Réflexions en cours

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mardi 24 avril 2012

Un éthylotest par véhicule, une obligation stupide

Par un décret datant du 28 février dernier, il est donc désormais d'avoir un éthylotest dans chaque véhicule. Pourquoi ? On ne sait pas. L'idée est probablement de combattre l'alcool au volant. Fort bien, mais alors, en quoi cette mesure va-t-elle dans la bonne direction ? Rien ne change aux limites de taux d'alcools dans le sang, et ce n'est pas avoir un éthylotest dans sa voiture qui change quoi que ce soit. On comprenait mieux l'obligation d'avoir un gilet de sécurité, puisqu'il devenait utile en cas d'accident : il s'agissait de le mettre le temps de poser la signalisation prévenant les véhicules suivant. L'éthylotest n'aidera pas vraiment le conducteur ivre, puisqu'il ne le dessaoulera pas, et ne le protégera en aucune façon. Ce n'est pas une espèce de paratonnerre à alcool. Le conducteur ivre fera comme avant : il s'abstiendra de conduire. Ou si c'est un conducteur inconscient, il reprendra le volant, sans toucher à l'éthylotest, soigneusement rangé dans sa boîte à gants.

Voilà le fond du problème : il n'y a aucune obligation liée à cet éthylotest, mise à part sa présence. Il relève donc du porte bonheur. Et si jamais un conducteur se décidait un jour à l'utiliser, pour être sûr qu'il est en dessous de la limite légale, eh bien si le test s'avère négatif, il ne pourra pas prendre le volant quand même... puisqu'il n'aura plus d'éthylotest valide dans son véhicule. On marche sur la tête. Quand on sait qu'en plus, ces machins ont des dates de péremption, on comprend bien que ce décret ne servira en fin de compte qu'à une seule catégorie de personnes : les fabricants d'éthylotests.

L'éthylotest obligatoire, c'est à partir du 1er juillet, et la verbalisation pourra commencer le 1er novembre. Mais il y a fort à parier que devant une obligation aussi stupide, les forces de l'ordre préféreront se concentrer sur d'autres points lors d'un contrôle routier... comme faire souffler le conducteur dans un éthylotest qu'ils fourniront. C'est bien ça qui compte après tout.

jeudi 19 avril 2012

Pour un second quinquennat de Nicolas Sarkozy

La campagne électorale du premier tour s'achève. Les professions de foi arrivent dans les boîtes aux lettres, et force est de constater qu'elles n'ont pas grand chose d'enthousiasmant. Elles sont pour la plupart profondément stupides et totalement déconnectées de la réalité, à croire qu'il suffit de claquer des doigts pour que tout aille mieux et que tout soit plus facile. Les plus navrantes sont évidemment celles du trio de candidats communistes, mais même chez Nicolas Dupont-Aignan, on trouve des choses comme "la gratuité du téléchargement sur internet". D'une manière générale, cette campagne électorale aura été parfaitement consternante, et cela, quelque soit le candidat. Néanmoins, c'est au peuple que revient la décision finale, et il lui faut choisir le Président des cinq prochaines années parmi dix noms.

Il y a de cela exactement un an, j'avais mentionné le fait qu'il n'y avait que trois personnes pour lesquelles je pouvais voter parmi les candidats potentiels. Il s'agissait de François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy. Cela se confirme maintenant que l'on connait les candidats qui sont présents : Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Jean-Luc Mélenchon sont de dangereuses reliques d'un autre temps, perdus dans leur propre monde et coincés avec une doctrine qui n'a jamais fonctionné. Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen font de la construction européenne le bouc émissaire de nos propres échecs. Jacques Cheminade n'est pas plus pertinent aujourd'hui que lors de sa première candidature, il y a dix-sept ans. Eva Joly s'est montré parfaitement navrante dans cette campagne électorale, et à ce titre, représente bien son parti. Quant à François Hollande, non seulement son programme n'est en rien si raisonnable que l'on cherche à nous le faire croire, mais il n'a jamais montré avoir les qualités nécessaires pour occuper la fonction de Président de la République française. Au contraire.

Jean-Louis Borloo ne s'est pas présenté. Restent donc François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Pendant cette campagne, François Bayrou a mis en avant deux axes importants : la nécessité de produire en France, et le rétablissement des comptes publics. Ce sont deux bonnes pistes, ce sont en effet des buts à atteindre. Malheureusement, il est resté flou ou peu convaincant sur la façon d'arriver à ces objectifs. Plus globalement, la rigueur budgétaire et l'engagement européen sont des principes importants traditionnellement défendus par le centre droit. Ils pourraient être davantage défendus dans la France d'aujourd'hui, mais le centre droit est justement divisé par la volonté de François Bayrou. En faisant une fixation sur l'Elysée, il se prive de toute influence politique. Son "indépendance" n'est en fin de compte pas utile pour le pays.

