Réflexions en cours

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samedi 30 avril 2011

Petite histoire du 20 avril 2002

Cela ne fait pas encore quatre années que la dernière élection présidentielle a rendu son verdict, mais de part et d'autres de la toile, on s'interroge déjà du choix à faire pour la prochaine élection. Or faire un bilan du Président actuel alors qu'il lui reste un cinquième de son mandat peut paraître un peu prématuré. Par ailleurs, les programmes électoraux restent encore très flous. Pour ma part, je considère donc qu'il est encore trop tôt pour faire un choix définitif. Peut-être sera-t-il plus intéressant de raconter comment ont été faits mes choix lors des dernières élections présidentielles.

Je me considère comme avant tout un fédéraliste européen. Après avoir défendu le "oui" au Traité Constitutionnel Européen sur le terrain en 2005, quelques mois avant la création de ce blog, ce fut le premier prisme de mon jugement. Tous les candidats potentiels de l'élection de 2007 furent passés à un filtre rapidement discriminants : je ne pris en considération que les candidats qui soutinrent le Traité de Maastricht, le TCE, et s'opposent à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne (subitement devenu un enjeu important après l'ouverture des négociations de 2004, qui me laissa stupéfait). Trois questions simples, auxquelles ne "survivaient" que deux candidats : François Bayrou et Nicolas Sarkozy.

Lors de la (bien morne) campagne présidentielle de 2002, j'avais déjà beaucoup hésité entre deux candidats :
  • François Bayrou, qui à cette époque, avait un programme qui collait totalement à mes idées en matière de construction européenne. A de nombreuses occasions, j'aurais pu signer ses prises de position en la matière. Cela m'avait d'ailleurs poussé à voter pour les listes UDF aux européennes de 2004. Malheureusement, il s'est depuis éloigné de ce chemin, la campagne des européennes de 2009 étant particulièrement navrante.
  • Jacques Chirac, qui avait déjà été le candidat de mon choix en 1995. Son programme était peut-être plus générique, moins proche de mes convictions, mais quelques mesures avaient quand même mon assentiment.
Le 20 avril 2002, la veille du premier tour, je me retrouve donc sur mon fauteuil, à relire une nouvelle fois les professions de foi des candidats. C'est à ce moment là qu'un élément me revient en mémoire. Le mercredi précédent, le 17 avril, le journal Le Monde a publié un sondage montrant que Jacques Chirac et Lionel Jospin baissaient tous deux rapidement, alors que Jean-Marie Le Pen grimpait à la même vitesse, retrouvant ses plus hauts niveaux enregistrés. Le samedi, il n'y avait plus de sondages, mais il n'y avait pas de raisons que cette évolution ne se poursuive pas. Je pris donc la résolution de voter pour le candidat que je voulais voir au second tour, Jacques Chirac, charge aux gens de gauche de faire la même chose de leur côté.

Le lendemain, quand les émissions spéciales commençaient entre 18 h et 19 h, tous ceux qui passaient à l'antenne ne se faisait pas prier pour expliquer de façon plus ou moins voilée que Jean-Marie Le Pen arriverait au second tour. Cela voulait dire que Lionel Jospin, moins bien placé que le Président sortant à l'approche des élections, était éliminé. Sachant cela, le voir arriver souriant à son QG de campagne, ignorant ce que des millions de personnes avaient déjà compris, fut particulièrement déroutant. Je n'ai pas du tout regretté ce vote, mais le choc fut violent quand même. Ce soir là, seul Jean-Louis Borloo (que je ne connaissais pas) trouva les bons mots. Je fus alors convaincu de la nécessité d'opérer des changements rapides et importants. Et c'est avec cet angle d'attaque que Nicolas Sarkozy arriva à se démarquer par la suite.

Je ne choisirai pas un candidat socialiste pour la prochaine élection présidentielle. Même si ce candidat s'avère raisonnable et prestigieux, il ne pourra qu'être tiré vers le bas par son parti et les projets irresponsables qui vont avec. En fait, parmi les candidats potentiels actuels, mon choix se fera probablement entre trois possibilités :
  • François Bayrou, encore une fois. Mais il a un vrai problème de positionnement depuis 2007, et a souvent privilégié une opposition systématique par rapport à une approche constructive.
  • Jean-Louis Borloo, que j'estime depuis longtemps. L'humiliation du centre au dernier remaniement lui ouvre un chemin.
  • Nicolas Sarkozy. Il a commis des erreurs parfois rageantes, mais les reproches qui lui sont faits sont particulièrement exagérés. La haine irrationnelle dont il fait l'objet n'est que le reflet de ses quelques faibles tentatives d'apporter des changements importants. Autant de fureur pour une "rupture" si peu prononcée, cela laisse entrevoir la façon dont la France est complètement verrouillée de partout. A son détriment.

mercredi 27 avril 2011

L'âge de la responsabilité

Faut-il accorder le droit de vote à partir de l'âge de 16 ans ? Les arguments qui vont dans ce sens sont peu nombreux. L'un d'entre eux consiste à dire que la jeunesse étant importante, elle doit pouvoir s'exprimer dans les urnes. C'est particulièrement bref. Sous le motif que "la démocratie ne peut être interdite aux moins de 18 ans", elle doit être partagée dès 16 ans. Mais pourquoi 16 ans ? Faut-il interdire la démocratie aux centaines de milliers de personnes de 15 ans ? Aux millions qui sont encore plus jeunes ? Ce raisonnement est absurde, on s'en rend compte aisément. La démocratie n'est pas interdite aux moins de 18 ans, elle est accessible à l'ensemble des citoyens français adultes.

La vraie question est donc celle de l'âge où l'on devient adulte. Il faut donc bien mettre la barre quelque part. Celui qui a le droit de vote a également le droit (ou le devoir) de se faire trouer la peau au besoin à l'armée, et est passible des peines les plus fortes en cas de crime ou de délit de sa part. Car être adulte, c'est être responsable. Actuellement, il existe une procédure pour que des personnes âgées de 16 ou 17 ans puissent se faire émanciper, c'est-à-dire sortir de la tutelle de leurs parents pour les décisions les concernant. Si les personnes émancipées sont également mobilisables et entièrement responsables de leurs actes devant la loi, en bref, si elles ont toutes les obligations d'une personne adulte, alors elles doivent pouvoir avoir le droit de vote. Dans le cas contraire, il n'est pas question que l'on ait les droits de citoyens sans en avoir tous les devoirs.

