Réflexions en cours

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 29 décembre 2010

Projet du PS : il pleut de l'argent !

Au Parti Socialiste, on travaille sur le projet pour 2012. Les conventions s’enchaînent, des textes sont pondus, le dernier étant celui sur "l’égalité réelle". Cette fois-ci, on peut distinguer clairement une ligne directrice, une vision claire des choses. Absolument tous les problèmes ont la même solution : plus d’Etat, davantage de réglementations, et surtout plus d’argent public !

On l’ignorait, mais dans le monde du PS, il semble bien qu’il pleut de l’argent. Et lorsqu’il sera de retour au pouvoir, le PS veut faire pleuvoir de l’argent partout, car c’est une solution de bon sens une fois que l’on a constaté que chaque problème venait de "pas assez de moyens". Et de fait, alors qu’on se posait la question de l’opportunité de l’Etat Providence, le PS répond en le renforçant et en le systématisant, montrant tout du long une idéologie déresponsabilisant l’individu.

L’Etat paiera pour financer "massivement" la construction de crèches, pour augmenter les effectifs d’enfants en maternelle, pour généraliser la "pédagogie personnalisée" tout au long de la scolarité, pour permettre la baisse radicale du nombre d’élèves par classe, pour les primes aux enseignants, pour que les premiers cycles universitaires bénéficient de conditions de formation équivalentes à celle des classes préparatoires, pour l’Aide au Départ en Vacances de 200 euros minimum, pour qu’il y ait des hôpitaux de proximité partout en France, etc.

Un long passage de ce projet est consacré à l’éducation, démontrant une philosophie qui se veut généreuse. Le Parti Socialiste ne veut plus de redoublements, considérant donc qu’il vaut mieux faire passer en classe supérieure un élève qui n’a déjà pas le niveau de sa classe actuelle. De toute façon, les notes chiffrées sont vilipendées, considérées comme facteur de "stress et de compétition". Et elles ne sont pas vraiment nécessaires, quand l’accent doit être mis sur des enseignements "plus transversaux, plus ouverts sur les activités artistiques, culturelles et sportives". Le but n’est pas de troubler les élèves en essayant de leur faire apprendre des choses importantes. Non, l’important, c’est bel et bien que 80 % d’une classe d’âge atteigne le "niveau" du bac (quoi que cela recouvre), et que 50 % soit au niveau licence. Ce qui compte, ce sont les objectifs ambitieux d'"expansion éducative", sans même se demander du bien fondé de pratiquer une telle massification par rapport aux débouchés. D’ailleurs, ce qui fonctionne bien est mal vu : la réussite des grandes écoles et des classes préparatoires fournit une concurrence "stérile" au détriment des universités, et du coup, tout devra s’en rapprocher.

En matière économique, c’est plus flou. Un passage est à citer entièrement : "La hausse des salaires est souvent présentée comme une menace pour l’emploi, qui pousserait les entreprises à la délocalisation ou rendrait inemployable les salariés aux plus faibles qualifications. Cette analyse est erronée. Comme les autres pays développés, la France souffre aujourd’hui d’une insuffisance de demande." C’est bien ce passage qui est économiquement aveugle. Oui, chaque salaire représente un coût pour l’employeur, ce que le PS ne semble même pas reconnaître. Et d’autre part, si la France souffre d’une insuffisance de demande, ce n’est pas de consommation, qui se porte pas mal, mais bien d’investissements, ce qui explique d’ailleurs le manque de compétitivité chronique de nos entreprises.

Mais le projet du PS ne considère pas l’entreprise comme un employeur, une possibilité de croissance. L’initiative privée n’a pas cours, dans sa philosophie elle est même considérée comme une déviance qu’il faut au mieux maîtriser, au pire réprimer. Et dès lors, la solution passe par des investissements publics dans les activités, via un Pôle Public d’Investissement Industriel financé massivement. Mais attention, ce ne doit pas pour autant être le prétexte de rechercher la "pseudoperformance". Dans cet ordre d’idée, les pôles de compétitivité ne doivent pas être trop focalisés sur l’innovation à vocation économique.

Par contre, en matière de politique sociale, c’est tout de suite la fête. Remarquant que les aides non demandées par les travailleurs pauvres équivalent à un milliard d’euros, la convention sur l’égalité réelle se propose de mobiliser ce milliard d’euros non dépensé (mais qui n’existe donc pas) pour financer des réponses aux problèmes des personnes en difficulté. Pour combattre le chômage, des moyens seront donnés à des organismes tels que les associations pour croître et insérer le plus grand nombre de personnes.

