Réflexions en cours

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mardi 20 décembre 2011

La fin de France Soir et le pluralisme de la presse

France Soir, c'est finalement fini. L'édition papier en tout cas. Le quotidien était de toute façon à l'article de la mort depuis au moins une vingtaine d'années. Les raisons de sa disparition sont multiples. En premier lieu, il y a l'apparition d'Internet, qui met à mal à la presse écrite partout dans le monde. Aux Etats-Unis, les quotidiens sont nombreux à disparaître. En France, la presse magazine doit également s'adapter. Par exemple, les magazines spécialisés en jeux vidéo ne peuvent plus annoncer l'actualité tous les mois quand celle-ci se détaille aujourd'hui à l'heure près sur Internet. C'est ce qui a causé la perte du magazine Joypad. Il faut alors tenter de s'adapter à l'édition sur Internet, c'est ce que vont tenter les derniers salariés de France Soir.

Il y a aussi les raisons propres à la France. Le dernier numéro de France Soir n'a pas pu paraître à cause de l'intervention musclée de syndicalistes du Livre dans les locaux du journal. Cela montre tout ce qui handicape particulièrement la presse française : des coûts d'impression et de distribution abusifs, résultat d'un corporatisme irresponsable. D'autres quotidiens tels que Le Monde ou Libération peinent, et d'une manière générale les coûts trop élevés font que le prix des journaux est trop cher, ce qui explique un lectorat moindre.

Mais cela ne suffit pas à expliquer pourquoi France Soir est tombé, quand d'autres continuent de survivre. Ce quotidien a erré de nouvelle formule en nouvelle formule, peinant à trouver son positionnement depuis les premières remises en cause dans les années 70. Entre Le Parisien et Le Figaro, il n'y avait pas de place pour France Soir. On pourra regretter la disparition d'une voix alors que le pluralisme de la presse est nécessaire. Mais personne n'a fait taire cette voix, elle n'était tout simplement plus écoutée, alors que de nouvelles voix s'élèvent régulièrement sur le net.

C'est en fin de compte assez naturel. Des disparitions de journaux, il y en a eu avant, il y en aura d'autres après. Ce ne serait un problème que si les sources d'informations venaient à disparaître. Il est dès lors inutile d'essayer de maintenir artificiellement en vie les journaux. A propos de la disparition de France Soir, François Bayrou a souhaité "s'interroger sur un mécanisme réel de soutien à la presse écrite papier qui permette à un journal soutenu par un lectorat de moyenne importance de trouver, dans l'indépendance, son équilibre financier". Pourtant, des aides publiques à la presse, il y en a déjà beaucoup. Le Président actuel en a même rajouté, avec une aide à la presse en ligne. Il faut arrêter avec toutes ces aides publiques, c'est de l'argent mal dépensé. Ce n'est pas respecter le pluralisme que de maintenir artificiellement en vie des journaux qui n'ont pas assez de lecteurs pour les faire vivre.

mardi 13 décembre 2011

Pas besoin d'un droit de vote des étrangers

Le Sénat cherche à raviver un vieux serpent de mer de la gauche, à savoir le droit de vote des étrangers aux élections locales. Celui-ci ne se justifie pas, et cela se comprend aisément lorsque l'on cherche les arguments en sa faveur. Le premier tend à considérer une entreprise privée : l'étranger payant des impôts comme les Français devrait pouvoir décider de la façon dont est utilisée son argent. Il s'agit là ni plus ni moins du retour à la logique du suffrage censitaire. Au XIXème siècle, il fallait, selon les régimes, payer un minimum d'impôt ou bien être propriétaire pour pouvoir participer à la démocratie. Ceux qui contribuaient plus étaient alors vus comme plus importants, comme si c'était équivalent à avoir une part importante du capital d'une firme. Fort heureusement, on est passé à autre chose. Quelle place cela laisse-t-il à celui qui ne paye pas d'impôt ? Ce qui prime désormais, c'est la citoyenneté.