De toute façon, la question ne se pose pas vraiment. Pour des politiciens désespérés de se faire bien voir par la jeunesse, cette proposition peut paraître attrayante. Mais les principaux concernés ne sont de toute façon pas demandeur. Pour s'en convaincre, il suffit de voir le taux d'abstention parmi les électeurs les plus jeunes. Bien sur, il existe toujours une minorité qui aimerait pouvoir voter un peu plus tôt car elle s'intéresse à la chose politique. C'est tout à l'honneur de ceux-là, et l'on peut regretter que ce ne soit pas le cas de tous. Seulement, l'attente d'un certain âge n'a rien de terrible, et chaque chose arrive en son temps. En l'occurrence, il faut bien fixer la barre quelque part, et celle de 18 ans n'a rien de terrible, elle est même partagée dans bien des pays. Laissons-la tranquille.

mardi 26 avril 2011

Des primaires pour l'UMP

En publiant une tribune dans Le Monde réclamant l'organisation d'une primaire pour désigne le candidat de l'UMP à la prochaine présidentielle, le député européen Alain Lamassoure s'est attiré une volée de bois vert. Plusieurs personnalités telles que Jean-Claude Gaudin ou Nadine Morano s'en sont vivement pris à lui, pour avoir osé suggéré pareilles choses. Non seulement les primaires sont accusées de diviser la majorité, mais le fait même d'en parler est subitement devenu tabou. Pour ceux qui suivent les choses de loin, il y a de quoi être surpris. L'organisation d'une primaire au sein de l'UMP pour désigner son candidat aux élections présidentielles a été voulue par Nicolas Sarkozy lui-même en 2005. Elle a eu lieue début 2007 pour le désigner candidat, avec quelque chose comme 69 % de participation. Il était le seul candidat, mais dans les débats préparatoires, Michèle Alliot-Marie, Christine Boutin ou Rachid Kaci avaient été évoqués comme d'éventuels concurrents.

Après la présidentielle, le poste de président de l'UMP fut supprimé. Ses anciens occupants, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy y avait été élus par la volonté des adhérents, mais par un prétexte fallacieux (il ne saurait y avoir qu'un seul président, celui de la République), tout cela fut éliminé. Depuis, l'UMP est "dirigée" par un secrétaire général, nommé dans les faits par l'Elysée. Patrick Devedjian, Xavier Bertrand et Jean-François Copé ont été autant d'échecs à ce poste. Ils manquent de légitimité, et n'ont plus de lien avec leurs militants. Concrètement, l'UMP fut mise en sommeil, de crainte qu'elle ne fasse émerger un concurrent potentiel pour le Président de la République, comme lui-même l'avait été pour son prédécesseur. Evidemment, l'impact se fait sentir à travers la démobilisation de la droite.

Si la suppression du vote pour la désignation du dirigeant de l'UMP fut entérinée, les responsables politiques assuraient qu'il y aurait quand même une primaire désignant le candidat à la présidentielle, même si cela concernait le Président sortant, et qu'après tout, c'était ça qui comptait. C'est d'ailleurs toujours inscrit dans les statuts de ce parti : "Le Congrès choisit le candidat soutenu par l’Union à l’élection à la Présidence de la République". Cela suppose donc un vote, et c'est ce qui s'appelle une primaire. Alors comment l'UMP pourra-t-elle ignorer ses propres statuts, un texte qui la contraint légalement ?

Ce choix peut se faire par acclamations lors d'un Congrès improvisé. Quitte à risquer les réactions non canalisées d'éventuels adhérents mécontents. L'UMP peut aussi changer à nouveau ses statuts. Dans tous les cas, ce serait d'un ridicule achevé. Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin sont d'ores et déjà en dehors de l'UMP. Hervé Morin n'y a jamais été. Que risque Nicolas Sarkozy à passer par le processus des primaires ? Pas grand chose. Il faudrait certainement arrêter de changer les règles en fonction des circonstances. Une primaire doit être organisée à l'UMP pour désigner le candidat qu'elle soutiendra.

lundi 25 avril 2011

La Chine, pays d'extrême droite ?

Le 3 avril dernier, l'artiste et activiste chinois Ai Weiwei a été arrêté par les forces de l'ordre de son pays. Tout un tas de chefs d'accusations ont été trouvés pour la circonstance (du fait qu'il ait fait des photos de lui nu au traditionnel prétexte de fraude au fisc), mais le fin mot de l'affaire est qu'il gênait bien trop les autorités chinoises. Il ne cachait pas son hostilité envers le régime actuel et se permettait d'appeler à plus de liberté via son blog puis par des sites de micro-blogging. Sa renommée donnait de l'importance à ses prises de position, et s'il fut un temps considéré comme trop important pour être attaqué frontalement, le gouvernement chinois a désormais voulu montrer que personne n'était hors d'atteinte.

Le procédé est classique pour les pays communistes. En URSS aussi, les opposants étaient arrêtés, le but étant de tirer d'eux une autocritique et des aveux grandiloquents qui permettront de sauver les apparences. Ainsi, le Parti Communiste Chinois fait perdurer les traditions de l'extrême gauche. Mais ce totalitarisme est bien tout ce qui reste du communisme. Où est passée l'abolition de la propriété privée des moyens de production, chère à Karl Marx ? Le secteur privé ne cesse de s'enrichir, et si l'Etat reste aussi imposant, c'est uniquement pour forcer la survie de l'oligarchie en place.

