Réflexions en cours

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samedi 26 décembre 2015

Bienvenue au XXIème siècle

Le précédent billet de ce blog, écrit il y a plus de deux ans, se montrait très pessimiste. L'incompétence crasse du gouvernement et l'apathie généralisée des politiciens faisaient couler la France et pavaient la voie au Front National. Il a bien fini premier aux élections européennes. Mais rien ne s'est passé. Personne ne s'est vraiment interrogé sur ce qui n'allait pas, ce que eux, les politiciens, manquaient. Manuel Valls est devenu Premier ministre, Emmanuel Macron ministre de l'économie, ils ont seulement reconnus que le matraquage fiscal porté par le gouvernement Ayrault ne pouvait rien apporter de bon. Mais ils n'essaient pas de supprimer le déficit public en taillant dans les dépenses.

Rien ne change au pouvoir, et pourtant, il ne faut pas croire qu'en se complaisant l'immobilisme, rien ne changera autour de nous. La situation en Ukraine a tourné à la guerre civile, et a des relations extrêmement tendues avec la Russie. Les espoirs de la révolution du jasmin ont très vite été douchés. Si la Tunisie continue une vie à peu près ordinaire, tant bien que mal, les autres pays qui ont connu des changements de régimes ont rencontré de graves difficultés. En Egypte, les Frères Musulmans, arrivés au pouvoir par les urnes, ont finalement été évincés par l'armée et son nouvel homme fort, le général Sissi. Les pays occidentaux s’accommodent en fin de compte très bien d'une dictature, si cela permet d'éviter les islamistes. En Libye, le pouvoir soutenu par les occidentaux a fort à faire avec un autre gouvernement, là encore s'appuyant sur l'idéologie islamiste. En Syrie, Bachar el-Assad a combattu durement la révolution. L'occident n'a pas aidé les révolutionnaires, et les islamistes ont trouvé dans ce chaos un terrain propice, créant leur propre Etat Islamique, conforme à leur rêve de califat universel des musulmans. Ces guerres favorisent de grands déplacements de population, et donc une immigration de masse que l'Europe n'a pas voulu contenir. Les problèmes posés, là encore, semblent insurmontables, surtout sans volonté politique forte.

Il y a près de 5 ans, ce blog se demandait si l'on était vraiment pensé au XXIème siècle, considérant que les événements qui ont provoqué des bouleversements en France ont souvent eu lieu 14 ou 15 ans après le début nominal d'un siècle. On pouvait donc se demander ce qui allait se passer de si notable en 2014 ou 2015. On ne se demande plus. Les attentats de Paris en janvier et novembre 2015 ont donné le signal, montré ce qui nous attendait.

Aujourd'hui, l'Islam est atteint d'un cancer. Si la grande majorité des musulmans est pacifiste et ne souhaite que vivre tranquillement avec leur famille, la grand majorité des actes terroristes est commis au nom de l'Islam. Il ne semble pas qu'il y ait de pays où il y a une forte population musulmane et où il n'y a aucun problème d'extrémisme religieux menant à la violence. Après la peste brune des années 30, l'Islam est rongé par l'islamisme qui progresse, au grand dam des pacifistes musulmans ou non. Le rejet fondamental de la culture occidentale prônée par ces gens est un défi mortel qui s'adresse à des centaines de millions de personnes. Sur ce dossier, l'Occident se retrouve dans une position plutôt proche de la Russie, mais ces deux camps continuent de s'opposer sur leur frontière, en Ukraine et en Europe de l'est.

Voilà qui est bien triste à dire, mais en fait, tout se passe comme si la grille d'analyse de Samuel Huntington, le Choc des civilisations, était la plus pertinente. Le XXIème siècle, dans lequel nous venons finalement tout juste d'entrer, semble bel et bien condamné à être le théâtre d'oppositions féroces entre ces grands blocs, l'Occident, l'Islam, la Russie, la Chine, l'Inde... Après un XXème siècle consacré à dénouer la question des nationalismes et du communisme, l'Histoire évolue toujours en s'appuyant sur les situations passées et nous promet un nouveau siècle où à nouveau, rien ne sera évident, et la sagesse sera encore brisée par les divisions apparemment insurmontables. Cela n'a rien d'attrayant, mais voilà tout ce que le cours des événements semble vouloir nous proposer. Bienvenue.

mardi 1 octobre 2013

Quelles raisons d'espérer ?

La situation actuelle de la France est particulièrement déprimante. La première cause de cet état de fait est l'économie : le chômage atteint des records, la croissance est inexistante, et il n'y a aucun signal positif à l'horizon. Mais ce n'est pas la seule cause. L'insécurité est également un motif d'angoisse majeur pour une grande partie de la population. Suivent ensuite bien d'autres motifs. Ce qui est le plus déprimant, ce n'est pas tant le fait que la France ait des problèmes graves que le fait qu'aucune solution n'est en vue. Le pouvoir actuel s'avère bien plus inconséquent et incompétent que ce que ses pires détracteurs imaginaient lors de la dernière campagne électorale. Le matraquage fiscal d'un pays exsangue, la navigation à vue, une idéologie déconnectée de la réalité entraînent le pays vers les abimes. Or, en face, il n'y a pas de quoi être optimiste non plus. Des personnalités médiocres s'affrontent dans une pitoyable guerre de chefs, sans jamais se soucier du bien être de la France. Pas une seule idée neuve n'émerge, l'encéphalogramme est aussi plat qu'au gouvernement. A tous les stades de la vie politique, les questions ne tournent plus qu'autour d'hommes présents en politique que pour flatter leur égo, jamais pour apporter des solutions.

Le peuple en a marre. Il n'en peut plus de ce cirque qui n'en finit pas, et qui depuis trente ans, pourrit ce pays et est la cause de ses problèmes. Dans les urnes, ce seront les extrêmes qui en profiteront, même plus tant par adhésion à ces vues, que par pure défiance vis-à-vis de sortants qui craignent un tel vote. Evidemment, cela n'apportera aucune solution, et cela plonge encore plus le pays dans ses difficultés. Mais sans leur apporter de raison d'espérer, il est difficile de détourner les gens d'un bulletin en fin de compte kamikaze.

