La RATP a décidé d'augmenter le prix du ticket de métro en le faisant passer de 1,40 € à 1,50 €. L'idée est qu'il suive l'inflation. Pourtant, à 1,50 € le voyage simple en métro, les déplacements se révèlent rapidement coûteux, y compris avec les réductions faites lorsque l'on achète les tickets par carnet de 10. Cela montre que la priorité affichée pour privilégier les transports en commun relève plus de la façade que de l'action concrète. En effet, à l'heure où chacun souligne la nécessité de quitter le tout automobile et favoriser les transports en commun, la région Ile de France, le Syndicat des Transports d'Ile de France et la RATP s'accordent pour augmenter leur prix, donnant ainsi le mauvais signal. Ce n'est pourtant pas comme si les prix pratiqués auparavant étaient très faibles : d'une manière générale il est assez onéreux de vouloir se déplacer avec le réseau ferré d'Ile de France. Ce devrait pourtant faire l'objet d'un prix risible, car la première des libertés est celle de se déplacer.

Il faut dire que la région Ile de France préfère partir d'une logique différente, en donnant la gratuité des transports en communs aux RMistes. Certes, ils doivent eux aussi pouvoir se déplacer à un prix faible, mais leur retour à l'emploi ne doit pas être sanctionné par la perte d'un tel avantage. Il est en fait nécessaire que les prix soient faibles pour tous, pour le RMiste comme pour le cadre, pour que chacun finisse par préférer l'utilisation de ces transports en commun plutôt que de la voiture. Evidemment, il y a d'autres contraintes, comme celles de la régularité ou du confort. Mais au vu de l'importance de la question, rien ne doit pas être négligé. Après tout, c'est bien pour cette raison que la RATP est publique : pour que le service aux usagers soit le meilleur. Alors il reste encore des efforts à faire à la RATP. Et surtout, il manque vraisemblablement une volonté politique au conseil régional d'Ile de France, qui est censé s'occuper de cela.