Réflexions en cours

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dimanche 29 mai 2011

Le nombre de licences de taxi

Cette semaine, les taxis ont manifesté leur colère en organisant des "opérations escargots" dans plusieurs villes de France. Ils veulent recommencer, quitte à tout bloquer d'ici quelques semaines. Ils l'ont déjà fait, et en sont donc capables. De fait, le lobby des taxis est réputé pour son pouvoir de nuisance. Cette fois-ci, les revendications sont assez classiques. D'une part, l'augmentation du prix de l'essence devient une charge intolérable, et ils aimeraient pouvoir bénéficier d'une exonération de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). D'autre part, ils souhaitent davantage de réglementation, pour ne plus souffrir la concurrence de nouveaux venus : des voitures avec chauffeurs réservables par internet, qui ne sont pas comptabilisés comme taxis. Plus de réglementation, voilà qui n'est pas conforme avec l'air du temps. En effet, en 2008, la commission Attali pour "libérer la croissance" avait fait de nombreuses propositions relatives à cette profession, et elles allaient globalement dans le sens de la dérégulation. Cela avait d'ailleurs provoqué leur colère.

La commission Attali préconisait une ouverture du marché des taxis et des "voitures de petite remise", afin d'augmenter leur nombre, créer des emplois et mieux répondre à la demande. Les chauffeurs de taxis, eux, considèrent qu'une telle mesure augmenterait la concurrence, et réduirait leurs revenus, alors que leurs charges sont très élevés. Le nombre de licences données chaque année étant extrêmement limité, la plupart doivent en acheter une, et les prix deviennent vite prohibitifs en agglomération. C'est alors un emprunt qu'il faut rembourser, et également un actif au moment de la sortie de l'activité. Les taxis ont beau être protégés de la concurrence par ce système, ils n'en doivent pas moins travailler de très longues heures pour générer un gain acceptable. C'est également le cas lorsqu'un chauffeur doit louer une licence, ou est salarié : il faut rembourser l'investissement initial.

En fait, c'est tout le système de licences cessibles qui est à revoir. Les métiers dont l'établissement dépendent d'une charge, comme les notaires ou les taxis, favorisent l'établissement de corporations voués à défendre la valeur de cet actif. Toutefois, il faudra bien briser cette spirale infernale un jour. Alors que les Français sont résignés à cet état de fait, les étrangers qui voyagent en France ne peuvent s'empêcher de remarquer l'insuffisance du nombre de taxis et la mauvaise qualité de leur accueil. Une augmentation du nombre de taxis (et donc de la concurrence) est donc souhaitable. Si la formation doit toujours être demandée, il faut augmenter largement et progressivement le nombre de licences accordées gratuitement, et que celles-ci ne puissent plus être revendues. A terme, c'est l'ensemble des licences qui ne pourront plus être cédées. Certaines difficultés locales (telle que l'aménagement des abords de l'aéroport de Roissy) peuvent également être mises sur le tapis, mais il faudra bien aborder un jour le problème plus général du nombre de licences.

mercredi 25 mai 2011

L'oubli facile des récidivistes

Un sondage CSA publié la semaine dernière par l'"Institut pour la Justice" montre que 70 % des Français pensent que la justice française est trop indulgente à l'égard des récidivistes. 50 % d'entre eux répondent même "oui tout à fait" à cette question. Ce sentiment est donc largement répandu. La suite de l'étude est consacrée à d'éventuelles mesures à adopter pour la sécurité, notamment vis-à-vis des criminels sexuels. Mais elle n'aborde pas la définition de la récidive. D'un point de vue purement juridique, c'est assez précis. Ce que tout le monde ne sait peut-être pas, c'est que suivant les délits, il y a un délai de prescription, à la suite duquel une personne n'est pas considérée comme récidiviste, quand bien même elle venait à recommencer le même délit. Par exemple, quelqu'un qui commet un délit passible de dix ans d'emprisonnement, puis commet un délit identique plus de cinq ans après avoir purgé sa première peine, sera jugé comme s'il n'était pas récidiviste.