Les prochaines élections traduiront toute cette amertume en chiffres. On peut même craindre fortement que le Front National soit en tête aux élections européennes, un scrutin à un tour à la proportionnelle. Le signal de la crise politique sera lancé. Comment pourrait-il en sortir quoi que ce soit de bon ? Quelles sont les raisons d'espérer, à l'heure actuelle ? L'humeur des Français est sombre à l'heure actuelle. Ce n'est pas la première fois, mais les fois précédentes, ça n'a pas abouti à des choses très positives.

vendredi 12 juillet 2013

Que font les gens du voyage ?

Après la sortie médiatique explosive de Christian Estrosi le maire de Nice, après la démission du maire de Guérande, c'est désormais à Montpellier qu'on entend parler de la question des gens du voyage ces derniers jours. Ceux-ci occupent en effet les terrains d'entraînement du club de foot local sans autorisation, et menacent de bloquer l'autoroute demain, jour de grands départs en vacances, s'ils se font expulser. Evidemment, une telle action serait parfaitement contre-productive pour eux, dans la mesure où cela ne contribuerait à renforcer l'animosité qui s'exerce contre eux de la part de la population. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas besoin de ça.

Les gens du voyage forment probablement la communauté la plus mal vue de France. Même une bonne partie des militants anti-racistes ordinaires se taisent ou expriment des réticences à ce propos. C'est vraiment étonnant. Les gens du voyage souffrent de leur image de "voleurs de poules", et cette ostracisation a été bien dessinée dans l'album de Tintin Les bijoux de la Castafiore. Des décennies après, tout cela perdure. Pourquoi ?

Pour de nombreuses personnes, les gens du voyage représentent un problème bien concret. Leur installation sur des terrains sans en avoir l'autorisation entraînent souvent des dégradations et des nuisances. A cela s'ajoute l'accusation fréquente de participer à la délinquance. Ces impressions sont d'autant plus difficile à effacer que les gens du voyage sont mal connus, on ne sait pas de quoi ils vivent et n'ont pas vraiment de communication ouverte sur l'extérieure. Marginaux volontaires, leurs contacts avec le reste de la population sont rares et généralement acrimonieux. Si leur mode de vie était mieux connu, peut-être y aurait-il moins de problèmes.

Pour commencer, c'est vraiment la question de leurs activités professionnelles qui se pose. Quelles sont-elles ? D'après les quelques sources d'informations disponibles, elles peuvent être diverses :
  • Forain : c'est l'activité la plus identifiable. Gérer un cirque, un manège ou un stand de foire représente une activité que l'on peut facilement comprendre, et c'est même souvent apprécié de la part de la population qui les visite. A priori, ce genre de manifestations se fait avec des autorisations municipales, la question de l'accès à un espace de stationnement et de logement est donc organisé à l'avance, pour une période temporaire.
  • Ouvrier agricole saisonnier : une profession d'autant plus estimable que les bras manquent pour ces durs travaux. Mais l'agriculteur employeur peut de lui-même mettre a disposition un espace pour accueillir ses employés.
  • Commerçant : là, ça devient plus flou. Vendre quoi, à qui, où et comment ? Cela nécessiterait davantage d'informations, car il est mal aisé de se le figurer.
  • Ferrailleurs, brocanteurs : des professions qui laissent planer bien des suspicions... en particulier sur l'origine des marchandises revendues. Les cas de câbles de cuivres arrachés sur les infrastructures publiques engendrent la méfiance vis-à-vis de tous les ferrailleurs, accusés au mieux de recel, au pire de vol. De même pour les "brocanteurs" : si on les voit passer récupérer ce qui est destiné initialement aux grosses ordures, une source de produits en meilleur état est d'aller se servir directement chez le particulier. La fréquence de l'implication des gens du voyage dans des affaires de délinquance est malheureusement certainement supérieure à leur poids dans la représentation dans la population.
Au final, il est difficile pour les gens du voyage de rassurer la population sur leur respect des lois quand ils défoncent les portes et coupent les cadenas pour entrer sur leur lieux de stationnement sans autorisation. Ils peuvent dire qu'ils agissent ainsi car il n'y a pas assez d'aires de stationnement par rapport à ce qui est réglementairement prévu, mais d'une part, quand il y en a assez, elles ne leur conviennent pas toujours, et d'autre part, se faire justice soit-même est un mauvais mécanisme. Car avec ce raisonnement, cela légitime également ceux qui veulent user de violence pour les faire partir immédiatement.

Au fond, on peut remettre la nécessité même pour les pouvoirs publics de s'occuper de leur lieux d'hébergement. Actuellement, la loi est en fait prévue pour gérer la nuisance qu'ils représentent. Mais cela n'a pas forcément à être un jeu de mistigri dont chacun essaie de se défausser. De même que le reste de la population possède ou loue son logement, l'hébergement des gens du voyage peut, et même doit, relever du secteur privé. Si les terrains d'accueil n'étaient pas gérés par les communes, ils feraient l'objet de davantage de soins. On peut imaginer des opérateurs privés vivre de l'aménagement de tels terrains, de la même manière que la gestions de campings. On peut imaginer également que de tels terrains soient possédés par des associations de gens du voyage : ils seraient les mieux placés pour les gérer de la meilleure façon.

Personne n'oblige qui que ce soit à avoir un mode de vie nomade. C'est donc un choix individuel dont la collectivité n'a pas à être redevable, le secteur privé peut donc prendre le relais. S'il y a une demande, il peut y avoir une offre, et ce sera certainement la meilleure issue à ces questions d'occupations illégales qui créent toujours du conflit.

jeudi 20 juin 2013

Comment sortir du débat sur le mariage gay

La condamnation à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt d'un manifestant hostile au mariage gay dimanche dernier interpelle forcément. A l'heure où on nous dit qu'il faut sortir du "tout carcéral" et que dealers et cambrioleurs sont relâchés promptement malgré de nombreux antécédents, la mise sous les verrous de quelqu'un qui n'a pas usé de violence, et qui en fait, n'a pas causé de tort à qui que ce soit passe ni plus ni moins pour de la répression idéologique. Le malheureux devient donc de facto un prisonnier politique, quelque chose que l'on n'avais pas vu depuis bien longtemps en France. Alors que les parlementaires de gauche oeuvrent pour l'amnistie des personnes ayant commis des violences lors de mouvements syndicaux, les non-violents hostiles au gouvernement sont mis au cachot. Pour rappel, José Bové n'a jamais purgé de peine de prison pour tous les saccages et destructions qu'il a commis devant les caméras. Où est la justice ? On peut être favorable au mariage homosexuel et dénoncer les traitements détestables réservés à ceux qui s'y opposent.

