Réflexions en cours

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lundi 22 octobre 2012

Ça alors, Lance Armstrong se dopait !

Honnêtement, comment être surpris ? Tout le monde a toujours pensé que Lance Armstrong était dopé. Difficile dès lors d'être déçu. A vrai dire, qui est-ce que ça intéresse encore ? Une bonne partie des téléspectateurs qui regardent le Tour de France à la télévision le fait pour voir de beaux paysages, et à ce titre, sont pleinement satisfaits. Sur le bas côté de la course, à moins de se trouver dans une rude montée, les spectateurs ne voient défiler les cyclistes en peloton à très haute vitesse. En quelques secondes, tout le monde est passé sans qu'on ait pu reconnaître qui est qui. On vient y assister car c'est un phénomène rare, donc curieux, et puis la caravane publicitaire a le mérite de faire l'animation et de distribuer toute sorte de colifichets. Au fond, peu importe qui est sur les vélos.

Dans le cas de Lance Armstrong, les présomptions de dopage ont été immédiates, au regard de ses performances écrasantes. Lui montrait le nombre de contrôles anti-dopage négatifs, et quand on lui demandait pourquoi il était toujours autant suspecté, il répondait que cela devait être car ça agaçait les Français de voir un Américain gagner chez eux. Il valait mieux donc que ce soit l'autorité anti-dopage américaine qui l'accuse officiellement. Dans le cyclisme, les scandales de dopage s'enchaînent, en 2006, il n'avait fallu que quelques jours pour que la victoire de Floyd Landis soit remise en question. Il a d'abord fermement démenti de tout son être s'être dopé, avant finalement de le reconnaître et de faire tomber tous ceux qui étaient dans le même lot que lui. Cela comprenait son ancien coéquipier, Lance Armstrong. Si Lance Armstrong a été champion, ce fut champion de gruge aux contrôles anti-dopage. Un véritable génie en la matière. Il n'a bien sûr pas pu faire tout seul. Cela montre comment tout le milieu est corrompu, et trempe allègrement dedans.

Visiblement, le dopage ne dérange pas grand monde. Les Français Richard Virenque et Christophe Moreau, dont le dopage apparu lors de l'affaire Festina, continuent à trôner sur les plateaux télé en qualité de consultant. Une bonne partie des anciens cyclistes s'énervent d'ailleurs lorsqu'on leur parle de dopage. C'était le cas de Laurent Fignon, dont on saura sur le tard qu'il avait pris des produits, et qui mourra à 50 ans. Du reste, la pratique semble tellement généralisée qu'on ne sait pas à qui réatribuer les maillots jaunes perdus par Lance Armstrong, tellement on retrouve des impliqués dans des affaires de dopage dans les places suivantes, chaque année.

La banque Rabobank a décidé de ne plus soutenir d'équipe cycliste, convaincue que le problème n'aurai pas de solution en vue. Elle n'a pas tort. Pour commencer, ce serait pas mal que tous ceux qui trempent ne serait-ce qu'un tout petit peu dans ces histoires soient mis à l'index définitivement. Cela vaut pour les coureurs actifs, les anciennes gloires, les responsables, tout le monde. Ensuite, on ne perdrait pas grand chose à choisir des équipes beaucoup moins expérimentées pour courir le Tour. Certes, cela irait moins vite, mais ce serait toujours des hommes sur des vélos, et le public n'en demande pas plus depuis une centaine d'années. Et puis, pourquoi pas, limiter la difficulté de certaines étapes de montagne ? A les voir monter le Mont Ventoux, parfois, c'est le télespectateur qui a besoin d'un remontant !

mercredi 17 octobre 2012

Taxes ! Taxes ! Taxes !



La France est célèbre pour son concours Lépine fiscal permanent, mais ces temps-ci, on bat des records en matière d'inventivité en la matière. On a ainsi vu passer la possibilité d'assujettir à la redevance audiovisuelle les résidences secondaires, en considérant probablement que les propriétaires étaient capables de regarder la télévision à deux endroits différents en même temps. Le pire, c'est qu'il ne s'agissait même pas de désendetter l'Etat, mais simplement de donner de nouvelles ressources à France Télévisions. Qui peut croire qu'on peut sortir de la crise économique actuelle en augmentant le budget du divertissement public ?

Le budget de l'Etat 2013 n'est dédié qu'à une seule chose : les impôts. La France était déjà un des pays de l'OCDE au plus fort taux de prélèvements obligatoires, mais ses services publics n'avaient pour autant les mêmes performances que les pays comparables. Le choix a été fait d'augmenter encore davantage la pression fiscale, sans se soucier de l'utilisation de l'argent public. C'est bien évidemment le contraire de ce qu'il aurait fallu faire. Plutôt que d'accabler la classe moyenne de nouveaux impôts oblitérant son pouvoir d'achat et son épargne, il fallait réduire la dépense publique en améliorant l'organisation du secteur public. Par exemple, le député socialiste René Dosière a pointé du doigt l'incongruité des communautés de communes lorsqu'existent encore les municipalités. Il a raison. Ces communautés de communes se justifient lorsqu'il s'agit de rassembler de petites communes ne pouvant assumer des équipements publics seuls, mais dans ce cas, il faut remettre en cause l'existence de l'échelon communal, quitte à opérer des fusions de municipalités. Pour les communes plus grandes, l'intérêt est beaucoup moins flagrant, et dans bien des cas, il ne s'agit que de créer un nouvel échelon, pouvant lever son propre impôt, sans que diminuent les autres impôts locaux.

De même, la remise en cause des conseils généraux semble avoir enterrée par la nouvelle majorité, alors que personne n'est capable d'expliquer pourquoi il y a à la fois un échelon politique régional et un échelon politique départemental. Mais les communautés de communes, les conseils généraux et les conseils régionaux sont autant d'endroits où l'on peut caser du personnel politique dans des postes d'élus, et pendant qu'on y est, se mettre à la tête d'une administration dédiée souvent noyautée par des apparatchiks du parti. A ce propos, on apprend que les élections régionales et cantonales ont été fort opportunément repoussées d'un an. Pendant ce temps là, les gâchis continuent.

La France ne peut plus se payer toute cette bureaucratie, mais la frénésie des taxes perdurent malgré tout. Ursaff, Cancras et Carbalas ont encore de beaux jours devant eux. La dépense publique et la compétitivité des entreprises françaises restent deux dossiers cruciaux que le gouvernement refuse obstinément d'ouvrir, alors que ce devraient être deux priorités. Combien de temps cela pourra encore durer ? Ronald Reagan avait bien résumé cette philosophie économique : "Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue de bouger, régulez-le. Et si ça s'arrête de bouger, subventionnez-le." On comprend mieux comment on en est arrivé là...

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