Un plan de cinq ans de construction de logements sociaux à très bas prix (financé par l’opération du Saint Esprit) permettra de diminuer le nombre des sans-abris des deux tiers, les exigences en matière de logements sociaux seront relevées (à 25 % des logements d’une ville), et l’on bétonnera dans la plus grande joie grâce à la politique d’"intensification de la ville". Pour aider les jeunes, il ne sera plus demandé à personne de caution personnelle pour louer un appartement, ce sera au loueur de souscrire une garantie contre les impayés de loyer. Et comme il ne faut pas que ça fasse augmenter les loyers, ceux-ci seront encadrés, et les appartements non occupés seront encore plus taxés. Grâce à tout cela, il sera parfaitement inutile (et non rentable) d’investir dans un appartement à louer, de toute façon, l’Etat ou les collectivités locales s’occupent de tout.

Et cela n’en finit pas. En matière de sécurité, le projet du PS rabâche sa vision du délinquant comme victime de la société, car "La violence de notre société est la première cause de l’insécurité." Ce n’est donc pas de sa faute. La réponse pénale doit donc se limiter à des travaux d’intérêt général, pendant qu’on résout le reste en construisant une "société plus solidaire et moins brutale".

Et alors que ces propositions s’empilent tranquillement, le thème le plus ignoré est celui des financements, évoqués seulement à mots couverts. Il y a bien sûr toutes les nouvelles taxes qui seront créées pour ceux qui ne respecteraient pas les nouvelles réglementations, mais cela veut dire que si elles sont respectées, ce ne serait pas un vrai moyen de financement. D’une manière générale, il n’est jamais question (et pour cause) de maîtrise de la dépense publique, de recherche d’économies, ou même d’une quelconque amélioration de la productivité en quelque endroit que ce soit. Il faut donc augmenter les impôts, sur les riches, le capital, le patrimoine, en espérant que les comptes soient bons (les conséquences sont balayées d’un revers de main). Le trou de la Sécurité Sociale est ainsi considéré comme un thème anxiogène vu à court terme, mais le PS rétablira les comptes quand même par "une mise à contribution raisonnable de l’ensemble des revenus de la nation". Cela ressemble fort à une augmentation de la CSG. Celle-ci est pourtant vouée à disparaître, pour être fusionnée à l’impôt sur le revenu.

Au bout du compte, il n’y a aucun chiffrage. Comme il est de tradition dans les programmes politiques optimistes, les finances publiques sont restaurées par le magique retour de la croissance permis par la politique menée. Et l’on sent que les socialistes eux-mêmes n’y croient pas, puisqu’ils se font forts d’obtenir de l’Union Européenne que les dépenses liées à l’éducation, aux infrastructures ou aux services publics ne soient pas comptabilisées pour l’appréciation du respect des critères du Pacte de stabilité, rendant donc précisément caducs ces critères. Il est ainsi bien précisé que l’orthodoxie budgétaire prévue par le Pacte de stabilité et de croissance limite les moyens de la France pour "garantir un haut niveau de protection sociale". Il faudra donc que les partenaires européens acceptent qu’on n’en tienne pas compte. Vu la situation actuelle de la France et de l’Europe, ça laisse présager une belle partie de rigolade.

Dans l’ensemble, c’est donc le grand arrosage inconsidéré d’argent public, la farandole des vœux pieux et la reprise en main par l’Etat de toute la société. On a du mal à croire que ce soit un PS post-1983 qui ponde un texte pareil. On ne sera à ce titre pas étonné que c’est le très à gauche Benoît Hamon qui en fut le principal artisan. Conscients du côté totalement irréaliste d’un tel programme, plusieurs figures du PS telles que Manuel Valls, François Hollande ou Pierre Moscovici ont tenu à garder leurs distances avec. Le texte sur l’égalité réelle ne fut lui-même adopté que par à peine 29 % des adhérents du PS. D’après Benoît Hamon, ce sera au candidat du PS pour la présidentielle d’être compatible avec de telles propositions. Pourtant, dans cet océan de mauvaises idées que représente ce programme, la plus mauvaise serait certainement de l’appliquer. Ses effets seraient dévastateurs. Mais au-delà de ça, pour une "égalité réelle", faut-il vraiment une liberté sacrifiée ?

Images : Fotolia - Bibliothèque rose - SIPA

lundi 27 décembre 2010

Y-a-il un pilote au ministère des transports ?