Au delà de ça, la question se pose sur la façon de sortir de ce débat sur le mariage gay qui n'en finit pas. Il parait que les opposants veulent profiter du tour de France pour manifester sur ce thème. C'est une très mauvaise idée. De même qu'il était inutile de perturber la finale de Roland Garros, il ne faut pas polluer de politique des événements qui ne le sont pas. Ou sinon, le seul résultat pour ces opposants sera de passer pour d'insupportables rabats joie et non pour des citoyens inquiets. Interpeller le Président de la République sur son passage est un geste démocratique, gêner un sportif quelconque dans l'effort est la marque des égocentriques.

Une partie de l'UMP, Jean-François Copé en tête, prévient d'ores et déjà qu'elle annulera cette loi lors de son retour au pouvoir. Une autre partie estime que c'est là mentir, et elle a raison. Comment "démarrier" des couples ? Ce serait bien une mesure insensible désastreuse face à l'amour. Du reste, ce n'est pas vraiment le problème. Car en fin de compte, ce qui d'un point de vue rationnel, gênait le plus de personnes, ce n'est pas tant le mariage civil homosexuel que l'adoption par des couples gays. On a appris pour l'occasion qu'il était déjà possible pour des célibataires d'adopter. Or le nombre de bébés français à adopter est en fait très faible. Du coup, ceux qui veulent un très jeune enfant se tournent du côté de pays étrangers, alors que la France a surtout des enfants âgés à placer en dehors de situations familiales compliquées. Et dans ces questions, le point primordial doit être celui du bien-être de l'enfant.

En premier lieu, un enfant doit pouvoir grandir dans une famille qui pourra prendre soin de lui, l'élever convenablement et l'aimer. Autant dire qu'avec ces critères, le processus d'adoption déjà très long et compliqué élimine les familles potentielles inconséquentes. Il sera donc moins probable pour un enfant adopté de tomber sur une mauvaise famille que pour un enfant naturel : il n'y a évidemment aucun permis à avoir pour faire un enfant de façon ordinaire.

Ensuite, les familles mono-parentales sont souvent le cadre de situations plus difficiles que celles où il y a deux parents. Evidemment, la quasi totalité de ces mères ou de ces pères font tout ce qui est en leur pouvoir pour bien éduquer leurs enfants, mais en étant seul, c'est forcément plus compliqué en termes de temps ou de revenus. Enfin, dans la mesure où les deux parents aimeront leur enfant de la même façon, s'il est possible de choisir, il est préférable pour l'enfant d'avoir à la fois un référent paternel et un référent maternel : un homme et une femme, ce n'est pas la même chose, et l'enfant pourra mieux s'appuyer sur ces complémentarités s'il a des parents de sexe différent.

L'opposition ne doit donc pas promettre d'abroger cette loi sur le mariage homosexuel. Toutes ces questions qui fâchent peuvent être résolus en mettant un système de priorités pour le choix des familles qui veulent adopter un enfant :
  1. Il est préférable pour un enfant d'avoir une famille plutôt que d'être dans un orphelinat.
  2. S'il est possible de choisir, il est préférable pour un enfant d'avoir deux parents, y compris du même sexe, qu'un seul célibataire.
  3. S'il est possible de choisir, il est préférable pour un enfant d'avoir deux parents de sexe différent plutôt que de même sexe.
Voilà qui pourrait suffire pour mettre fin à ce débat.

lundi 22 avril 2013

Indispensable fusion des régions et des départements

Le 7 avril dernier se tenait en Alsace un référendum potentiellement salvateur : il s'agit de fusionner le conseil régional d'Alsace et les conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Cela s'est terminé par un lamentable échec. Certes, le oui l'a emporté à la majorité des suffrages exprimés dans le Bas-Rhin et dans l'Alsace globalement, mais non seulement la participation était insuffisante (le oui n'a atteint le quart des inscrits nulle part, alors que ce devait être le cas dans les deux départements pour que ce référendum soit valide), le non l'a en plus emporté dans le Haut-Rhin. Cela consacre la victoire de tous ceux qui avaient pris position contre cette fusion : que des extrémistes.

Il faut dire que c'était là une bien trop belle opportunité : faire enfin des économies sur l'argent public ! Pour être très clair, l'existence des conseils généraux ne se justifie pas. Dans le mille feuille administratif français, régions et départements n'ont aucune utilité à vivre séparée, ce sont déjà des organismes qui ont tendance à enfler démesurément, la moindre des choses serait de mettre en œuvre des économies d'échelle en les regroupant. De telles économies doivent gêner : probablement les élus, que l'on peut démultiplier si jamais ils ne cumulent pas trop. Les syndicats de fonctionnaires, qui s'imaginent que la bonne gestion de l'argent public se fera sur leur dos. La population, si elle croit vraiment que ce n'est pas elle qui paye in fine pour avoir l'illusion de la proximité d'une administration quelconque.

En tant que tel, il y a peu de doutes : oui, conseils généraux et régionaux doivent être fusionnés, et ce, dans toute la France. L'Alsace aurait pu représenter une avant garde, mais il faudra bien que chacun y passe. Quand on se demande où est gâché les sommes phénoménales obtenues par des niveaux d'imposition record, c'est par là qu'il faut pointer du doigt. L'existence de ces honteux doublons administratifs est pire qu'un symptôme de la maladie qui atteint la France, c'en est une des causes. Alors pendant que le gouvernement et le Président français atteignent les bas fonds de l'impopularité en ne faisant rien d'important, qu'ils agissent au moins, et mettent sur le tapis un plan pour organiser de telles fusions partout en France. Au moins là, on aurait l'impression de commencer d'avancer.

jeudi 4 avril 2013

Le changement, c'était quand déjà ?

