Honnêtement, comment être surpris ? Tout le monde a toujours pensé que Lance Armstrong était dopé. Difficile dès lors d'être déçu. A vrai dire, qui est-ce que ça intéresse encore ? Une bonne partie des téléspectateurs qui regardent le Tour de France à la télévision le fait pour voir de beaux paysages, et à ce titre, sont pleinement satisfaits. Sur le bas côté de la course, à moins de se trouver dans une rude montée, les spectateurs ne voient défiler les cyclistes en peloton à très haute vitesse. En quelques secondes, tout le monde est passé sans qu'on ait pu reconnaître qui est qui. On vient y assister car c'est un phénomène rare, donc curieux, et puis la caravane publicitaire a le mérite de faire l'animation et de distribuer toute sorte de colifichets. Au fond, peu importe qui est sur les vélos.

Dans le cas de Lance Armstrong, les présomptions de dopage ont été immédiates, au regard de ses performances écrasantes. Lui montrait le nombre de contrôles anti-dopage négatifs, et quand on lui demandait pourquoi il était toujours autant suspecté, il répondait que cela devait être car ça agaçait les Français de voir un Américain gagner chez eux. Il valait mieux donc que ce soit l'autorité anti-dopage américaine qui l'accuse officiellement. Dans le cyclisme, les scandales de dopage s'enchaînent, en 2006, il n'avait fallu que quelques jours pour que la victoire de Floyd Landis soit remise en question. Il a d'abord fermement démenti de tout son être s'être dopé, avant finalement de le reconnaître et de faire tomber tous ceux qui étaient dans le même lot que lui. Cela comprenait son ancien coéquipier, Lance Armstrong. Si Lance Armstrong a été champion, ce fut champion de gruge aux contrôles anti-dopage. Un véritable génie en la matière. Il n'a bien sûr pas pu faire tout seul. Cela montre comment tout le milieu est corrompu, et trempe allègrement dedans.

Visiblement, le dopage ne dérange pas grand monde. Les Français Richard Virenque et Christophe Moreau, dont le dopage apparu lors de l'affaire Festina, continuent à trôner sur les plateaux télé en qualité de consultant. Une bonne partie des anciens cyclistes s'énervent d'ailleurs lorsqu'on leur parle de dopage. C'était le cas de Laurent Fignon, dont on saura sur le tard qu'il avait pris des produits, et qui mourra à 50 ans. Du reste, la pratique semble tellement généralisée qu'on ne sait pas à qui réatribuer les maillots jaunes perdus par Lance Armstrong, tellement on retrouve des impliqués dans des affaires de dopage dans les places suivantes, chaque année.

La banque Rabobank a décidé de ne plus soutenir d'équipe cycliste, convaincue que le problème n'aurai pas de solution en vue. Elle n'a pas tort. Pour commencer, ce serait pas mal que tous ceux qui trempent ne serait-ce qu'un tout petit peu dans ces histoires soient mis à l'index définitivement. Cela vaut pour les coureurs actifs, les anciennes gloires, les responsables, tout le monde. Ensuite, on ne perdrait pas grand chose à choisir des équipes beaucoup moins expérimentées pour courir le Tour. Certes, cela irait moins vite, mais ce serait toujours des hommes sur des vélos, et le public n'en demande pas plus depuis une centaine d'années. Et puis, pourquoi pas, limiter la difficulté de certaines étapes de montagne ? A les voir monter le Mont Ventoux, parfois, c'est le télespectateur qui a besoin d'un remontant !