Le deuxième argument s'évacue tout aussi rapidement. Il consiste à dire que le droit de vote permettrait de mieux intégrer les étrangers. C'est oublier qu'être étranger n'est pas une fatalité. Ceux appelés à rester jusqu'à la fin de leurs jours en France peuvent très bien demander à obtenir la nationalité française. Une fois français, la vraie question qui se pose est celle de l'assimilation, mais ce n'est pas une condition pour pouvoir voter. Quant à ceux qui ne sont en France que pour une période déterminée, ils sont des invités vivant selon les règles édictées par les hôtes.

Le droit de vote est un droit associé à la citoyenneté, et celle-ci dépend de la nationalité. Le droit de vote aux élections municipales et européennes est accordé aux étrangers qui viennent des pays de l'Union Européenne, car avoir la nationalité de l'un de ces 27 pays permet d'être citoyen européen. Mais il n'y a pas de citoyenneté mondiale, il n'y a pas de réciprocité universelle des droits de vote accordés aux étrangers en dehors de l'Union Européenne. Et à l'heure actuelle, il n'y en a pas besoin. Commençons donc par respecter la citoyenneté française plutôt que de chercher à la vider de son contenu.

dimanche 11 décembre 2011

Le bilan de Nicolas Sarkozy : aspects positifs

Après avoir vu les aspects négatifs du bilan de Nicolas Sarkozy, voyons désormais les points positifs les plus importants du quinquennat :

Il s'est révélé décisif en matière de politique étrangère. Cela s'est notamment vu à travers la libération des infirmières bulgares, le cessez-le-feu en Géorgie lorsque la France avait la présidence de l'Union Européenne ou bien au support accordé au vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne pour favoriser une transition la plus pacifique possible. Cette année encore, il a fait preuve de leadership en étant le premier à reconnaître le Conseil National de Transition en Libye, et en jonction avec le Royaume-Uni, en mettant en place une zone d'exclusion aérienne permettant la survie et in fine la victoire des forces rebelles.

Il a opéré le retour de la France dans l'OTAN, une décision courageuse qui en fin de compte, permet de renforcer l'influence française dans le monde et l'efficacité de nos forces armées.

Il a apporté une issue à la crise des institutions politiques européennes. Après le refus du Traité Constitutionnel Européen, il avait dès la campagne présidentielle proposé un plan de sortie de crise, qui a finalement abouti au Traité de Lisbonne. Si aujourd'hui, les règles de gouvernance économique sont débattues à nouveau, ce n'est pas le cas de la gouvernance purement politique.

Il s'est opposé avec succès à l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne. Les négociations se sont depuis enlisées, et aujourd'hui, plus grand monde n'y croit. Espérons que cela dure ainsi, ou bien que l'on entérine définitivement ce refus.

La plus grande réussite du quinquennat est sans conteste le travail réalisé sur l'enseignement supérieur, à travers la réforme de l'Université et le Plan Campus, deux vastes projets pour remettre les universités françaises au niveau où elles devraient se trouver, ce qui à long terme, favorisera grandement la France et son économie.

Le slogan "Travailler plus pour gagner plus" s'est concrétisé à travers la défiscalisation des heures supplémentaires. Le message envoyé est clair : la hausse de revenus ne doit pas dépendre de l'Etat, mais du travail effectué.

En achevant la réforme des retraites, le gouvernement a sauvé notre système par répartition. Ainsi, il n'a fait que revenir sur la décision désastreuse du passage à la retraite à 60 ans, datant d'il y a trente ans. Les régimes spéciaux de retraite ont également été réformés en début de mandat, même s'ils ne sont toujours pas supprimés.

Conformément à ses engagements, Nicolas Sarkozy a lié le ministère de l'environnement à celui des transports et de l'équipement, sous la direction d'une personnalité politique influente, ce qui a permis la mise en place du Grenelle de l'environnement.