Il y a un an, nous étions en pleine campagne électorale. Les militants socialistes recouvraient la France entière d'affiches pour François Hollande arborant le slogan "Le changement, c'est maintenant". Nul besoin d'être un linguiste de haut niveau pour voir la double promesse en si peu de mots : changement, maintenant. Il a été élu, et 11 mois après, quel est le résultat ? Pas de changement, et s'il doit y en avoir, il n'est certainement pas maintenant. Ah, finies, les déclarations comme quoi François Hollande, connaissant parfaitement la gravité de la crise, était prêt à changer immédiatement la conjoncture économique par la politique menée dès les premiers mois de son mandat. Le retour à la réalité est rude. Les prévisions de croissance délirantes faites autrefois ne se sont évidemment pas concrétisées, les projets socialistes s'avèrent parfaitement irréalisables et même à l'international, rien ne se passe comme prévu. Pour résumer, on s'est fait plaisir en parlant de "rêve français", pour s'apercevoir qu'on rêvait bel et bien, alors que le réveil est des plus brutal.

Le tableau qu'offre la France actuellement est déplorable. Sur aucun point, la nouvelle majorité n'a permis d'améliorations. Les quelques mesures les plus intéressantes du programme de François Hollande peinent à se concrétiser : l'interdiction du cumul des mandats, par exemple, semble renvoyé aux calendes grecques, contrairement à ce qui était prévu. La lutte contre les déficits publics passe par d'importantes augmentations d'impôts, alors qu'il faudrait s'attaquer à la dépense publique. Rien n'est fait contre l'empilement des échelons administratifs, et la dernière réforme des collectivités locales renforçant même l'échelon départemental. Violences et cambriolages se multiplient, pendant que la Garde des Sceaux Christiane Taubira affiche sa volonté de mener une politique laxiste en matière de lutte contre l'insécurité. L'improbable ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se pavane devant les caméras sans obtenir de résultats concrets, faisant office de dernier maillon d'une politique économique à la dérive. On nous a mentis sur le fait que la France n'interviendrait jamais militairement au Mali. Et bien sûr, le chômage augmente chaque mois considérablement, retrouvant des niveaux vus la dernière fois lors du précédent gouvernement socialiste, il y a une douzaine d'années.

Rien ne se passe comme le candidat François Hollande l'avait annoncé, mais est-ce vraiment une surprise ? Pas tant que cela, puisqu'on connaissait bien l'inexpérience au niveau gouvernemental tant du nouveau Président de la République que du nouveau Premier ministre. L'incompétence de François Hollande était bien documentée, affichée au conseil général de Corrèze comme à la tête du Parti Socialiste. Candidat de second choix après la chute spectaculaire de Dominique Strauss-Kahn, on ne peut pas dire non plus qu'il est bien entouré. Ainsi, celui qu'on nous présentait comme le compétent du gouvernement, Jérôme Cahuzac, a été chargé de lutter contre la fraude fiscal quand bien même il fraudait le fisc lui-même. Aujourd'hui, les masques tombent, créant un scandale moral majeur. Ce n'est pas la seule hypocrisie, et désormais, chaque jour apporte de nouvelles révélations, permettant de mieux comprendre comment on en est arrivé là. Mais même si on ne s'attendait pas à ce que la nouvelle majorité travaille dans le bon sens, oui, on peut quand même être surpris que ça se passe si mal. Etre déçu alors qu'on n'espérait déjà pas à grand chose, voilà qui peut laisser bouche bée.

Aujourd'hui, il n'y a plus d'illusions. Le changement si promis n'arrivera pas. Quel avenir reste alors à la France ?

jeudi 14 février 2013

La gauche, comme la droite, mais en plus hypocrite

En janvier 2007, François Hollande dénonçait "la République des drôles d'amis", à propos des nominations présidentielles à d'importants postes, comme la tête du CSA. "On a un président de la République qui recase ses amis dans les plus hautes fonctions", disait-il alors. Il s'est dit "consterné" par la nomination de Michel Boyon à ce poste, car ne respectant pas le pluralisme. Ancien directeur de cabinet du Premier ministre (de droite) Jean-Pierre Raffarin, Michel Boyon ne pouvait, selon François Hollande, faire respecter le pluralisme. Exactement six ans plus tard, voilà que nous avons François Hollande qui nomme... l'ancien directeur de cabinet du Premier ministre (de gauche) Lionel Jospin, Oliver Schrameck, au même poste, pour succéder à Michel Boyon. Fi des inquiétudes sur le pluralisme ! Fi des questions sur la neutralité du président du CSA ! Fi des velléités de réforme du mode de désignation du président du CSA, exprimé en 2007 ! En matière de "République des drôles d'amis", la politique de François Hollande est bien de recaser ses amis dans les plus hautes fonctions, soit exactement ce qu'il reprochait à Jacques Chirac autrefois. Quand c'est la droite qui le fait, c'est scandaleux, mais quand c'est la gauche, voilà qui est tout à fait normal et même vertueux. C'est bien évidemment indéfendable, et quand on pose la question aux ministres du gouvernement actuel, ils n'ont plus qu'à dégainer langues de bois et mauvaise foi particulièrement risibles.

Tout le long de l'année 2012, François Hollande a réaffirmé que la France était partie pour retourner à 3 % de déficit public par rapport au PIB à la fin 2013. Il faut dire qu'en tant que candidat, François Hollande a bâti tout son projet présidentiel sur des hypothèses économiques notoirement fantaisistes. Il nous promettait pas moins de 1,7 point de croissance pour 2013, soit bien au-dessus de ce qu'imaginaient tous les experts en conjecture. Selon Michel Sapin, alors en charge du projet économique du candidat socialiste, expliquait que cet objectif pouvait être atteint "dès lors que les politiques adaptées seront adoptées". Et les années suivantes, les hypothèses de croissance tiennent du rêve éveillé : 2 % en 2014, pour finalement atteindre 2,5 % par la suite. Au final, l'équilibre budgétaire serait atteint à la fin du quinquennat.