Qu'est-ce qu'un pays totalitaire où la propriété privée subsiste de façon aussi éclatante ? Eh bien, c'est un pays d'extrême droite. C'est en tout cas ce qu'on aurait tendance à penser normalement. Et la Chine en a certaines caractéristiques. Depuis que l'idéologie marxiste a été mise au placard, c'est une idéologie nationaliste qui a pris le dessus. Tous les actes peuvent être commis en raison de l'intérêt supérieur de la Chine, les dossiers tibétains et taïwanais relevant d'une logique nationaliste tout à fait traditionnelle. Les mouvements de population, qu'ils se traduisent par des manifestations ou des attaques internet, ont pour origine un public enflammé par la défense de la nation chinoise. Les autorités ne se gênent pas pour expliquer que la Chine conquiert actuellement la place qui aurait du être la sienne depuis longtemps.

Certes, cela se fait moins par des moyens militaires à l'étranger qu'en d'autres temps, mais c'est tout simplement parce que les logiques commerciales sont aujourd'hui plus puissantes. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise, cela n'est qu'une application du cercle de la politique. Mais il reste une conclusion un peu inquiétante : contrairement à ce que l'on avait tendance à penser, la liberté des échanges économiques ne se traduit pas forcément par des libertés politiques. Il y avait de l'espoir à ce niveau-là, hors les années passent, et la répression des idées dissidentes perdure.

dimanche 24 avril 2011

Les think tanks, mines d'idées

Après la création de l'UMP, Jérôme Monod, éminence grise de Jacques Chirac et architecte du parti unique de la droite et du centre, avait voulu que soit mise en place un think tank de droite pour abreuver le nouveau parti en idées novatrices. C'est ainsi que fut créé la Fondation pour l'Innovation Politique en 2004. En théorie, cela aurait du être le fer de lance du projet de l'UMP pour la présidentielle de 2007. Mais en passant de la chiraquie à la sarkozie, la droite mit de côté ce think tank, et le projet présidentielle fut élaboré par la garde rapprochée du candidat. Néanmoins, la Fondation pour l'Innovation Politique n'a jamais cessé de réfléchir aux grands thèmes citoyens et de produire des propositions. Elle n'est d'ailleurs pas la seule.

En effet, en se penchant sur la question, on se rend compte qu'il existe pléthore de think tanks dédiés à produire ou promouvoir des idées nouvelles. Certains ressemblent plus à des clubs de supporters, comme le Génération France de Jean-François Copé. Mais à côté se trouvent plusieurs associations regroupant d'éminents universitaires qui ne demandent qu'à voir leurs propositions se concrétiser. C'est un peu l'éternelle question entre dissociation de la légitimité politique et de l'expertise technique : ne voulant ou ne pouvant se faire élire, de nombreux experts soutiennent le personnel politique en l'abreuvant des idées qui leur sont chères. Cela peut se faire par des conseils via des réseaux obscurs, ou de façon plus transparente, par la publications de rapports ou des conférences.

En France, outre la Fondation pour l'Innovation Politique, on trouve également Terra Nova, Télos, les instituts Montaigne et Turgot, En Temps Réel, le Club des Vigilants ou La Vie des Idées, chacun avec un angle de vue différent. A cela s'ajoute les organismes de réflexion de l'Etat, comme le Centre d'Analyse Stratégique, ou les organismes internes aux partis politiques.

La production d'idées existe donc, mais le plus dur est alors de s'y retrouver. Il y a bien un Observatoire Français des Think Tanks, hors c'est bien loin de suffire. Tout ce foisonnement intellectuel se retrouve bien peu dans les médias, si ce n'est que par quelques tribunes occasionnelles dans les quotidiens les plus éminents. On a tout de même l'impression que cela ne concerne que peu de monde. Il y des think tanks dans le monde entier, et aux Etats-Unis, ils sont même des instruments à part entière des luttes idéologiques qui y font rage. Il ne s'agit pas d'en arriver là. Seulement, nous sommes actuellement à une période où les programmes électoraux sont en phase d'élaboration, et c'est en ce moment où il faut brasser le plus d'idées possibles pour les trier et les sélectionner. Que ce soit la Fondation pour l'Innovation Politique ou les autres associations similaires, leur raison d'être est bien que leur réflexion soit reprise et se trouve concrétisée. Les programmes électoraux sont l'instrument privilégié pour cela. Ils constituent donc des mines d'idées, et l'une des meilleures serait surement de les exploiter.

jeudi 21 avril 2011

Le brevet européen avance

Le 13 avril dernier, le Commissaire européen au marché intérieur, Michel Barnier, a présenté une proposition pour l'établissement de brevets qui s'appliqueraient dans 25 des 27 pays de l'Union Européenne. Cela fait des décennies que l'on évoque cette possibilité, mais que ça n'avançait pas. Actuellement, ce qui coûte le plus cher dans le dépôt d'un brevet dans plusieurs pays, c'est sa traduction (avec des termes souvent très techniques) dans les différentes langues, en plus des frais administratifs. Le principe du brevet européen est donc de diminuer le nombre de langues dans lesquelles le brevet est déposé, tout en protégeant l'innovation dans l'ensemble des pays concernés. Toute la difficulté est alors de sélectionner les langues en question.

Selon la proposition de Michel Barnier, fruit de longues négociations, on pourra déposer un brevet dans n'importe quelle langue, mais si cette langue n'est pas l'anglais, le français ou l'allemand, le dépôt devra être accompagné d'une traduction dans une de ces trois langues. Le brevet européen fera alors référence à ce texte. Pour une période transitoire qui pourra aller jusqu'à douze ans, les brevets déposés en français ou en allemand devront être traduits en anglais aux frais du déposant, et ceux déposés en anglais devront être traduits dans une autre des langues officielles de l'Union Européenne.

Cette proposition repose sur la procédure de coopération renforcée, qui permet à plusieurs pays de prendre l'initiative sur un dossier sans que tous ne suivent. Ce fut nécessaire, car l'Espagne et l'Italie ne voulaient pas suivre ce plan, alors que l'unanimité est requise pour arriver à une décision dans le cadre ordinaire des institutions européennes. Ces deux pays fustigeaient la "discrimination linguistique" mise en place par ce plan, regrettant notamment que leurs deux langues, l'espagnol et l'italien, n'accompagnent pas les trois autres langues possibles pour le dépôt du brevet européen. Mais plus il y avait de langues proposées, et plus il devenait coûteux d'opérer ce brevet. On peut regretter que l'Espagne et l'Italie, deux grands pays, refusent de souscrire à cette proposition, mais on peut également considérer que la France l'aurait également mal pris si le français n'avait pas été proposé.