De toute façon, même si cette personne était encore dans le délai de surveillance pour la récidive, il faudrait que le ministère public prenne l'initiative de viser la récidive, et apporter cet aspect au procès. Ce n'est pas du tout automatique, et cette démarche n'est pas si fréquente qu'on pourrait le penser. On trouve donc de nombreuses personnes qui commettent à plusieurs reprises les mêmes actes, mais qui ne sont pas jugées comme récidivistes par le tribunal pour ce genre de raisons. De même, lorsqu'un tribunal condamne quelqu'un à une peine avec sursis, ce qui rajoute une pression par rapport au simple devoir de ne pas récidiver, eh bien il ne s'agit encore une fois que d'une obligation de ne pas récidiver dans une période de cinq ans. Mis à part le récent mécanisme des peines planchers, la peine avec sursis ne s'applique de toute façon pas en cas de nouvelle condamnation, cela dépend de la condamnation en elle-même (être déclaré coupable ne suffit pas).

Cette philosophie judiciaire est très contestable. Le principe du sursis ou des peines aggravées en cas de récidive se justifie selon l'idée que l'on peut faire une erreur, et que l'on peut avoir le droit à une seconde chance. La loi devrait être plus sévère envers ceux qui s'acharnent à ne pas la respecter. Pourtant, dans la plupart des cas, on voit que la justice française considère qu'une personne qui est restée tranquille pendant cinq années est devenue quelqu'un de neuf, libre d'avoir non plus une seconde chance, mais une nouvelle première chance. Un tel signal donné à d'anciens délinquants n'est pas le bon. Certes, cela permet de réduire le taux de récidivistes, en oubliant volontairement les actes passés des délinquants. Mais une leçon donnée par la justice doit être retenue toute une vie, et non pas pour quelques années seulement. Si on devait à nouveau réviser les lois pénales, il serait donc judicieux d'attaquer la récidive sous cet angle là : quelle soit considérée automatiquement et indéfiniment pour ceux qui se rendent à nouveau coupable. Le message envoyé à ces personnes serait bien plus clair.

dimanche 22 mai 2011

Pas de deux mortel au Parlement sur la sécurité routière

Les députés UMP ne sont pas contents après les dernières mesures annoncées par le gouvernement pour améliorer la sécurité routière. La suppression des panneaux annonçant les radars automatiques n'est pas populaire. Les "automobilistes mécontents" ne veulent plus perdre de points et payer des amendes, le font savoir bruyamment à des députés qui se soucient moins d'intérêt général que de réélections, et ceux-ci s'en prennent ensuite au gouvernement. Commençons par reconnaître que les "automobilistes mécontents" sont ceux qui visiblement, roulent fréquemment au dessus des limitations de vitesse, et veulent continuer à le faire en toute impunité. Dans leur esprit, ils ne sont pas dangereux. A les écouter, ce sont toujours les autres qui sont dangereux. C'est à se demander comment ça se fait qu'il y ait autant d'accidents mortels... En fait, ceux qui ne se croient pas dangereux sont bien ceux qui créent des accidents, mais sont soit moins volubiles, soit morts après l'accident dont ils sont responsables.

La prévention peut arriver à des résultats, mais ce n'est pas automatique. A force de campagnes, le port de la ceinture de sécurité est à peu près rentrée dans les mœurs. Mais en ce qui concerne la vitesse, on en n'est pas là. La seule façon dont les autorités ont réussi à diminuer la vitesse sur les routes fut en installant de nombreux radars automatiques sur les routes. La peur du gendarme s'est avéré de très loin comme le meilleur moyen de sauver des vies. Avec le permis à point, la menace de perdre son permis forçait une prise de conscience pour les automobilistes qui roulaient trop vite : ils devaient changer de comportement. Le procédé fonctionnait : depuis la mise en place des radars automatiques, le nombre de morts sur la route diminuait. En 2010, encore, le nombre de victimes était pour la première fois sous les 4000, à 3994.