Une fois élue, l'hypothèse de croissance pour 2013 n'était finalement plus que de 0,8 point, soit deux fois moins qu'espéré auparavant, mais ça ne remettait nullement en cause le retour aux 3 % de déficit selon l'Elysée. "La crise rend cet exercice plus ardu, mais d'autant plus nécessaire" expliquait François Hollande en septembre dernier. Il n'a pourtant pas fait grand chose pour diminuer les dépenses de l'Etat. Et maintenant, il s'avère qu'on n'aura même pas 0,8 point de croissance cette année, et évidemment on ne sera pas à 3 % de déficit en décembre prochain. Et le gouvernement d'expliquer que l'on pourra peut-être avoir un délai auprès de la commission européenne, la croissance n'étant pas au rendez-vous. Mais il a toujours été évident que la croissance serait très faible, et construire un programme économique sur ce genre d'hypothèses délirantes était dès le départ un non sens ! Il faudrait une bonne fois pour toute arrêter de financer des dépenses publiques ahurissantes par des paris perdus d'avance sur une croissance qui vient d'autant moins qu'on la fantasme.

On pourrait aussi parler de notre virée au Mali, dont on nous avait dit qu'elle n'aurait en aucun cas lieu, ainsi que de nombreux autres sujets du même tonneau. Mais le point final est que rien ne change : la gauche fait exactement ce qu'elle reprochait à la droite de faire, et ce retournement de veste expose une incroyable hypocrisie tout du long. Il ne faut pas s'étonner que les résultats ne soient donc pas meilleurs, loin de là.

lundi 4 février 2013

Bientôt, les cabines à suicide !

Le gouvernement français souhaite faciliter l'euthanasie à l'avenir, c'était un des engagements de François Hollande. La population est généralement pour, même si elle ignore ce qu'il est déjà possible de faire en la matière. Le but est de ne plus souffrir. Et il n'est plus question d'être débranché ou maintenu en vie artificiellement, mais bien d'une intervention extérieure pour tuer quelqu'un qui aurait sinon pu continuer à vivre. Un meurtre consenti en fait. Et encore, le consentement peut venir de la famille ou du médecin, ça fera l'affaire, le tout étant d'en finir avec une vie. Reste à savoir quelle genre de souffrance justifie de se faire suicider. Des souffrances physiques insupportables ? Cela va sans dire. Un handicap empêchant une vie normale ? Visiblement, c'est négociable. Le mal être, la dépression ? On arguera que la souffrance psychologique est une souffrance comme une autre. Voilà comment on en arrive à souhaiter que soit mis à disposition de tout à chacun un moyen de mourir rapide et indolore, à volonté. Ce doit être ça, le progrès social. Et c'est comme ça qu'on en arrive aux cabines à suicide...



Pouvoir mourir à tous les coins de rue, quand on veut, pour pas cher, sans souffrance (à moins qu'on préfère une mort douloureuse) est bien parti pour être l'avenir de l'humanité. Le dessin animé Futurama, créé à l'approche de l'an 2000 en imaginant l'an 3000, fait pour le coup preuve d'une belle anticipation. Dès son premier épisode, il introduit brillamment le concept de "cabine à suicide" qui semble bien parti pour être un objet quotidien. Certes, le concept n'a pas été mis en place en 2008 comme annoncé, mais au rythme actuel, ça ne saurait tarder.

La vie va bientôt devenir une valeur dépassée. Pourquoi lutter pour après tout ? Vous avez un coup de blues, vous êtes déprimés ? Plutôt que de chercher le soutien d'amis ou de la famille, suicidez-vous ! Voilà bien le message qu'on adresse à l'espèce humaine. On comprend bien que la société, plutôt que d'offrir une aide bienveillante à celui qui peine à surmonter de quelconques problèmes, préfère l'aider à en finir et ainsi à s'en débarrasser. Comme ça, le "souffrant" meurt rapidement, et il ne gène plus personne. Quel progrès enthousiasmant...

samedi 29 décembre 2012

Le cinéma français doit vivre de son succès

Dans les tribunes du Monde, il y en a une qui pour une fois vaut le détour : celle du producteur Vincent Maraval. Il profite de la polémique née du départ de Gérard Depardieu pour se poser la question de savoir si les salaires des stars françaises du cinéma sont mérités. Comme il utilise des arguments bien étayés, son propos est très pertinent, et amène à remettre en cause la situation présente. Un salaire peut être très élevé s'il rétribue un travail qui a permit de générer encore plus d'argent. Visiblement, ces derniers temps, les salaires de certaines stars sont si élevés que les films auxquelles ils participent peuvent ne pas être rentables, même lorsqu'ils rencontrent un succès normal en salle. Dans ce cas, c'est sûr, il y a un problème.

L'explication se trouve dans le fait que les films sont en grande partie financés par les subventions publiques et les obligations d'investissement des chaînes télévisées, les entrées en salle ne décidant plus du sort d'un film. Alors que le cinéma ne permet plus de fortes audiences à la télévision, les chaînes sont toujours obligées par les pouvoirs publics d'acheter en proportion de leurs revenus des films et de participer au financement de leur production. Cet argent se retrouve donc directement dans les poches de ces stars, qui monnayent leur célébrité plus que leur capacité à attirer vraiment des spectateurs ou des téléspectateurs.

Pendant ce temps, on va nous faire pleurer sur le sort de France Télévisions, et augmenter le montant de la redevance obligatoire de six euros car c'est trop dur de maîtriser les budgets. C'est promis, l'argent bénéficiera à "la création", c'est à dire le compte en banque des stars. Voilà encore un système vermoulu par les subventions et les réglementations excessives. Que la création cinématographique soit décidée en fonction de son succès ! Ou plus directement : laissons le marché décider ce qu'il a envie de voir. Pourquoi subventionner ou forcer le financement de films que personne ne veut voir, en salle ou à la télévision ? Si la présence d'une star suffit à faire d'un film un succès, pourquoi ne pas l'intéresser aux profits du film, plutôt que de fixer un salaire fixe éventuellement surdimensionné ?

Il en va du cinéma comme de tous les arts : le statut artistique ne doit pas être une excuse pour permettre des œuvres qui n'ont aucun public.

mercredi 12 décembre 2012

Paris n'est-elle qu'aux Parisiens ?