De son côté, Nicolas Sarkozy a clairement les qualités requises pour être chef de l'Etat. Toujours fiable dans les moments importants, son quinquennat aura vu plusieurs échecs, mais aussi un grand nombre de réussites. C'est d'ailleurs un hommage implicite : la gauche ne compte pas revenir sur la plupart de ses réformes. On peut regretter que les réformes n'aient pas été assez loin, notamment en matière de compétitivité des entreprises et sur la maîtrise de la dépense publique. Ce serait justement les grands chantier d'un second quinquennat. Voilà pourquoi la réélection de Nicolas Sarkozy est nécessaire.

jeudi 12 avril 2012

Grève du coeur

Il y a une dizaine de jours, une greffe du cœur n'a pu être réalisée pour une raison ahurissante : la grève des contrôleurs aériens à l'aéroport de Metz-Nancy Lorraine. La fermeture de cet aéroport a en effet empêché les équipes médicales de faire l'aller-retour entre Nantes, où une patiente attendait ce nouveau cœur, et Metz, où se trouvait le corps de la donneuse. Pour la patiente, c'est une chance de survie de perdue, alors qu'elle avait été prevenue qu'une greffe était imminente. Pour la donneuse, c'est le gâchis de quelque chose qui aurait pu au moins donner un peu de sens à son décès. C'est tout simplement une tragédie, du type qui aurait pu être évité très facilement.

Ce n'est pas la première fois que la profession de contrôleur aérien fait polémique. On apprenait ainsi il y a quelques années que les contrôleurs aériens travaillaient beaucoup moins que le temps pour lequel ils étaient payés, s'arrangeant entre eux pour se donner des congés à tour de rôle. Cela peut influer sur leurs opérations, mais les compagnies aériennes ne souhaitent pas aborder le sujet afin d'éviter le risque d'une grève.

Les grèves, c'est le véritable pouvoir des contrôleurs aériens. Etant en mesure de paralyser l'ensemble du trafic aérien, leur capacité de nuisance est colossale pour tout un secteur, et permet leurs avantages hors normes actuels. Ils ne se privent pas de l'employer occasionnellement, ce qui pénalise entreprises et voyageurs. Les conséquences, comme on l'a vu dans cette dernière affaire, peuvent être de vie et de mort.

C'est en fait la même question pour tous les services d'intérêt général. Personne ne devrait avoir le droit de bloquer les transports, qu'ils soient routiers, ferroviaires ou aériens. S'il existe bien une concurrence entre compagnies aériennes, ce qui permettra à un voyageur de changer de compagnie si l'une fait grève, ce n'est pas le cas pour les aéroports. Généralement il y a un aéroport par ville, et même lorsqu'il y en a plusieurs, ils sont complémentaires et non en concurrence. Ce sont des équipements qui ont vocation à être utilisés en permanence, au service de l'intérêt général. Il est donc nécessaire qu'ils ne puissent être bloqués par une grève. Et ela implique bien sûr, comme pour tous les autres services d'intérêt général, de nouvelles mesures réglementant beaucoup plus strictement la possibilité de faire grève...

mercredi 4 avril 2012

Les commerces communautaires

Les années passent, et certains thèmes deviennent de plus en plus récurrents dans l'actualité. La question du hallal fut ainsi à nouveau posée récemment, le changement étant que cette fois, c'était en pleine campagne présidentielle. Certains diraient que c'est parce qu'il y a de plus en plus d'intolérance à ce sujet. D'autres répondraient que c'est parce que le phénomène est de plus important. Quoi qu'il en soit, pour les professionnels de l'agro-alimentaire, c'est désormais considéré comme une tendance en forte croissance, à ne pas négliger.

En tant que telle, la nourriture hallal n'a rien de nouveau. Les juifs ont un équivalent avec la nourriture casher, et ce depuis toujours. La seule évolution est donc dans sa prévalence, plus forte aujourd'hui. Cela entraîne des conséquences auxquelles nous n'étions pas préparées. C'est en fin de compte une question de choix. On sait bien qu'un musulman pratiquant ne mangera pas de porc. S'il souhaite ne manger que de la viande abattue selon les rites musulmans, cela complexifiera la tâche, et nécessitera une filière de distribution supplémentaire pour lui permettre ce choix. La question devient franchement épineuse quand on constate que dans certains quartiers, c'est la seule filière de distribution de la viande, il devient impossible pour les habitants non musulmans d'acheter une banale tranche de jambon.

Quand on en est là, c'est que la logique communautaire règne : une religion minoritaire sur l'ensemble du territoire s'avère très majoritaire sur ce quartier, ce qui distingue un "ghetto" d'un quartier où il y a une diversité de population. Ce sont des quartiers populaires dont les anciens commerces traditionnels ont disparu, ou bien se sont adaptés. Les commerces les plus vus sont les livreurs de pizza hallal, les boucheries hallal et les taxiphones (pour appeler les pays africains à bas prix). Quand le seul coiffeur est en plus spécialisé dans les coupes africaines, on peut se sentir isolé si l'on n'a pas ce genre de demandes.

Ce communautarisme aussi flagrant met mal à l'aise, quand la France a un modèle assimilationniste. Il y a par exemple plusieurs médias (magazines ou sites) qui s'adressent explicitement aux femmes noires. Ils ne sont pas forcément mal conçus au niveau de leur contenu, mais que dirait-on si un magazine déclarait avoir pour cible les femmes blanches ? Un tel manque d'universalité choquerait, et à juste titre. On s'en rend bien compte à la lecture, les femmes, quelles que soient leurs couleurs de peau, semblent avoir les mêmes interrogations, à la limite du cliché : comment réussir sa vie familiale et professionnelle, comment rester attractive, comment exceller dans l'art de vivre... Il n'y a que les apparences qui sont diverses, au bout du compte, la culture française est la même pour tous. Il est donc inutile de vouloir segmenter jusqu'à l'excès.

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