Le dernier obstacle, l'établissement d'une juridiction compétente pour juger les différents à venir sur les brevets européens, devrait être levé d'ici la fin du printemps. On pourra alors officiellement lancer le brevet européen : ce sera un atout pour la circulation et la protection de l'innovation au niveau européen, une vraie mesure susceptible d'améliorer la compétitivité des entreprises européennes. Voilà le genre de réalisations que l'Union Européenne doit mettre en avant.

mercredi 20 avril 2011

Le rapport de la cour des comptes sur les transports ferroviaires franciliens

En novembre dernier, la Cour des comptes et la Cour des comptes francilienne ont publié un rapport sur les transports ferroviaires (RER, Transilien, métro, tramway) en Ile-de-France. La lecture de ce rapport fait en fin de compte écho à ce que vivent quotidiennement les usagers des transports en commun franciliens. On n'est donc pas surpris de voir mentionnés le manque de fiabilité du matériel, le manque d'investissements et l'irrégularité chronique des trains. La faute en incombe à la SNCF, à la RATP, mais aussi au STIF (Syndicat des Transports d'Ile-de-France), l'autorité politique qui les organise.

Au delà des constats implacables sur les déficiences de service, on peut distinguer plusieurs points d'amélioration. Le premier est le manque d'investissements. Il y a pourtant des contrats de plan Etat-région pour le financement des projets ferroviaires. Le contrat 2000-2006 prévoyait plus de trois milliards d'investissements pour favoriser les déplacements de banlieue à banlieue et rendre les transports en commun plus attractifs. De très nombreux projets étaient prévus : rocade de tramway en petite couronne, tangentielles de grande couronne, nouvelles gares... En 2006, seules 6 des 41 opérations prévues étaient mises en service. A l'heure actuelle, la plupart d'entre elles n'ont même pas commencé (à commencer par le prolongement de la ligne E du RER, qui aurait pourtant mérité d'être entamé dès 1999). La sous-évaluation des besoins des projets et le sous-investissement chronique mis en place par les trois organismes est responsable de cet état de fait.

La Cour des comptes préconise de dégager des marges de financement dans la recherche de gains de productivité. Mais au vu des réponses de la SNCF et de la RATP, cela ne semble pas être dans la culture d'entreprise. Les différences entre ces deux entreprises sont également à l'origine de retards. Les interconnexions sur les lignes A et B de RER, entre la RATP et la SNCF sont source de nombreux retards. Sur la ligne B, le fait que les trains soient conduits par le même conducteur depuis peu est une source d'améliorations, mais la Cour des comptes préconise d'étudier la possibilité de mettre fin à l'entière gestion partagée des deux lignes. Cela risque difficile. En effet, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, pense qu'il ne s'agira pas d'un facteur décisif de progrès. Il devrait prendre la ligne A régulièrement pour voir ce que cette interconnexion peut provoquer comme rupture dans le rythme du train.

La Cour des compte met également en avant la nécessité d'augmenter le poids de la ponctualité des trains dans l'indicateur de régularité de service. En effet, actuellement, l'information donnée aux voyageurs est aussi importante que la simple ponctualité, ce qui permet à la RATP d'échapper à des malus dans les dotations publiques du STIF pour son fonctionnement. D'après la Cour des comptes, cela en est à un point où la ponctualité n'est plus vraiment un critère discriminant. Alors que la dégradation des conditions de transport est constante pour les voyageurs, le bonus reçu par la RATP au titre de la qualité de service augmente. Cela peut paraître incompréhensible. On en perçoit mieux les raisons en lisant la réponse du président du STIF, le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon, sur ce point : "le montant du bonus de la RATP étant aujourd’hui redistribué à ses salariés, toute modification qui induirait une baisse sensible de ce bonus est délicate à mettre en oeuvre".

Voilà le coeur du problème : la qualité du service est artificiellement considérée comme élevée pour permettre d'augmenter les rémunérations des agents de la RATP. Jean-Paul Huchon conclue sur la nécessité de désintéresser les salariés sur la qualité du service rendu. C'est un très mauvais raisonnement. Il faudrait faire l'inverse, et vraiment impliquer les salariés sur la qualité de service de la RATP, pour les motiver à l'améliorer quand il est vraiment mauvais. Le principe de la rémunération au mérite n'est pas de truquer les indicateurs de performance pour acheter la paix sociale, mais bien de motiver les salariés à rendre le meilleur service possible aux usagers. Et cela, tant les opérateurs que l'autorité politique semblent l'avoir oublié.

lundi 18 avril 2011

Six billets sur 600

Ce blog compte désormais environ 600 billets. Comme à chaque centaine, je parle de ce blog, cela veut dire que je n'évoque pas un thème plus intéressant. Pour compenser les six billets sans vrai fond qui en résultent (celui-là compris), je remets en avant six anciens billets représentatifs de ce que l'on peut trouver ici. Ils sont présentés par ordre chronologique :
  • De l'intégration et du multiculturalisme : 1607 mots pour le premier billet du blog, où j'expose ma préférence pour l'assimilation des minorités. Plus de cinq ans après, je n'ai absolument pas changé d'opinion sur cette question, qui reste complètement d'actualité.
  • Analyse politique et économique de la société des Schtroumpfs : un billet qui m'a valu d'être (mal) cité dans un mémoire de DEA. On y découvre que le communisme ne peut fonctionner que dans des petits villages de lutins imaginaires.
  • Service maximum ! : il faudra bien qu'un jour un gouvernement mette fin à l'enfer quotidien que représente la gréviculture pour les usagers des transports en commun.
  • Une nation européenne ? : certes, la nation européenne n'existe pas pour l'instant, mais les peuples européens ont intérêt à se découvrir une communauté de destin.
  • Euro, Nutella et petit déjeuner : l'euro a-t-il provoqué une flambée des prix pour les consommateurs ? Eh bien pas tant que ça en fait.
  • Le cercle de la politique : où il est expliqué que les extrêmes se rejoignent et que l'extrême gauche et l'extrême droite ne valent pas mieux l'une que l'autre. Visiblement, ce n'est pas encore évident pour tout le monde.
Voilà pour le regard vers le passé. Pour ce qui est de l'avenir, je vais essayer d'être constructif au moment où les programmes des partis se construisent dans le cadre de la prochaine présidentielle. Cela se traduira par la publication, d'ici l'été, de mon propre programme présidentiel ! J'ai déjà une liste de plusieurs dizaines de propositions. Evidemment, j'espère que d'autres citoyens/blogueurs suivront la même démarche, et posent sur la table leurs propres propositions concrètes. Car il faut bien se rappeler que la politique n'est pas une affaire de politiciens, mais de citoyens...