Maire de Paris depuis onze ans maintenant, Bertrand Delanoë s'est montré constant dans sa politique anti-voitures. C'est le résultat de la sociologie actuelle de la capitale, qui se traduit notamment par la relative influence des Verts (bien supérieure là que dans les campagnes) et l'état d'esprit des conseillers municipaux élus. Pour la majorité des Parisiens, il semble donc que la voiture, ça pollue et ça prend de la place. A la place, vive les transports en commun et les circulations douces. Ce mantra obsessionnel s'est traduit d'une part par l'accent mis sur le service municipal de location de vélos Vélib', et d'autre part par la guerre sans pitié aux véhicules privés. Les projets actuels (suppression des voies sur berges, baisse de la vitesse sur le périphérique, interdiction des véhicules les plus anciens, et éventuellement interdiction du trafic) continuent de pointer du doigt l'automobiliste comme nuisance qu'il faut supprimer. On retrouve en fait une question traditionnelle : une ville n'est-elle qu'à ses habitants ?

En tant que tel, on peut comprendre les Parisiens dans leurs combats anti-voitures. Ils ont tout à portée de main, les distances ne sont pas si grandes dans Paris, et le maillage des stations de métro y est vraiment exceptionnel. Ils doivent vivre avec une pollution certaine, et les rues y sont toujours pleines de voitures. Seulement, la situation est bien différente pour les non Parisiens. Conséquence du jacobinisme, bien des choses ne se trouvent qu'à Paris, et le réseau de routes nationales est d'ailleurs construit en étoile avec la capitale comme centre. Un très grand nombre de banlieusards doivent se rendre à Paris ou y passer pour travailler, et pour eux, le vélo n'est vraiment pas une solution vu les distances. Les lignes de RER sont de belles infrastructures, mais elles offrent toutes un service catastrophique et elles sont quotidiennement surchargées. En fait, heureusement qu'une bonne proportion des gens prennent leur voiture, car s'ils prenaient tous RER ou Transilien, tout exploserait. Comment peut-on encore dire "les gens n'ont qu'à prendre les transports en commun", quand ceux-ci souffrent de sous-investissements chroniques depuis des décennies et ne tiennent d'ores et déjà plus ?

Voilà un point qui ne concerne pas les Parisiens, et donc reste peu traité. Les habitants d'au-delà du périphérique sont traités comme des intrus qui nuisent à la tranquillité rêvée de la capitale. C'est du reste la même chose partout : le propriétaire d'une maison souhaitera que la rue dans laquelle il habite soit peu passante et que la vitesse y soit basse, mais il souhaitera également pouvoir aller vite dans les autres rues, où il n'a rien d'autre à faire que la traverser. C'est ainsi que se multiplient partout dos d'ânes et limitations à 30 km/h, qui plaisent au riverain mais énervent l'automobiliste... la même personne, suivant là où il se trouve.

Toujours est-il qu'à Paris, le maire s'y prend dans le mauvais ordre. Il devrait commencer par s'assurer que l'offre de transports en commun est bien à même de prendre en charge le passage de tous (on en est très très loin) avant de se lancer dans ces croisades anti-voitures. En attendant, cette politique favorisera les embouteillages et desservira les moins fortunés, ne pouvant déjà plus habiter dans Paris.

mercredi 5 décembre 2012

Pas plus laïque que le Père Noël

On apprenait ce matin que dans une école maternelle de Montargis, la visite annuelle du Père Noël serait annulée pour être remplacé par un spectacle de marionnettes. Selon certains parents, cette décision aurait été prise pour ne pas heurter les familles de confessions non chrétiennes. Les choses sont allées assez vite, puisque le député-maire de la ville y a mis bon ordre, et le Père Noël viendra bien voir les bambins. Une polémique a été évitée, mais le principe même du Père Noël comme symbole chrétien est très étonnant. En effet, ce célèbre personnage rondouillard pourrait difficilement être plus laïque. Certes, à la base, Noël est le jour où les chrétiens fêtent la naissance de Jésus, et c'est un jour important pour l'Eglise qui accueillent de nombreux croyants lors des messes données à cette occasion. Les symboles du Noël chrétien tournent surtout autour de la crèche, avec Marie, Joseph et les rois mages autour du petit Jésus. Quel rapport a le Père Noël avec tout ça ? Venant de Laponie, il est à des milliers de kilomètres de Bethlehem. Ses rênes, son traineau et sa troupe de nains n'ont pas grand chose à voir avec la tradition chrétienne. On pourrait dire qu'il est l'héritier de Saint Nicolas, mais cette tradition remonte à plus loin encore, et a en fait des racines païennes. Nulle part il est dit dans la Bible que l'on doit s'échanger des cadeaux pour célébrer la naissance de Jésus.

A vrai dire, cela fait longtemps maintenant que les fêtes religieuses ont été transformées en fêtes profanes avec l'apparition de traditions sans rapport avec la liturgie. Dans cette catégorie, outre le Père Noël qui apporte des cadeaux, on a aussi le lapin de Pâques qui sème des œufs en chocolat, ou bien la chasse aux bonbons d'Halloween, qui se superpose à la Toussaint sans lien évident. On peut aussi célébrer l'Epiphanie en mangeant de la galette, la Chandeleur en mangeant des crêpes ou Mardi Gras en faisait le carnaval sans jamais se soucier de la signification des fêtes qui en sont à l'origine.

Si l'on peut reprocher quelque chose à la tradition du Père Noël, c'est certainement son côté mercantile, et non son origine religieuse. Mais honnêtement, ce serait surtout jouer au rabat-joie. Pour les chrétiens, Noël, c'est la célébration de la naissance de Jésus. Mais pour tous, c'est la fête de la famille, des enfants, la meilleure occasion pour se retrouver dans l'année. Le Père Noël, les décorations et tout ce folklore permettent une ambiance particulière qui rend moins triste le sinon bien morne mois de décembre. Et c'est pour ça que dans des pays pas du tout chrétien, comme le Japon, la fête de Noël est amplement célébrée par tous. Longue vie au Père Noël !

vendredi 30 novembre 2012

Le mariage pour tous, c'est pour qui ?