Ces derniers mois, les Français ont traversé des mésaventures dans leur vie quotidienne qui les a passablement énervés, et qui a du même coup fait la joie des journaux télévisés. Ceux-ci aiment pouvoir faire des reportages spectaculaires, facilement tournés et avec des thèmes de proximité qui "concernent" le plus grand nombre. Le conflit sur les retraites, d'une banalité affligeante, a ainsi pris un tour inattendu avec les fermetures de raffineries, qui ont rendu le carburant rare dans de vastes régions de France. Chacun a pu constater la panique, les queues aux stations service, les panneaux indiquant que celles-ci étaient au sec, et tout cela avec des répercussions immédiates sur les habitudes de déplacement des Français. A l'époque, le ministère des transports s'était fait remarqué en affirmant rapidement qu'il n'y aurait pas de pénurie, avant de devoir changer complètement son fusil d'épaule devant les protestations de tout le monde vis-à-vis de bien concrètes pénuries d'essence.

Avec la neige, le gouvernement a accompli l'exploit de commettre si peu de temps après la même erreur. Quand le ministre de l'Intérieur affirmait que tout était prévu et qu'il n'y aurait pas de "pagaille", la pagaille avait déjà commencé, puisque ce sont tous les automobilistes circulant sur la nationale 118 qui se trouvèrent bloqués par une neige abondante. Résultat : des files de voitures laissées à l'abandon, des pouvoirs publics aux abonnés absents et un long moment avant que les choses ne reviennent dans l'ordre. Et dernièrement, alors qu'il continue de neiger, l'aéroport de Roissy s'est particulièrement distingué. Si de nombreux aéroports européens sont en difficulté face à l'afflux de neige, celui de Roissy est semble-t-il le seul pour lequel les choses ont été pires, faute d'un dégivrant spécial, le glycol, qui n'aurait pas été stocké en assez grande quantité. De ce fait, on a pu voir des centaines de voyageurs passer le réveillon dans un terminal d'aéroport. On ne croirait pas qu'il avait déjà neigé autant l'année dernière, et qu'on aurais donc pu bénéficier de l'expérience précédente.

Ce sont là à chaque fois des échecs importants dans la politique de transports du gouvernement. Le ministère dédié n'arrive pas à gérer les situations de crise, alors que c'est bien le minimum. Il ne peut décider de la météo ou bien des grèves (deux phénomènes assez erratiques en France), mais au moins devrait-il pouvoir éviter les erreurs stupides, comme annoncer que tout va bien quand il suffit d'être dans la rue pour se rendre compte que ce n'est pas le cas, ou bien laisser Roissy être géré en dépit du bon sens.

On aurait pu légitimement croire que les ministres étaient en cause. Mais le remplacement de Jean-Louis Borloo par Nathalie Kosciusko-Morizet et de Dominique Busserau par Thierry Mariani entre la crise des carburants et la neige n'a pas améliorer les choses. Dans le cas de Thierry Mariani, c'est peut-être même pire, vu qu'il était à Moscou lorsque la N118 était au summum du chaos. Et pourquoi faire ? Si c'était pour vendre du matériel de transport, le secrétaire d'Etat au commerce extérieur aurait été plus indiqué que celui aux transports dans de pareilles circonstances. Et il savait les troubles traversés par la France, puisque son avion pour Moscou (celui du Premier ministre en fait) a décollé avec trois heures de retard due à la neige, au moment ou Brice Hortefeux niait à l'avance tout risque de pagaille.

Mais au-delà de cela, il semble bien qu'il y ait tout simplement une administration centrale qui ne fonctionne plus, qui n'est plus capable de prendre les informations les plus basiques du terrain, et d'en tirer les conséquences immédiates. Le rôle du ministère des transports n'est pas de vendre des avions ou des TGV, mais bien de permettre aux Français de se déplacer dans les meilleures conditions possibles. Ici, on ne dirait même pas que des efforts sérieux aient été faits. Qu'il vienne d'ailleurs ou qu'on le trouve déjà en place, il faut donc que quelqu'un prenne les commandes pour rediriger ce ministère à la dérive.

lundi 6 décembre 2010

ITER, le bel espoir

Le mois dernier, la première pierre du siège d'ITER (sigle de "réacteur thermonucléaire expérimental international") a été posée. Le début de la construction des installations scientifiques devrait avoir lieu l'année prochaine. Elle durera plusieurs années, le début des opérations étant prévue pour 2019. Comme dans tous les grands projets d'envergure, il y aura probablement des retards. Ce sera difficile, ce sera long, ce sera coûteux. Autant en être conscient dès maintenant, ce projet apparaît comme un joyeux gouffre financier. Mais il s'agit là certainement de la plus belle opportunité du siècle, et peut-être même du millénaire.