dimanche 17 avril 2011

Gare aux cartels !

Il y a quelques jours, les conglomérats Unilever (marques Omo, Sun, Skip...) et Procter & Gamble (Ariel, Mr Propre, Bonux...) ont été condamnés à une amende totale de 315 millions d'euros pour avoir constitué un cartel. A l'origine, avec Henkel (Le Chat, Mir...), ils avaient constitué une association à objectifs environnementaux pour le marché des détergents. L'une des mesures adoptées avait été de diminuer la taille des paquets, mais ils s'étaient aussi entendu pour ne pas baisser les prix à cette occasion. C'était donc bien une entente illégale sur les prix, nuisible à la concurrence et donc aux consommateurs. Ils avaient été dénoncé à la Commission Européenne par Henkel qui, du coup, s'est vu dispensé de peine.

Sur le marché de la farine en sachet (destinée aux particuliers), et peut-être aussi sur le marché de la farine en vrai (pour les professionnels), les principaux meuniers français et allemands sont soupçonnés par l'Autorité de la Concurrence de s'être en quelque sorte partagés les marchés, ce qui mécaniquement favorise des prix élevés. C'est le meunier allemand Werhahn qui a dénoncé ce cartel auquel il prenait part, espérant la clémence des autorités.

Ce n'est que deux cas parmi d'autres, mais ils illustrent bien le sort que connaissent les cartels. D'un point de vue économique, il est tout à fait rationnel pour une entreprise de constituer un cartel avec ses concurrents. Dans le cas des oligopoles, où quelques entreprises seulement s'affrontent pour un marché, il est plus facile de s'entendre que lorsqu'il y a un très grand nombre de concurrents. Et il est particulièrement tentant de s'entendre sur les prix : la marge de chaque entreprise est préservée, au détriment des consommateurs. Il n'est donc pas surprenant qu'il y ait fréquemment de nouveaux cartels qui se forment, bien qu'ils soient interdits car contraires à l'intérêt général.

Paradoxalement, il est aussi tout à fait rationnel pour une entreprise de trahir le cartel dont elle fait partie. Théoriquement, dans un cartel, chaque participant doit respecter les règles sur lesquelles ils se sont collectivement entendus. Mais comme ils sont interdits, il peut difficilement y avoir de sanction envers celui qui ne le fait, un procès étant évidemment exclus. Et si tout le monde vend ses produits à un prix élevé, il est rationnellement intéressant d'essayer de récupérer l'ensemble du marché en vendant un peu moins cher. L'augmentation des volumes compense alors largement la baisse de la marge unitaire. Et si en plus, les amendes contre les participants sont de plus en plus élevées comme c'est le cas actuellement, il devient alors très intéressant d'affaiblir de la sorte ses co-conspirateurs, qui sont toujours restés des cibles.

On retrouve alors un cas classique de dilemme du prisonnier : tout le monde à intérêt à trahir le cartel, et chacun le sait. Les autorités épargnent celui qui dénonce le cartel en premier. La confiance entre membres reste faible, puisque l'intérêt individuel de chacun n'est pas certain dans cette affaire. La vraie question est donc : qui dénoncera le cartel le premier ? Henkel et Werhahn l'ont fait, et vu les montants des amendes, s'en porteront très bien. Gare aux autres. Le cartel est donc un procédé que chacun a intérêt à mettre en place, mais que chacun a également intérêt à couler. Ce sont les joies du marché... Et in fine, c'est au bénéfice du consommateur.

vendredi 15 avril 2011

Burqa et respect de la loi

Il y a désormais une loi interdisant de se voiler la face. On pourrait la prendre métaphoriquement, et en tirer les conclusions qui s'imposent, notamment en termes de politiques à mettre en œuvre. Mais cette loi s'avère très concrète : certains pensaient que c'était déjà le cas auparavant, mais il est maintenant interdit de se masquer le visage, que ce soit par une cagoule, une écharpe ou une burqa. C'est ce dernier cas qui a fait couler le plus d'encres. En dehors des strictes considérations de sécurité qu'il y a à agir masqué, les opposants de la loi ont mis en avant le fait que l'on devait pouvoir s'habiller comme on le voulait. L'argument porte peu, vu qu'il est déjà interdit de se promener nu dans les rues, cela montre bien que la loi peut poser certaines limites culturelles. Et en France, on ne se masque pas le visage si l'on veut vivre ensemble. Les opposants à la loi ont aussi mis en avant le fait que seulement quelques milliers de femmes portaient la burqa ou le niqab, ce qui faisait peu de gens. Certes, mais il n'y a pas si longtemps, il n'y en avait pas du tout. Mieux vaut stopper cette pratique avant qu'elle ne prenne encore plus d'ampleur.

