dit, même si le slogan "l'Europe qui protège" émerge parfois.

La question européenne est pourtant l'une des plus cruciales qui se présente aux formations politiques. L'impact de l'Union Européenne sur la vie de chacun est fort, et c'est la raison pour laquelle un discours clair doit être tenu. Le Modem ne peut être le seul (petit) parti à s'engager fortement en faveur de la construction européenne. Il doit y avoir au moins un autre parti pour le faire, pour mettre les questions européennes au cœur de son programme et de sa pensée. Ce parti afficherait son engagement pro-européen sur deux plans : En premier lieu, en soutenant avec vigueur et de façon constante la construction européenne et la démocratisation de l'Union Européenne. Ensuite, en n'hésitant pas à tisser des liens nombreux avec les autres partis politiques d'Europe. Le but étant d'avoir des programmes communs pour les élections européennes, et de partager des avis communs pour tous les enjeux de taille européenne. Ce serait également l'occasion d'échanger sur les manières de résoudre les problèmes nationaux, par le partage d'expériences.

Aujourd'hui, la France se vit trop souvent comme une victime de la construction européenne. Elle ne joue pas pleinement son rôle au Parlement Européen, notamment du fait du mode d'élection des députés français aux élections européennes. C'est encore là une conséquence de l'utilisation de la proportionnelle pour ce scrutin. Mais la France doit justement prendre l'initiative de peser par la force de son engement, ce qui n'est pas le cas actuellement. La présence en France d'un grand parti pro-européen irait dans ce sens.

samedi 17 janvier 2009

Un parti populaire

Le MRP, l'UMP ou même le Parti Populaire espagnol sont autant d'exemples de partis politiques dont un P dans leur acronyme signifie populaire. L'adjectif semble donc assez prisé par les partis, en faisant l'un des mots au centre des concepts politiques, au même point que "démocrate", "républicain" ou "socialiste". Cela peut paraître paradoxal, et même prêter à certaines moqueries, comme si l'organisation faisait un souhait se voulant auto-réalisateur : si le parti a le mot "populaire" dans son intitulé, alors il devrait forcément trouver la faveur des citoyens, et bénéficier d'une forte cote de popularité. Ce n'est évidemment pas la même signification du mot qui est à l'œuvre. En politique, la signification du mot "populaire" est "qui concerne le peuple, qui appartient au peuple".

L'objectif de toute action politique doit être l'intérêt général. Celui-ci consiste en la maximisation du bonheur de la population, et la meilleure façon de concevoir la façon d'y arriver et de s'appuyer sur la démocratie. Une démocratie au centre de laquelle se trouve la population. Celle-ci doit être en mesure de prendre en main sa destinée et de contrôler le pouvoir politique, afin d'éviter les classes politiques vivant en vase clos, ou bien la trop grande force de la bureaucratie technocratique. Vouloir cela est bien souvent considéré comme étant "populiste". C'est surtout une façon de disqualifier un propos qui s'appuie trop sur ce que pense la population, considérée alors avec méfiance. La politique publique doit être menée par le peuple, pour le peuple. Tel est le premier principe de base de l'action. Cela n'exclut pas l'appel à des expertises, ou la représentation politique, mais cette idée doit toujours être gardée à l'esprit.

Et c'est dans cette idée là que se justifie l'appel à l'adjectif "populaire" par des partis politiques. Ceux-ci ont tout intérêt à être le point de rassemblement d'un très grand nombre de personnes, d'être en fait des mouvements constitués par la population en vue d'améliorer l'intérêt de tous, les clivages se faisant sur la manière de procéder. Il ne peut être question d'"avant garde" minoritaire cherchant à faire le bonheur de la majorité sans lui demander son avis. Le vie politique ne peut que y gagner si la population dans son ensemble s'implique sur des questions qui la concerne toujours d'une manière ou d'une autre. Et voilà pourquoi le meilleur agent du changement est un mouvement de masse au sein du peuple, un parti populaire.

free hit counter