Réflexions en cours

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samedi 28 janvier 2012

La vraie menace sur les familles

La presse évoque le fait que Nicolas Sarkozy pourrait se déclarer favorable au mariage gay lors de la campagne présidentielle à venir. C'est un sujet qui divise la droite. Une partie n'y voit aucun problème. Une autre partie y est hostile, considérant qu'un mariage, c'est entre un homme et une femme. Aux Etats-Unis, certains voient dans le mariage gay une menace sur les familles, car il remettrait en question le modèle traditionnel de famille qui est le socle des sociétés occidentales. C'est à croire qu'une fois légalisé, un grand nombre d'hétérosexuels serait tout à coup attiré par les lueurs de l'homosexualité, et qu'en ne faisant plus d'enfants, l'espèce humaine serait condamnée à s'éteindre. C'est assez conceptuel, et à vrai dire, tout à fait ridicule. Un hétérosexuel ne se transforme pas en homosexuel par simple conversion.

Le mariage, c'est une déclaration mutuel d'amour devant le monde, un engagement d'être là pour l'autre jusqu'à ce que la mort sépare. S'il y a bien quelque chose de magique dans le monde, c'est le fait que la vie naisse de l'amour. Le mariage se base sur un amour véritable entre deux personnes, un engagement éternel. Le mariage gay n'est pas une menace pour le mariage, bien au contraire : tant mieux si des couples homosexuels reposent également sur un tel amour. Cela confirme même la force de ce sentiment. En fait, si on regarde notre société actuelle, on constate aisément que la vraie menace sur les familles est ailleurs. C'est le divorce.

C'est un sujet que les sociologues adorent, les articles abondent sur les familles recomposées ou sur la nouvelle vie après un mariage. Mais très souvent, le divorce est un abîme de désespoir. Sa possibilité même fragilise le concept du mariage, et introduit l'idée qu'il ne s'agit que d'un engagement temporaire. Il faut être deux pour se marier, on peut obtenir seul le divorce. Il s'agit d'un consumérisme des sentiments, on divorce et on se remarie au gré des années, sans qu'il n'y ait plus rien de stable. Dans ce qui est censé être de l'amour, on essaie de maximiser son gain personnel, révélant ainsi un égoïsme dans ce qui aurait du être un partage total.

Les divorces ont bien sûr des conséquences pour les enfants. Voir leurs parents ne plus être là l'un pour l'autre fragilise la protection que devrait offrir la famille. La vie au sein des familles monoparentales reste tout de même plus dure, et devenir un objet de négociation et de division n'a rien de satisfaisant pour les enfants. Et au final, il y a la solitude, qui contrairement à un deuil, pouvait être évitée.

Il ne s'agit évidemment pas de dire qu'il faudrait interdire le divorce. On peut toutefois regretter qu'il soit aujourd'hui si répandu. Le gouvernement souhaite mieux préparer les couples qui veulent passer par le mariage civil pour leur faire comprendre la portée de leur engagement. Ce n'est pas une mauvaise idée. Au delà de ça, c'est toute une mentalité qui est à changer, celle du mariage conditionnel. Mais, cela ne passe pas par des décrets ou des textes de loi.

mardi 10 janvier 2012

Sur le harcèlement scolaire

La semaine dernière, les médias ont raconté l'histoire d'une jeune fille de douze ans qui s'est suicidée, laissant une lettre d'adieux dans laquelle elle évoquerait ses problèmes au collège. Sa mère explique qu'elle était victime de harcèlement de la part de certains d'autres élèves. La jeune fille en avait également parlé à une voisine, et plusieurs de ses camarades confirment qu'elle était bien l'objet de moqueries sur son physique. Mais de son côté, la direction du collège repousse ses accusations, expliquant ne rien savoir à ce sujet. C'est bien le problème.

Au delà de ce fait divers, on retrouve un vrai sujet, celui du harcèlement scolaire. Le collège est certainement la période où ce phénomène est le plus marqué. Les élèves sont suffisamment vieux pour se soucier des questions de statuts et de jugement de valeurs, mais pas assez pour avoir la maturité qui permet de relativiser. Pour la cible des moqueries, c'est une dévalorisation gratuite et quotidienne, à l'âge où l'on construit sa personnalité. C'est dur à encaisser, et peut avoir des effets bien plus dévastateurs à long terme que le fait de voir un film violent, pourtant bien souvent plus cité comme chose "traumatisante". Pour les moqueurs, il n'y a aucun enjeu. S'en prendre à un souffre douleur est une activité ludique, une occasion de rigoler pratiquée en groupe. Peut-être que cela leur permet de renforcer leur confiance en eux, d'avoir la certitude d'être du côté de ceux qui dominent... Mais à vrai dire, ils n'y pensent pas plus que ça avant ou après. C'est vraiment l'occasion fait le larron.

La plupart du temps, les adultes ne se rendent compte de rien. "Rapporter" ce genre de comportement aux surveillants ou professeurs peut-être l'occasion de brimades supplémentaires. Ceux-ci sont de toute façon prompts à évacuer un signalement d'un revers de main, mettant ça sur le compte de banals conflits entre gamins sans conséquence, où au mieux, tout le monde est coupable. Les parents des victimes sont parfois mis au courant, mais ne savent pas vraiment comment réagir. Quant aux parents des moqueurs, ils sont bien loin d'imaginer cet aspect de la vie de leurs enfants.

Ce n'est pas le genre de problème qui se réglera avec une loi, ou même qui pourra être réglé tout court. Mais avec plus de sensibilisation sur cette question (notamment via la médiatisation de telles affaires), au moins peut-on espérer que familles et équipes éducatives ne croient plus que c'est sans conséquence.

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