La destruction des colonnes Buren
Par xerbias, jeudi 3 janvier 2008 à 18:24 :: General :: #259 :: rss

Daniel Buren, au nom du droit moral du créateur, réclame la destruction des "Deux plateaux", le nom de l'installation. Il a bien raison. Mettre du gazon à la place suffirait à réhausser un lieu initialement majestueux. Plutôt que la démolition, on pourrait aussi bien essayer de revendre aux enchères les colonnes en questions aux rares personnes qui les apprécient. Au moins, elles rembourseraient une petite partie du prix qu'elles ont coûté. Malheureusement, il semble que l'Etat ait oublié l'état désastreux de ses finances, outre les critères purement esthétiques, puisque le ministère de la culture a annoncé avoir un plan de réhabilitation de l'"oeuvre" qui coûterait pas moins de 3,2 millions d'euros. Au moins cela apporte un précieux enseignement sur le fait que ce ministère est bien loin d'être sous-financé pour se permettre de telles dépenses inconsidérées. Et donc que son budget peut représenter une source d'économie à l'avenir.
Car il ne faudrait pas confondre audace et arnaque. Ce n'est pas parce qu'un créateur fait dans l'art contemporain qu'il doit oublier de respecter le public, et croire que laideur est forcément synonyme d'originalité géniale. Certes, des oeuvres peuvent casser des codes, des habitudes pour rajouter quelque chose, sublimer ce qui existe déjà . Mais le résultat se juge au temps, et alors que les pyramides de verre dans la cour du Louvre sont désormais acceptées (outre la valeur de leurs éclairages et de leur sobriété, elles ont une véritable utilité dans l'architecture des lieux), les colonnes Buren restent après deux décennies toujours aussi conspuées. Il faudrait en tirer les conséquences. Et se demander si le rôle de l'Etat est vraiment de soutenir la création en achetant n'importe quoi sur le compte des finances publiques.
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