Même en étant favorable au mariage homosexuel, on peut regretter la tournure que prend le "débat" sur cette question. Les opposants au mariage gay, à la base inspirés par des valeurs religieuses chrétiennes, mettent en avant le bien de l'enfant en cas d'adoption. Cela montre déjà que l'interrogation porte moins sur le mariage que l'homoparentalité. Du côté des partisans les plus vocaux du mariage homosexuel, la réaction est tout simplement de traiter les opposants d'homophobes, voire d'appeler au meurtre dans les cas les plus extrêmes. Difficile, dès lors, de se croire champion de la tolérance.

Mais il n'y a pas que les chrétiens qui soient défavorables au mariage homosexuel. L'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) a ainsi pris position contre en utilisant un raisonnement par l'absurde : "Qui pourra délégitimer la zoophilie, la polyandrie, au nom du sacro-saint amour ?" La référence à la polyandrie (le fait pour une femme d'avoir plusieurs époux simultanément) est surprenante, mais également un peu savoureuse. Dans ce texte, l'UOIF met en avant la menace de la polyandrie, mais ne cite absolument pas l'autre forme bien plus courante de polygamie, la polygynie, où un homme a plusieurs épouses en même temps. Et pour cause, puisqu'elle est autorisée dans les textes islamiques. Evidemment, l'UOIF ne défend pas la polygynie, incompatible avec la culture française. Mais craindre la polygamie féminine en oubliant la masculine, souvent reprochée à l'Islam, fait sourire, et semble montrer deux poids deux mesures sur la polygamie si elle concerne l'homme ou la femme.

La référence à la zoophilie est elle bien plus classique. On la retrouve fréquemment dans les discours des opposants, et a le don de rendre furieux les homosexuels, qui trouvent naturellement insultant d'être comparés à des zoophiles. A la base, cette comparaison est assez facile, puisqu'il s'agit de mettre en relation deux formes d'attirances sexuelles qui ne peuvent engendrer de naissances, et donc perçues comme non naturelles. Mais la zoophilie est bien sûr un épouvantail, un comportement unanimement considéré comme repoussant, sans même parler des questions de consentement.

L'argument de la pente glissante est utilisé quotidiennement sur tous les sujets, généraliser un raisonnement étant vu comme un moyen de l'invalider la plupart du temps. La plupart du temps, la réponse est plutôt simple : il suffit de ne pas généraliser ce raisonnement, et de s'en tenir à la position défendue sans vouloir l'étendre. Dès lors, pourquoi le gouvernement a-t-il commencé à parler de "mariage pour tous", provoquant lui même cette généralisation du raisonnement ? Le terme "mariage homosexuel" suffisait déjà et était extrêmement clair, le gouvernement n'assume-t-il plus la référence à l'homosexualité ? On dit que François Hollande est mal à l'aise sur la question, ce que sa brève volonté de laisser un droit de réserve aux maires semble montrer. Mais après tout, le mariage pour tous est pour qui si ce n'est pour les homosexuels ?

C'est assez troublant de voir que la gauche, au moment d'accomplir une ancienne revendication, semble se cacher derrière des artifices lexicaux et n'assume plus les évolutions qu'elle prône. C'est pourtant une réforme bien plus facile à faire que celles économiques que l'on retarde éternellement. On pourrait donc s'attendre à une défense bien plus vaillante du mariage homosexuel que ce que l'on voit actuellement. Mais la gêne est aussi étrange que perceptible. Il est vrai qu'à l'époque du PACS, les députés socialistes avaient déjà du se faire tirer l'oreille pour apparaître en séance pour voter la mesure...

lundi 22 octobre 2012

Ça alors, Lance Armstrong se dopait !

Honnêtement, comment être surpris ? Tout le monde a toujours pensé que Lance Armstrong était dopé. Difficile dès lors d'être déçu. A vrai dire, qui est-ce que ça intéresse encore ? Une bonne partie des téléspectateurs qui regardent le Tour de France à la télévision le fait pour voir de beaux paysages, et à ce titre, sont pleinement satisfaits. Sur le bas côté de la course, à moins de se trouver dans une rude montée, les spectateurs ne voient défiler les cyclistes en peloton à très haute vitesse. En quelques secondes, tout le monde est passé sans qu'on ait pu reconnaître qui est qui. On vient y assister car c'est un phénomène rare, donc curieux, et puis la caravane publicitaire a le mérite de faire l'animation et de distribuer toute sorte de colifichets. Au fond, peu importe qui est sur les vélos.

Dans le cas de Lance Armstrong, les présomptions de dopage ont été immédiates, au regard de ses performances écrasantes. Lui montrait le nombre de contrôles anti-dopage négatifs, et quand on lui demandait pourquoi il était toujours autant suspecté, il répondait que cela devait être car ça agaçait les Français de voir un Américain gagner chez eux. Il valait mieux donc que ce soit l'autorité anti-dopage américaine qui l'accuse officiellement. Dans le cyclisme, les scandales de dopage s'enchaînent, en 2006, il n'avait fallu que quelques jours pour que la victoire de Floyd Landis soit remise en question. Il a d'abord fermement démenti de tout son être s'être dopé, avant finalement de le reconnaître et de faire tomber tous ceux qui étaient dans le même lot que lui. Cela comprenait son ancien coéquipier, Lance Armstrong. Si Lance Armstrong a été champion, ce fut champion de gruge aux contrôles anti-dopage. Un véritable génie en la matière. Il n'a bien sûr pas pu faire tout seul. Cela montre comment tout le milieu est corrompu, et trempe allègrement dedans.

Visiblement, le dopage ne dérange pas grand monde. Les Français Richard Virenque et Christophe Moreau, dont le dopage apparu lors de l'affaire Festina, continuent à trôner sur les plateaux télé en qualité de consultant. Une bonne partie des anciens cyclistes s'énervent d'ailleurs lorsqu'on leur parle de dopage. C'était le cas de Laurent Fignon, dont on saura sur le tard qu'il avait pris des produits, et qui mourra à 50 ans. Du reste, la pratique semble tellement généralisée qu'on ne sait pas à qui réatribuer les maillots jaunes perdus par Lance Armstrong, tellement on retrouve des impliqués dans des affaires de dopage dans les places suivantes, chaque année.