Lorsqu'à l'automne dernier, le sénateur de la Vienne Alain Fouché et le député des Bouches du Rhône Bernard Reynès ont déposé un amendement visant à assouplir les règles du permis à points, les associations de prévention routière ont immédiatement prévenu des conséquences. Faciliter la récupération des points envoyait un signal indiquant que les excès de vitesse étaient davantage tolérés (et c'est bien le but conscient de l'opération). Cela entrainerait une dégradation des comportements sur la route qui causerait une recrudescence du nombre de morts.

Et c'est exactement ce qui s'est passé. Depuis que cet assouplissement a été mis en œuvre le 1er janvier dernier, le nombre de morts est constamment plus élevé qu'au même mois de l'année précédente. C'est d'ores et déjà 134 victimes de plus que nous devons déplorer. Si l'on continue au même rythme, c'est près de 500 personnes de plus qui mourront sur les routes cette année par rapport en 2010. Fin 2007, le Président de la République avait annoncé vouloir arriver à moins de 3000 morts d'ici 2012. On s'en éloigne de plus en plus. Voilà comment il faut aujourd'hui faire passer de nouvelles mesures punitives pour contrebalancer celles laxistes voulues par le Parlement.

Respecter les limitations de vitesse n'a pourtant rien de compliquer, et la très grande majorité des automobilistes n'est pas menacée de perdre leur permis pour des excès de vitesse. Les députés qui se font l'avocat des automobilistes les plus dangereux ont donc entraîné ce pas de deux mortel qui ne les satisferont pas. Et au cours de cette séquence, c'est des dizaines de morts qu'ils peuvent avoir sur la conscience.

mercredi 11 mai 2011

Supprimer les grandes écoles : la gauche en faveur du nivellement par le bas

En analysant le projet socialiste en décembre dernier, ce blog avait relevé le reproche qui y était fait à la concurrence "stérile" faite par les classes préparatoires et les grandes écoles aux universités. De ce constat, le projet socialiste tirait comme conclusion qu'il fallait les "rapprocher". Cela peut dire deux choses. Cela peut être de faire participer les deux institutions à des regroupements visant à la coopération en matière de recherche. C'est en fait la politique actuelle du gouvernement. Mais ce peut également être le fait de faire passer les grandes écoles dans le giron des universités, et les faire "fusionner". Ce qui voudrait bien évidemment dire la suppression du modèle des grandes écoles, et donc leur suppression in fine.

Il semble bien que c'est cette deuxième voie qui est privilégiée par la gauche. Lorsque les Jeunes Socialistes font huit propositions pour la présidentielle de 2012, l'une d'entre elle est cette "fusion" des grandes écoles et des universités. L'explication brève : "Mutualiser les moyens des grandes écoles et des universités pour donner la meilleure formation à tous les étudiants." Dans le détail, le crime est que la formation des étudiants en classes préparatoires coûte plus cher que celle des étudiants à l'université. En fusionnant tout ça, on augmenterait le budget des étudiants à l'université. Evidemment, comme les effectifs de l'université sont bien plus importants que ceux des classes préparatoires, l'augmentation de moyen par étudiant ne permettrait pas les progrès substantiels envisagés.

On se rend vite compte que pour les Jeunes Socialistes, le vrai problème est ailleurs : "Des années de politique de droite n'ont cessé d'améliorer la structure de ces établissements d'élite (création des classes préparatoires aux grandes écoles, système toujours plus sélectif, budget sans cesse grandissant...)". Les classes préparatoires datent du XIXème siècle, les effectifs des étudiants aux grandes écoles tendent à augmenter avec le temps, et bon nombre d'entre elles sont privées et ne reçoivent pas de subsides de l'Etat. Mais peu importe, le problème, c'est la politique de droite. La sélection à l'entrée des grandes écoles est le sceau de leur inégalité, et donc de leur philosophie droitière. Et c'est pour ça qu'elles doivent être supprimées.