Enfin, certains opposants de cette loi ont déclaré qu'elle serait "inapplicable". En l'occurrence, il s'agit de mettre une amende aux personnes qui persistent. Cela n'a rien de si compliqué. Mais l'on peut en effet douter que ce sera la première priorité de la police. Le mot "inapplicable" désigne alors le fait qu'il y aura que peu de sanctions au non respect de la loi. Cela dénote quand même une conception un peu gênante de la loi et de la citoyenneté. Le bon terme est alors "faire appliquer" la loi. C'est le rôle des forces de l'ordre, mais ce n'est qu'une partie de la question. Ceux qui "appliquent" la loi, ce sont les citoyens. La population est tenue de respecter la loi, voilà tout. Jusqu'à présent, on pouvait légalement s'habiller en burqa. Ce n'est plus le cas maintenant. Telle est loi, et chacun est tenu de l'appliquer.

L'important n'est pas le "sinon", la peine qui s'applique en cas de non respect. C'est le "devoir". Pour ceux qui se soucient de moralité, de citoyenneté et de vivre ensemble, cela devrait suffire. En effet, peut-on penser que l'on peut ne pas respecter les lois si l'on n'est sûr de ne pas être pris ? Ce serait remettre en cause les bases de notre société. Malheureusement, la peur du gendarmes est parfois bien nécessaire pour que les personnes les moins respectueuses de la communauté ne fassent pas n'importe quoi. Mais le policier ne peut être l'unique force qui guide notre action, nous devons respecter la loi par nous mêmes. Dès lors, celles qui affirment ne pas vouloir respecter la nouvelle loi montrent encore plus leur refus de respecter la société dans laquelle elles vivent...

jeudi 14 avril 2011

Les chaînes de propagande internationale

La guerre ouverte que se mènent Christine Ockrent et Alain de Pouzilhac à la tête de France 24 puis de l'Audiovisuel Extérieur de la France commencent à devenir vraiment embarrassante pour tous les acteurs du secteur. Ce n'est qu'après tout qu'un banal conflit de direction, mais il laisse entrevoir toutes les incertitudes qu'il y a sur la stratégie audiovisuelle internationale de la France. Tous ces médias qui s'adressent à l'étranger ne sont que des moyens de propagande auprès d'autres populations, et à vrai dire, personne ne s'en cache. Lorsque Jacques Chirac a voulu la création de France 24, il voulait expressément que le point de vue français sur l'actualité mondiale puisse être accessible à tous suite aux débats sur la guerre en Irak. Depuis bien plus longtemps, la radio publique RFI sert des buts similaires. Elle est particulièrement redoutée en Afrique, où les dictateurs essaient régulièrement de couper les émissions françaises lorsqu'elles donnent une autre perspective sur l'actualité locale que celle du pouvoir en place.

Mais la France n'est pas la seule à subventionner de tels moyens d'action. Elle fut même la célèbre cible des émissions de la BBC pendant la seconde guerre mondiale, qui était devenu le seul moyen d'information non contrôlé par l'ennemi. Pendant la guerre froide, les Etats-Unis ont eux aussi mis en place des stations de radio s'adressant aux peuples vivant sous le joug communiste telles que Radio Free Europe ou Voice of America. Les Allemands financent la Deutsche Welle à la radio et à la télévision. Les Français peuvent également recevoir Russia Today, chaîne d'informations en anglais financée par le pouvoir russe, CCTV, contrôlée elle directement par les autorités chinoises, et NHK World, qui, en dehors des bulletins d'informations, fait beaucoup de promotion touristique. A l'occasion du tremblement de terre, ses images du tsunami en direct furent directement reprises par toutes les chaînes d'informations du monde. Mais l'une des plus connues est certainement Al Jazeera, d'abord remarquée pour la diffusion des cassettes d'Ossama Ben Laden, mais qui gagna davantage de respects pour sa chaîne en anglais, plutôt neutre, et sa couverture au plus près des révolutions tunisiennes et égyptiennes.

Reste à savoir quels sont les effets de toutes ces chaînes. Elles sont si nombreuses aujourd'hui... Arrivent-elles vraiment à influencer les populations étrangères ? Pour commencer, il faut qu'elles soient regardée. RFI souffre de grèves récurrentes, et France 24, malgré ses qualités, peine à s'imposer auprès des publics étrangers. Cela demande une vraie démarche de la part des téléspectateurs, qu'ils se disent "tiens, je vais aller voir les informations à la sauce française/allemande/russe...". Ce peut être un bon outil d'apprentissage des langues (ce qui n'est pas forcément à négliger), mais ces chaînes n'attirent l'attention que lorsqu'elles ont quelque chose en plus à proposer. La couverture du tsunami pour NHK World, la couverture des révolutions arabes sans le filtre du pouvoir local pour les versions arabes de France 24 ou Al Jazeera... Le reste du temps, les opportunités sont faibles.

En fin de compte, leurs plus grands concurrents sont les chaînes globales qui s'intéressent avant tout aux téléspectateurs. CNN International apporte certes bien plus d'informations internationales que CNN USA, mais elle propose également de nombreux programmes économiques s'adressant aux businessmen qui retrouvent cette chaîne dans les hôtels pendant leurs voyages. Après tout, on a tendance à juger une chaîne d'informations à la qualité de ses "breaking news", mais le reste du temps, il faut attirer le téléspectateur sur un fond de grille propre. Et c'est probablement là le principal écueil de ces chaînes d'informations publiques destinées à autrui...

mardi 12 avril 2011

Il paraît que François Hollande est candidat...

A l'occasion de sa réélection au conseil général de Corrèze, François Hollande a fait savoir qu'il sera candidat à l'élection présidentielle. Pour résumer, il veut changer l'état de la France qu'il trouve déplorable, et sera candidat envers et contre tout.

On a commencé à entendre parler de François Hollande en 1995. Député battu en 1993, il fut quand même choisi par Lionel Jospin pour être porte parole du PS. A ce titre, il fut un porte flingue assez hargneux, s'exprimant notamment en déclarations à l'emporte pièce contre le nouveau Président de la République, Jacques Chirac. En 1997, quand la gauche plurielle arriva au pouvoir, il fallu qu'un socialiste reste en dehors du gouvernement pour garder le parti. En 1981, Lionel Jospin lui-même avait joué ce rôle. Cette fois-ci, ce fut François Hollande qui fut choisi. Pendant cinq longues années, il ne put exercer la moindre fonction gouvernementale. Etre à la tête d'un parti est en France un rôle moins important lorsque celui-ci est dans la majorité que lorsqu'il est dans l'opposition, les vrais leaders se trouvant au gouvernement. Et pendant ces cinq années, François Hollande fut relativement transparent, se contentant de défendre benoitement l'action du Premier ministre.