Le champs de la recherche scientifique est presque infini, et si aucun domaine ne doit être négligé, nous devons quand même nous fixer quelques priorités. La santé, l'environnement et l'énergie sont les domaines de recherche dans lesquels nous avons le plus de besoins immédiats. Ils sont d'ailleurs liés entre eux : la façon dont nous produisons notre énergie a des impacts sur l'environnement, et un environnement dégradé est néfaste pour notre santé. Avec les technologies actuelles, nous approchons un cul de sac. Les énergies fossiles sont en quantités limitées, compliquées à obtenir géopolitiquement et entraînent une sévère pollution des airs, entraînant le réchauffement climatique. L'énergie nucléaire peut être risquée, les combustibles, encore abordables actuellement, ne sont pas inépuisables, et les déchets nucléaires nécessitent une gestion méticuleuse. Les énergies renouvelables sont peu développées : elles sont en général plus coûteuses, leurs possibilités sont limitées (on ne peut pas faire des barrages partout par exemple), et sont parfois sujettes à des oppositions incompréhensibles (comme dans le cas des éoliennes).

Les technologies nucléaires actuelles peuvent permettre de tenir le choc pendant que l'on développe davantage les énergies renouvelables. Mais il faudra quelque chose de plus fort pour que l'humanité puisse se développer harmonieusement sur le long terme. Et une voie particulièrement intéressante reste à explorer, celle de la fusion nucléaire. Théorisée en même temps que la fission nucléaire au début du XXème siècle, elle permettrait la création de réacteurs auto-entretenus où la fusion d'un plasma pourrait créer des quantités importantes d'énergies. Le combustible serait le deutérium, disponible de façon quasi inépuisable dans l'eau de mer par exemple. Le procédé n'entraîne aucun rejet nocif, apportant une réelle solution en matière d'environnements. De surcroît, le risque d'explosion serait nul, toute anomalie se traduisant par un refroidissement du plasma.

Le principal défi est en fait que l'installation produise davantage d'énergie qu'il n'en a eu besoin pour chauffer le plasma. Pour l'instant, les scientifiques n'y sont pas encore arrivé, mais c'est précisément le but d'ITER. Le projet est en effet dimensionné pour produire 10 fois plus d'énergie qu'il n'en nécessite, et permettra le développement de la technologie via de multiples expériences pendant 20 ans. Le travail de recherche à mener est colossal, et bénéficie pour l'occasion d'une coopération internationale inouïe. L'Union Européenne, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud sont tous partie prenante du projet. Les possibilités potentielles sont fantastiques pour l'humanité, et si aucune exploitation commerciale ne peut être envisagée avant les années 2040, il nous faut soutenir complètement ces perspectives d'avenir. C'est justement parce que cela prendra du temps qu'il faut commencer au plus tôt. Dès maintenant, la construction d'ITER apporte un bel espoir. D'ici la fin du siècle la science nous aura peut-être apporté une solution définitive à l'un des plus graves problèmes actuels de l'humanité.

mercredi 1 décembre 2010

Solution pour vaincre le sida

La journée mondiale de lutte contre le sida est l'occasion de faire le point sur l'état de la maladie dans le monde. Depuis 30 ans que le virus sévit à grande échelle, les scientifiques s'affairent et progressent par petites étapes. Rien ne permet de penser qu'un vaccin soit impossible à produire... un jour. Mais dans l'attente désespérée d'un vaccin, il y a quelque chose que tout le monde peut faire pour vaincre le virus.

Les voies de contamination du sida sont parfaitement connues. Dans les pays développés, des campagnes d'informations régulières sont organisées pour expliquer à la population de quelle façon il est possible de ne pas attraper le sida. En fin de compte, ces précautions à prendre sont plutôt simples. Contrairement à d'autres épidémies, la proximité ou un simple contact avec une personne atteinte ne peut en aucune façon transmettre le virus. La quasi-totalité des transmissions par voie sexuelle ou sanguine découle d'une imprudence. Et de nos jours, grâce à de meilleures techniques médicales, il est même possible de réduire le risque de transmission entre la mère et son enfant à 1 %.

D'où une conclusion simple : si tout le monde suit ces précautions, le nombre de nouveaux cas diminuera de façon drastique, pour n'atteindre que très peu de personnes. Et d'un point de vue froidement mécanique, le sida disparaîtra naturellement avec le temps, simplement parce qu'il n'aura pas eu l'occasion de trouver de nouveaux hôtes. Si le virus peut muter face aux traitements pharmacologiques, il ne se découvrira pas de nouvelles voies de transmission que les précautions actuelles ne pourraient empêcher.

Évidemment, cette idée est aussi simpliste, dans la mesure où le plus grand défi se trouve dans les pays développés où tout le monde n'est pas encore aussi bien informé sur les façon d'empêcher les contaminations. Mais cela montre aussi que c'est le genre de travail qu'il faut faire, en plus du traitement médical, pour éviter au maximum les tragédies supplémentaires. La possibilité que le sida soit vaincu par nos gestes du quotidien existe, et chacun doit en être bien conscient.

free hit counter