Réflexions en cours

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mardi 17 juin 2008

L'aménagement de l'Ile de France par ses transports en commun

Alors que l'essence coûte de plus en plus cher et que la défense de l'environnement demande de faire des efforts pour réduire les émissions de CO2, il est nécessaire d'avoir des transports efficaces pour permettre de diminuer, ou au moins ralentir la progression de la voiture. En Ile de France, la situation à ce niveau va en empirant. Les lignes de transport en commun les plus importantes sont de plus en plus saturées. Cela devient insupportable pour les voyageurs qui sont obligés de le prendre quotidiennement. La ligne 13 du métro est notoirement considérée comme un enfer, la ligne A du RER craque et devient de plus en plus irrégulière, bloquant ainsi des axes majeurs de circulation des voyageurs. Lors d'une interview sur RTL en mai dernier, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a du intervenir pour annoncer l'intervention de l'État pour augmenter les capacités de transport de voyageurs du RER A. Ce n'était pas son rôle, mais il fut obligé d'intervenir pour remédier à l'inaction du conseil régional d'Ile de France.

Cela fait maintenant 10 ans que Jean-Paul Huchon est à la tête du conseil régional d'Ile de France. Il a inauguré les projets qui ont été lancés avant son arrivée, comme la ligne 14 du métro et la ligne E du RER. Mais pendant ces 10 ans, ses propres réalisations ont été plus que faibles. Il s'agit essentiellement de projets de tramways, quelques uns ont aboutis, telle la ligne 3 qui a été surtout portée par la mairie de Paris, d'autres restent à l'état de dossiers s'empilant sur son bureau. Face au défi que représente le transport de millions de voyageurs, ce ne peut être des solutions de taille suffisante. Il faut davantage de fiabilité et de capacité, et cela ne peut se faire qu'avec des lignes plus lourdes, seules à utiliser les réseaux qui leurs sont dévolus. En souterrains, le métro peut être conduit de manière automatique, ce qui améliore grandement ses possibilités d'utilisation et sa fiabilité. En terme de mise en place, cela coûte évidemment plus cher, mais c'est un investissement dont le besoin sera toujours croissant.

Il y a de nombreux projets qui doivent avancer. Ils prennent des ampleurs conséquentes, mais il n'y a rien d'impossible. Pour preuve, le projet de métrophérique, une ligne de métro entourant Paris dans sa petite couronne, fait l'unanimité autour de lui, étant approuvé de façon enthousiaste par la RATP, la mairie de Paris, l'Etat et les communes des départements concernés. Pourtant, le conseil régional d'Ile de France bloque le projet, empêchant tout progrès sur la question. Jean-Paul Huchon ne veut entendre parler que de sa propre initiative, Arc Express, deux morceaux de lignes plus éloignées de Paris.

En matière de RER, les désagréments sont légions, mais rien n'est fait non plus. Il y a pourtant tant à faire. Une première initiative serait de faire basculer les lignes de RER de la SNCF sous l'égide de la RATP, au minimum pour qu'il n'y ait plus d'interconnexion mais bien une intégration de l'ensemble. Le service minimum doit être mis en place de façon plus fiable, c'est une nécessité, vu l'importance cruciale des transports en commun pour ceux qui en dépendent. Mais par considération idéologique, Jean-Paul Huchon et sa majorité ne risquent pas de peser en ce sens.

Cet immobilisme a des conséquences immédiates. Alors qu'on commence à mettre à l'étude des projets de soulagement des lignes existants, maintenant qu'elles sont déjà saturées, un meilleur conseil régional aurait lancé l'exécution de ces projets dès 1998. La liaison entre la ligne E du RER et la Défense, ainsi que sa prolongation vers l'ouest, était prévue dès la création de cette ligne. Mais rien n'a été fait dans ce sens. Les Franciliens attendent encore, alors que la Défense a largement besoin d'être désengorgée. Pour bien faire, c'est maintenant qu'il faudrait commencer à préparer la création d'une ligne F, qui via une liaison souterraine entre la gare Montparnasse et la gare Saint Lazare par les stations Invalides ou Musée d'Orsay, reprendrait les lignes J (en partie) et N du Transilien. Or actuellement rien n'est en discussion, encore une fois, il faudra attendre qu'il soit trop tard.

Cette inaction du conseil régional d'Ile de France est paradoxale dans la mesure où les transports en commun sont l'une de ces deux principales missions, avec la gestion des lycées. Les impôts régionaux n'ont cessé d'augmenter, et pour de tels projets, le conseil régional peut compter sur un impôt spécial, le versement transport. Tout cet argent disparaît dans les méandres du conseil régional, et l'État est obligé de reprendre en main ces questions, notamment via la création d'un secrétariat d'Etat consacré à la question, occupé par Christian Blanc. Il semble que Jean-Paul Huchon n'apprécie pas cette remise en ordre, mais s'il faut cela pour le réveiller, alors ce sera déjà un grand progrès.

lundi 2 juin 2008

La boucherie chevaline

A l'hiver dernier, la Fondation Brigitte Bardot a lancé une grande campagne de publicité, affichage et internet, contre la boucherie chevaline. Elle exposait deux photos, l'une d'un cheval en liberté, l'autre sous forme de viande en barquette. L'un slogans de la campagne était par exemple, "Le cheval, vous le préférez en ami ou en roti ?". Deux petites cases étaient situées sous les deux photos, celle sous la photo le cheval "ami" en liberté étant cochée.

Mais pourquoi devoir choisir ? Cette campagne veut lutter contre la boucherie chevaline en partant du principe que manger du cheval revient à nuire grandement aux chevaux. Ce raisonnement ne vaut que pour ceux qui sont végétariens. Quelle est la différence entre un cheval, une vache ou un cochon à ce niveau-là ? Le cheval sert de monture et de compagnon à l'homme ? Certes, mais dans ce genre de raisonnement, il est aussi possible de dire que la vache lui fournit du lait. Et au fond, la question de la viande se pose après la mort de l'animal, ce qu'il a fait pendant sa vie importe moins à ce moment-là.

Les habitudes de consommation sont essentiellement culturelles. Les Hindous ne mangent pas de vaches, juifs et musulmans ne mangent pas de cochons, les occidentaux ne mangent pas de chiens. Dès que l'on a conscience de ce fait, il est inutile de réclamer aux gens d'avoir mauvaise conscience pour le simple fait de manger de la viande. Du moment que celle-ci est saine, que les animaux ne pas en voie de disparition, qu'ils sont correctement traités pendant leur vie et pendant leur abattage, elle peut être mangée par l'homme, qui est par nature omnivore.

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