C'est après le 21 avril 2002 qu'un gros malentendu eut lieu. Sous le coup de son élimination au premier tour de la présidentielle, le PS se préparait à devoir faire un gros travail de bilan et de recomposition, pour proposer une nouvelle offre politique aux Français. Cela aurait du passer par l'émergence de nouveaux leaders ou d'une nouvelle génération. Alors qu'on s'attendait à une révolution semblable à celle du New Labour de Tony Blair, rien ne se passa. Au congrès de Dijon de 2003, les anciens ministres jospinistes, pour la plupart appartenant à l'aile réformiste du PS, s'accordèrent pour ne pas s'opposer les uns aux autres pour prendre la tête du parti. François Hollande, premier secrétaire sortant, fut considéré comme suffisamment inoffensif par les autres éléphants pour pouvoir représenter le plus petit dénominateur commun. Le congrès du Mans, après la fracture du PS sur le TCE en 2005, prolongea cet artifice.

Après avoir été une dizaine d'années à la tête du PS, François Hollande croyait (très naïvement) qu'en tant que leader de l'opposition, il serait le candidat naturel de la gauche pour l'élection présidentielle. A sa grande surprise, non seulement il ne fut pas désigné, mais il ne fut même pas considéré comme un candidat. Son inexpérience ministérielle, son manque de charisme, son manque de positions tranchées... Ce qui fut ses atouts pour durer en tant que premier secrétaire du PS l'empêcha d'apparaître présidentiable. Il se résigna à n'être que l'arbitre de la primaire entre Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Mais il changea de tactique après la nouvelle défaite de la gauche...

Pour commencer, il décida de ne pas se représenter pour la direction du PS après le congrès de Rheims. Ensuite, à l'instar d'Arnaud Montebourg, il souhaita acquérir un peu d'expérience exécutive en se faisant élire président du conseil général de la Corrèze en 2008. Plus récemment, il tenta un changement d'apparence, avec perte de poids et nouvelles lunettes, probablement pour être pris plus au sérieux. François Hollande est très apprécié des journalistes, qu'il rencontre fréquemment et qu'il abreuve d'informations. Ils le trouvent sympathique et parfois même brillant. Mais jusqu'à présent, il ne bénéficie pas vraiment de l'engouement de la population. Il s'avère qu'être 19 ans député ne constitue pas un CV suffisant pour l'Elysée, et qu'il reste trop tiède pour évoquer quoi que ce soit.

François Hollande pourra alors tenter d'être le candidat de la modération. Pour l'instant, ses quelques prises de positions, notamment en matière économique, n'ont rien de scandaleux. Il n'hésite pas aussi à se faire la voix de la raison, comme lorsqu'il s'oppose au projet du PS qui prévoit la suppression de l'énergie nucléaire dans la production électrique française. Mais sur cette ligne politique, il subira probablement de plein fouet la concurrence de Dominique Strauss-Kahn. François Hollande peut-il alors être autre chose qu'un adversaire de circonstance dans la primaire socialiste ? Pour l'instant, il navigue au milieu d'un océan d'indifférence...

lundi 11 avril 2011

La nouvelle puissance brésilienne

Les pays développés peinent à se sortir de leurs difficultés économiques. L'Europe ou le Japon connaissent des taux de croissance faible, et s'ils sont considérés comme prospères dans le reste du monde, ils se sentent eux-mêmes blessés dans l'économie actuelle. En comparaison, les pays en voie de développement semblent les rattraper, ce qui peut pour certains être une source d'inquiétudes. Leur forte croissance, formant une nouvelle concurrence, entraîne également une nouvelle demande, d'où un renchérissement des prix mondiaux de certains produits. Le Brésil est dans cette situation : le Président Lula a réussi à mener une politique s'affichant de gauche, mais n'en n'étant pas moins fondée sur la lutte contre l'inflation (importante) et le surplus budgétaire. Actuellement, le souci du gouvernement brésilien est autant de limiter la surchauffe de l'économie que de diminuer les inégalités.

Après une décennie de croissance, le Brésil commence à espérer pouvoir s'affirmer comme pays développé. Au niveau de sa politique étrangère, le pays cherche à obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Dans les grands sommets mondiaux, il est devenu un acteur majeur des négociations, à l'instar de l'Inde ou de la Chine. Et comme la Chine justement, le Brésil cherche désormais à afficher son nouveau statut par l'organisation de manifestations mondiales. Le Brésil aura donc non seulement les Jeux Olympiques à organiser en 2016, mais aussi le Mondial de football en 2014. Deux événements d'une telle ampleur et si rapprochés, cela a au moins un intérêt : les JO bénéficieront du savoir faire acquis lors du mondial, et les investissements faits à cette occasion seront plus facilement amortis.

Il s'avère néanmoins que le Brésil a bien besoin d'investissements en équipements publics. Sans parler des chantiers de stades en retard, le Brésil manque de routes, d'aéroports ou de transports en commun dignes du rang qu'il souhaite atteindre. Pour l'instant, beaucoup reste encore à faire d'après les observateurs. Mais l'expérience des organisateurs précédents montre que l'approche des deadlines s'avère être un motivant puissant.