La banque Rabobank a décidé de ne plus soutenir d'équipe cycliste, convaincue que le problème n'aurai pas de solution en vue. Elle n'a pas tort. Pour commencer, ce serait pas mal que tous ceux qui trempent ne serait-ce qu'un tout petit peu dans ces histoires soient mis à l'index définitivement. Cela vaut pour les coureurs actifs, les anciennes gloires, les responsables, tout le monde. Ensuite, on ne perdrait pas grand chose à choisir des équipes beaucoup moins expérimentées pour courir le Tour. Certes, cela irait moins vite, mais ce serait toujours des hommes sur des vélos, et le public n'en demande pas plus depuis une centaine d'années. Et puis, pourquoi pas, limiter la difficulté de certaines étapes de montagne ? A les voir monter le Mont Ventoux, parfois, c'est le télespectateur qui a besoin d'un remontant !

mercredi 17 octobre 2012

Taxes ! Taxes ! Taxes !



La France est célèbre pour son concours Lépine fiscal permanent, mais ces temps-ci, on bat des records en matière d'inventivité en la matière. On a ainsi vu passer la possibilité d'assujettir à la redevance audiovisuelle les résidences secondaires, en considérant probablement que les propriétaires étaient capables de regarder la télévision à deux endroits différents en même temps. Le pire, c'est qu'il ne s'agissait même pas de désendetter l'Etat, mais simplement de donner de nouvelles ressources à France Télévisions. Qui peut croire qu'on peut sortir de la crise économique actuelle en augmentant le budget du divertissement public ?

Le budget de l'Etat 2013 n'est dédié qu'à une seule chose : les impôts. La France était déjà un des pays de l'OCDE au plus fort taux de prélèvements obligatoires, mais ses services publics n'avaient pour autant les mêmes performances que les pays comparables. Le choix a été fait d'augmenter encore davantage la pression fiscale, sans se soucier de l'utilisation de l'argent public. C'est bien évidemment le contraire de ce qu'il aurait fallu faire. Plutôt que d'accabler la classe moyenne de nouveaux impôts oblitérant son pouvoir d'achat et son épargne, il fallait réduire la dépense publique en améliorant l'organisation du secteur public. Par exemple, le député socialiste René Dosière a pointé du doigt l'incongruité des communautés de communes lorsqu'existent encore les municipalités. Il a raison. Ces communautés de communes se justifient lorsqu'il s'agit de rassembler de petites communes ne pouvant assumer des équipements publics seuls, mais dans ce cas, il faut remettre en cause l'existence de l'échelon communal, quitte à opérer des fusions de municipalités. Pour les communes plus grandes, l'intérêt est beaucoup moins flagrant, et dans bien des cas, il ne s'agit que de créer un nouvel échelon, pouvant lever son propre impôt, sans que diminuent les autres impôts locaux.

De même, la remise en cause des conseils généraux semble avoir enterrée par la nouvelle majorité, alors que personne n'est capable d'expliquer pourquoi il y a à la fois un échelon politique régional et un échelon politique départemental. Mais les communautés de communes, les conseils généraux et les conseils régionaux sont autant d'endroits où l'on peut caser du personnel politique dans des postes d'élus, et pendant qu'on y est, se mettre à la tête d'une administration dédiée souvent noyautée par des apparatchiks du parti. A ce propos, on apprend que les élections régionales et cantonales ont été fort opportunément repoussées d'un an. Pendant ce temps là, les gâchis continuent.

La France ne peut plus se payer toute cette bureaucratie, mais la frénésie des taxes perdurent malgré tout. Ursaff, Cancras et Carbalas ont encore de beaux jours devant eux. La dépense publique et la compétitivité des entreprises françaises restent deux dossiers cruciaux que le gouvernement refuse obstinément d'ouvrir, alors que ce devraient être deux priorités. Combien de temps cela pourra encore durer ? Ronald Reagan avait bien résumé cette philosophie économique : "Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue de bouger, régulez-le. Et si ça s'arrête de bouger, subventionnez-le." On comprend mieux comment on en est arrivé là...

samedi 8 septembre 2012

Pourquoi 25 % d'augmentation de l'Allocation de Rentrée Scolaire ?

Le gouvernement proclame vouloir arriver à 3 % de déficit public en passant par des augmentations massives d'impôts, mais s'intéresse peu au vrai chantier, celui des dépenses publiques. Et pour cause, puisqu'il ne fait rien pour les réduire, allant même à augmenter ces dépenses, notamment sur des postes non pertinent. Cette rentrée, l'Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) a ainsi été augmentée de 25 %, variant de 357,98 € à 390,82 € par enfant selon son âge. C'était une promesse de campagne du candidat Hollande, mais c'est une mesure coûteuse qui ne se justifie pas. Bien sûr, l'augmentation des coûts liés à la rentrée scolaire est très loin de 25 %, et se rapproche même de l'inflation moyenne de 2 %. Mais en voyant de tels montants pour cette allocation, on se dit qu'avant même l'augmentation, son niveau était bien au-delà du véritable coût d'une rentrée scolaire pour une famille !

L'association Famille de France publie chaque année une étude sur le coût de la rentrée scolaire pour les familles. C'est même un marronnier facile pour les médias à la Rentrée. Cette étude se concentre sur le cas d'un enfant rentrant en sixième, ce qui suppose des dépenses plus élevées que dans les autres niveaux, notamment à cause d'investissements supplémentaires dans des articles tels que la flûte, les tubes de peinture ou la calculatrice, qui serviront sur plusieurs années, de même qu'une bonne partie des fournitures. Pour des achats effectués en hypermarché, il s'avère que le coût moyen de la rentrée de cet élève de sixième est de 171,31 € !

Cette allocation n'a donc plus grand chose à voir avec les coûts de la scolarité des enfants, il s'agit seulement de jouer au Père Noël avec l'argent que l'on n'a pas. On aurait donc pu se passer d'une telle augmentation, alors que les montants précédents étaient déjà très généreux.

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