Eva Joly, candidate des Verts à la présidentielle, s'est également prononcée en faveur de la suppression des grandes écoles. "Les grandes écoles sont au centre de l’inégalité française" a-t-elle dit récemment. Elle constate que bien des gens qu'elle n'aime pas, comme "les grands patrons des banques françaises" sont issus des grandes écoles, et forment donc une oligarchie française qu'il faut détruire, les grandes écoles étant coupables de former "une élite qui a perdu de vue l’intérêt général". Le raisonnement est tout bonnement d'une stupidité sans nom. Ce n'est pas la formation supérieure que l'on reçoit qui créé les idées des personnes qui y passent. Si Eva Joly a du mal à s'en convaincre, elle n'a qu'a demander à Cécile Duflot, qui est elle-même passée par une grande école de commerce, et qui ne semble pas avoir des idées si différentes des siennes.

Toute la question peut en fin de compte être résumée en un constat : alors que les universités peinent sur certains aspects, la réussite des grandes écoles semble insupportable. Pourtant, chaque lycéen peut demander à s'inscrire en classe préparatoire, et dans certaines filières, les concours servent surtout à distribuer les étudiants entre les écoles suivant leur niveau. La volonté de supprimer les classes préparatoires s'apparente à une philosophie qui souvent cours à gauche, celle du nivellement par le bas. Plutôt que d'avoir les meilleurs élèves bénéficier d'une bonne formation, il faut que tous les élèves bénéficient d'une formation standardisée. C'est plus égalitaire, mais est-ce vraiment plus juste ? Plutôt que de vouloir la peau des grandes écoles pour qu'elles ne fassent plus d'ombre aux universités, ne faudrait-il pas plutôt chercher à vraiment améliorer ces dernières ? Le secret de la réussite des grandes écoles est bien connu : c'est la sélection à l'entrée. Et c'est ce dont les universités ont besoin.

samedi 7 mai 2011

Le grand jeu du ni blanc, ni n...





Aujourd'hui, cela ne se passe plus dans le Cirque Maxime, mais dans le grand cirque politico-médiatique. Les règles du jeu restent les mêmes : il est formellement interdit de prononcer les mots "blanc" ou "noir", ou même quoi que ce soit de signifiant, quitte à ce qu'on ne comprenne plus grand chose. La pénalité en cas de non respect de cette règle (même si cela découle d'une manipulation), c'est d'avoir un mirmillon quel qu'il soit qui demandera votre exclusion. Laurent B**** en fait actuellement l'amère expérience. Amusant un instant, mais il serait temps qu'on mette fin à ce jeu...

Extrait d'Astérix Gladiateur

dimanche 1 mai 2011

Scandale à la FFF : la nationalité française exigée pour entrer en équipe de France

Voilà le genre de titres qui feront bientôt la une des journaux... L'équipe de France de football pratique une horrible discrimination envers ceux qui n'ont pas la nationalité française ! La préférence nationale lepéniste d'ores et déjà appliquée dans les plus hautes instances du sport tricolore ! Quelle honte ! Quel scandale ! Au moins cela reposerait sur une affirmation exacte. Ce qui n'est même pas le cas de "l'affaire" révélée par les militants idéologiques du site Mediapart. Ceux-ci se rengorgent de pouvoir à nouveau démarrer une polémique parfaitement stupide, qu'ils pourront alimenter pendant des semaines en ne donnant qu'au compte-goutte les "éléments" vaguement accusateurs qu'ils ont accumulé, plutôt que d'y voir clair en mettant tout d'un coup sur la table. Au final, tout cela ne fera qu'exposer le bien glauque climat général français, fait d'accusations péremptoires de racisme et de chasses à l'homme. D'ores et déjà, les "preuves" apportées par ce site ne font que saborder ses propres affirmations, mais permettent néanmoins de rallumer la braise malsaine de la confusion des valeurs.