L'Etat a pris le relais d'une région Ile-de-France désespérément inactive en prenant l'initiative de nouveaux projets de transports en commun pour le Grand Paris.

La réforme des collectivités locales a été mise en place, même si elle n'est pas encore appliqué. Si des conseillers territoriaux remplaceront les conseillers généraux et régionaux, on n'en est pas quand même à la suppression d'un échelon administratif, malheureusement.

Reste désormais à voir le projet du candidat, un projet que l'UMP se charge d'élaborer via de multiples conventions comme il y a cinq ans, mais il sera essentiellement modelé par les décisions du premier concerné lorsque celui-ci débutera sa campagne.

vendredi 9 décembre 2011

Le bilan de Nicolas Sarkozy : aspects négatifs

Dans six mois, le second tour de l'élection présidentielle aura eu lieu. D'ici un ou deux mois, la campagne électorale tournera à plein régime. La plupart des candidats se sont déjà déclarés. A priori, celui qui se présentera en dernier sera Nicolas Sarkozy, le Président sortant. Il aura défendre un projet, mais aussi un bilan. Alors que son mandat s'est écoulé aux neuf dixièmes, à quoi ressemble celui-ci ? Comme d'habitude, l'Histoire jugera des conséquences de son action sur le long terme, mais il est déjà possible d'observer dès maintenant ce qui a été fait, et ce qui ne l'a pas été. Comme pour tout, il y a des bonnes et des moins bonnes choses. Commençons donc par les aspects négatifs...

Le changement opéré par Nicolas Sarkozy n'a pas été aussi fort qu'espéré dans plusieurs secteurs. En matière économique notamment, le maintien de l'Etat Providence signifie toujours des déficits publics structurels qui ne sont pas combattus avec suffisamment d'efforts. Malgré le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, l'Etat peine à tailler dans ses dépenses, alors que c'est la voie à emprunter pour équilibrer les comptes publics. En même temps, la France reste gravement handicapée par les grèves et blocages syndicaux de toute sorte.

Le service minimum dans les services publics, souvent promis, ne s'est pas concrétisé. Dans les transports en commun en particulier, on a tout juste parlé d'une vague obligation d'information, ce qui ne peut contenter des voyageurs livrés à eux-mêmes dans un enfer quotidien.

En matière de politique budgétaire, le bouclier fiscal et la baisse de la TVA dans la restauration étaient des mesures qui pouvaient se justifier moralement, mais dont on n'avait tout simplement pas les moyens. De même, le grand emprunt a été vu comme une manne d'argent inespéré pour beaucoup, une somme dont on ne savait pas trop quoi faire. Notre endettement est bien trop fort pour qu'on puisse se le permettre.

La politique économique française s'est trop souvent concentré sur des relances de la consommation, quand ce qui manque à l'économie française, c'est une hausse des investissements. Au final, on ne fait que redistribuer l'argent que l'on a pas.

Le financement de la presse en ligne est une mesure néfaste pour l'indépendance de la presse, mais aussi pour nos finances publiques. Il devrait être supprimé au plus tôt.

Comme avec les gouvernements précédents, on expérimente beaucoup trop dans l'Education Nationale, avec une nouvelle réforme avec chaque nouveau ministre. Pendant ce temps-là, on renonce consciemment à maintenir le niveau des élèves, par exemple en sabordant les programmes scolaires.

La politique culturelle n'a pas été bonne. Pour commencer, la sanctuarisation du budget de la culture ne se justifiait absolument pas avec nos difficultés budgétaires, surtout que l'argent est régulièrement gâché. La publicité sur les chaînes de télévision publiques n'aurait pas dû être supprimée.

Si l'objectif de limiter le gouvernement à quinze membres à égalité d'hommes et de femmes fut initialement respecté, ce ne fut plus le cas au gré des remaniements où le considérations politiciennes ont trop souvent primé. On a ainsi vu passé un improbable ministère de la relance (quand celui du budget aurait très bien pu faire l'affaire), et l'élimination des centristes du gouvernement ne peut pas être considéré comme une bonne chose.