A la base, une réunion de travail à la Direction Technique Nationale (DTN) du football français vieille de six mois. Le sujet des joueurs possédant une double nationalité est évoquée. Les participants constatent que nombre de ces joueurs passés par une formation française (l'Institut National du Football de Clairefontaine, qui s'occupe de la préformation de futurs espoirs de l'équipe de France pour le compte de la Fédération Française de Football) choisissent in fine de jouer pour des équipes étrangères. C'est d'ailleurs un point qui avait déjà été abordé devant les caméras par Laurent Blanc, qui regrette ce qui s'apparente à des comportements de mercenaires. Pour pouvoir limiter ces défections, plusieurs idées sont lancées en l'air : essayer de détecter les jeunes joueurs pour qui jouer pour la France compte vraiment, ou bien ne pas dépasser un quota de 30 % de joueurs binationaux. Cette dernière possibilité est rejetée, considérée comme discriminatoire par l'un des participants.

Autre sujet abordé dans cette réunion : les qualités des joueurs acceptés en pré-formation. Selon Laurent Blanc, le recrutement français se ferait selon un stéréotype, les joueurs "grands, costauds, puissants". Les performances athlétiques sont privilégiées au détriment des qualités techniques, ce qui élimine un certain nombre de talents qui seraient mieux acceptés par d'autres sélections européennes. La qualité général du football français serait la conséquence de tels choix. Pendant tout la discussion, Laurent Blanc répète qu'il ne veut pas que les critères relèvent du racisme et qu'il serait parfaitement satisfait de joueurs respectant ces nouvelles orientations, quelle que soit leur couleur de peau.

En fait, ni Laurent Blanc ni même le milieu du football français ne peuvent sérieusement être suspectés de racisme. C'est d'ailleurs le domaine où les personnes de couleurs sont les mieux représentées. Les blancs sont régulièrement minoritaires dans nombre d'équipes, y compris celle de France. Laurent Blanc, dans ses choix de sélectionneur, a lui-même montré qu'il ne faisait aucune discrimination à ce niveau-là. La conversation citée ne permet pas de tenir les propos qu'a tenus Mediapart sur Laurent Blanc ou la DTN.

Le texte introductif de l'article est parfaitement faux : "Moins de noirs et moins d'arabes sur les terrains de foot ! Plusieurs dirigeants de la Direction technique nationale de la Fédération française de football, dont le sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc, ont approuvé dans le plus grand secret, fin 2010, le principe de quotas discriminatoires officieux dans les centres de formation et les écoles de foot du pays. Objectif: limiter le nombre de joueurs français de type africains et nord-africains." Comme dit, il ne s'agit pas de limiter les joueurs français de type africains ou nord-africains, mais de privilégier des joueurs plus techniques (qu'ils soient noirs ou blancs) et de limiter les défections en équipe de France.

Cette opération médiatique relève donc de la malhonnêteté intellectuelle crasse. Leurs auteurs mélangent intentionnellement la notion de quota, abordée rapidement pour les joueurs binationaux (qui peuvent être autant d'origine européenne qu'africaine ou nord africaine), et le fait que les joueurs athlétiques sont moins appréciés. Pire, on s'aperçoit que n'importe quel propos lancé en l'air dans une discussion ordinaire peut être manipulée et jugée pour porter les pires accusations. Ce qui est frappant, c'est que dans la polémique actuelle, on ne se soit jamais soucié du caractère fondé ou non des affirmations des uns et des autres. Le fait même d'avoir abordé les notions de "quota" et de nationalité est un acte d'accusation. Laurent Blanc est poussé à présenter des excuses sans bien comprendre pourquoi, et le directeur technique national est suspendu par une secrétaire d'Etat qui veut éviter d'être accusée à son tour.

Cela commence à être une habitude. Un chroniqueur a d'ores et déjà été condamnée pour avoir des propos susceptibles de justifier une discrimination, sans que personne ne se pose la question de savoir si le fond de son propos était exact ou faux. Alors qu'on s'enorgueillit de bénéficier d'une certaine liberté d'expression, on s'aperçoit que des tabous sont érigés et appliqués férocement. On ne juge pas un propos sur le fait qu'il soit vrai ou non, mais sur l'opportunité de le tenir. Comment envisager une telle évolution sans faire le rapprochement avec la police de la pensée orwellienne ? Mais essayer de crucifier Laurent Blanc pour un prétexte aussi ahurissant ne fera que le transformer en un martyr.

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