Pour éviter toute possibilité de contestation interne, Nicolas Sarkozy a décidé de mettre en sommeil son propre parti. Il n'est pas certain que cela l'ait vraiment servi.

Bien que promise, la réforme des institutions n'était pas nécessaire. On s'en rend d'ailleurs compte à l'usage.

A certains moments, le style a fait défaut à Nicolas Sarkozy, il est difficile de le contester. Mais ce n'est qu'une question de forme. Le népotisme pratique dans les Hauts-de-Seine est plus grave.

Malgré tout ce qui a été dit, la France reste globalement laxiste en matière de politique de sécurité. La distribution des forces policières reste à améliorer, et le système judiciaire est bien trop politisé... D'une manière générale, c'est la société toute entière qui tend à croire que les délinquants sont des victimes, ce qui ne peut que nous nuire.

L'assouplissement des règles de sans-papiers ne se justifiait pas. D'une manière générale, la politique migratoire ne fut pas si différente de celles menées précédemment.

Le projet d'Union Méditerranéenne s'est révélé être un échec, handicapé d'une part par le conflit Israélo-palestinien, et d'autre part par la méfiance de la Turquie, qui se méfait de ce qui était bien l'embryon du partenariat privilégié qu'on lui souhaite. La France a au moins eu le mérite d'essayer. On verra dans les prochaines années comment se transformera la Méditerranée avec les nouveaux gouvernements nés issues des révolutions de cette année.

Voilà donc ce qui peut lui être reproché. D'ici peu, nous verrons les changements positifs qu'il a apportés.

dimanche 4 décembre 2011

Les emplois fictifs dont bénéficient les syndicats

Le Figaro Magazine révèle que l'Etat consacre au minimum 1,34 milliards d'euros en mises à disposition de fonctionnaires aux syndicats. C'est un chiffre énorme, et qui ne se justifie pas. Ce n'est pas à l'Etat de subventionner les syndicats, pour être indépendants, ceux-ci doivent vivre de leurs ressources propres, telles que les cotisations de leurs adhérents. En versant de telles mannes, il n'est pas étonnant qu'ils soient déresponsabilisés vis-à-vis de leurs finances, et que l'argent soit dépensé n'importe comment, comme le montre la même enquête. Certes, les syndicats ne viendront pas se plaindre qu'ils vivent la belle vie sur le dos du contribuable. Mais pour l'ensemble des Français, il s'agit bien de gaspillage d'argent public caractérisé. Il est dès lors inutile de demander des nouveaux recrutements dans la fonction publique, quand une partie si importante des fonctionnaires ou agents publics s'occupe d'autre choses que l'activité pour laquelle ils ont été embauchés. On a récemment vu que les professeurs disparaissaient des classes, mais restaient suffisamment nombreux normalement pour l'effectif des élèves. Voilà une explication.

Les mises à disposition d'agents publics aux syndicats s'apparentent à des emplois fictifs. L'analogie est frappante : conformément à la définition, il s'agit bien de "personnes percevant une rémunération pour une activité qu'elles n'exercent pas, par exemple en poursuivant des activités partisanes ou militantes au lieu d'effectuer le travail pour lequel elles sont censées être rémunérées". Un professeur qui n'est pas devant les élèves mais s'occupe de question syndicales sur son temps de travail n'a pas à être qualifié de professeur. Cela vaut d'ailleurs pour toutes les mises à disposition de fonctionnaires.

La suppression du financement public des syndicats de la fonction publique ne bénéficierait pas à de quelconques patrons ou à de riches propriétaires d'entreprises, mais bien au peuple français. L'intérêt de celui-ci, c'est que l'argent public soit bien géré, et les déficits publics actuels montrent qu'il faut impérieusement faire des économies. Arrêter de gaspiller l'argent public sur des missions qui ne relèvent pas de l'Etat est donc une voie sur laquelle il faut s'engager résolument, et le financement des syndicats en fait partie.

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