On glose beaucoup sur l'impact de l'arrivée de la Chine au premier plan de la scène internationale. L'arrivée du Brésil se fait plus discrète : les Brésiliens n'ont pas de graves contentieux avec leurs voisins, et ils ne cherchent pas pour l'instant à fonder le nouvel ordre mondial autour d'eux. En fait, selon la doctrine Monroe, toute l'Amérique du sud est censée rester dans la zone d'influence des Etats-Unis. Et comme une récente visite du Président américain au Brésil l'a montré, les relations sont au beau fixe. Ce développement d'un grand pays comme le Brésil ne peut en fait que satisfaire les Etats-Unis comme le reste du monde.

vendredi 8 avril 2011

Réduire l'immigration

Aujourd'hui, l'immigration se retrouve encore au cœur de l'actualité pour deux raisons. La première est l'afflux massif d'immigrants d'Afrique du nord qui a bien lieu. Les Tunisiens semblent tellement heureux de la démocratisation de leur pays qu'ils le fuient par milliers. D'où ces images toujours spectaculaires de bateaux bondés débarquant à Lampedusa, accueillis avec réticence par les Italiens. Complètement débordés, les autorités italiennes veulent désormais donner à ces immigrés clandestins des titres de séjour temporaire, pour qu'ils puissent s'éparpiller au sein de l'espace Schengen, au grand dam de la France. La deuxième raison est peut-être liée à ce contexte. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé vouloir réduire l'immigration légale. La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a en revanche déclaré que celle-ci devait être "protégée et sécurisée", car selon elle, "dans le long terme, on aura besoin de main d'oeuvre, on aura besoin d'effectifs salariés formés".

Il est difficile d'en être sûr ! Cette théorie du besoin d'immigration à long terme a du plomb dans l'aile lorsqu'on la mets face aux faits. Elle vient de calculs démographiques qui établissent que faute de naissances, pour maintenir les mêmes rapports de proportion entre les générations, il faudra faire appel à de l'immigration. Suite au papy boom, ce serait le seul moyen d'une part d'occuper les emplois qui ne trouveraient plus preneur, d'autre part de maintenir le financement des retraites dans le cadre de notre système par répartition.

C'est un discours qui nous est tenu depuis pas mal d'années maintenant. Or le papy boom a maintenant déjà commencé, et rien ne va dans ce sens. Une génération numériquement importante est en train de partir en retraite, mais le chômage reste élevé. Nombre d'entreprises en profitent pour améliorer leur productivité. L'Etat lui-même annonce ne vouloir que remplacer un départ sur deux. Que le nombre de jeunes augmente ne sert à rien pour les retraites s'ils n'ont pas d'emplois leur permettant de cotiser... Dans ce cas, pourquoi vouloir augmenter le nombre de travailleurs si le nombre d'emplois reste limité ? Il ne s'agit pas de dire que les immigrés "prennent le travail aux Français" : il s'avère en fait que la population étrangère est davantage touchée par le chômage que les travailleurs français. Et si le but est d'augmenter la demande globale, une population sans emploi n'est pas le meilleur moyen.

Il y a ensuite l'argument selon lequel les immigrés occuperaient les emplois dont les Français ne veulent pas. En l'état, c'est possible, mais une fois encore, avec un tel taux de chômage, cela veut dire que l'on a vrai problème. La conclusion est simple : la priorité est alors que les travailleurs sans emploi occupent les emplois inoccupés. Il y a des emplois ingrats, mais cela vaut mieux que d'être au RSA ou SDF. Ils font souvent appel à de la main d'œuvre peu ou pas qualifiée, ce qui veut dire que n'importe quel chômeur peut l'occuper. Certains de ces emplois sont occupés par des sans papiers. Les employeurs, qui ne peuvent pas ne pas en être conscients, doivent subir des sanctions vraiment dissuasives pour chaque cas avéré, car ils encouragent l'illégalité.

Un autre cas est celui de la demande de travailleurs qualifiés. Certains peuvent demander des profils très spécifiques, qui justifient l'arrivée de travailleurs étrangers. Par exemple, il est utile que des universités ou des grandes écoles aient une partie de leur corps enseignant qui viennent d'autres pays, pour favoriser la circulation des idées et la recherche scientifique. Parfois, ce sont des pénuries qui justifient l'appel à des personnes étrangères. Le manque de médecins de campagne ou d'infirmières a justement favorisé le recrutement de travailleurs formés à l'étranger. Dans l'urgence, cela reste en effet la solution la plus rapide. Mais ce procédé fut accusé de favoriser la fuite des cerveaux de la part de certains pays du sud. Surtout, si les pénuries subsistent, cela veut dire qu'il faut former des habitants de la France pour occuper ces emplois. Pour adapter nos capacités de formation aux débouchés, une bonne mesure serait la sélection à l'entrée de toutes les filières universitaires, avec des effectifs évoluant en fonction des besoins.

Mais cela ne concerne que l'immigration de travail. Le regroupement familial ou l'asile politique sont d'autres voies d'immigration qui peuvent être réduites. En outre, la lutte contre l'immigration clandestine est affaiblie si on laisse la possibilité de régularisations. Et chaque année, il y en a encore plusieurs milliers.

mercredi 6 avril 2011

Trop de riches ? Non, pas assez !

Après le projet du PS version Benoît Hamon (qui paraît-il doit s'imposer au candidat du parti à la présidentielle), nous avons désormais le projet du PS version Guillaume Bachelay (qui paraît-il doit s'imposer au candidat du parti à la présidentielle). Il n'est guère mieux. Au pire funestes, au mieux grotesques, les 30 mesures emblématiques présentées ont été choisies pour montrer que ce projet est "bien à gauche", sans autre considération sur ce que la France a réellement besoin. On doute déjà que quelqu'un comme Domnique Strauss-Kahn en reprenne beaucoup à son compte, et ce projet serait bien inspiré de rester dans un tiroir. On a au moins l'occasion de rire à bon compte lorsqu'on nous annonce par exemple que 300 000 emplois jeunes seront financés par le "maintien de l'ISF" (soit par définition, par aucune nouvelle rentrée d'argent).

L'une des mesures souhaitées est la limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 entre la plus faible et la plus haute dans les entreprises à participation publique. Il est surprenant que sur 30 propositions, il y ait ne serait-ce qu'une ligne consacrée à quelque chose d'aussi gadget. Le nombre de personne concerné est très faible, il n'y a que quelques dirigeants de telles entreprises dont la rémunération dépasse 20 fois le SMIC. Il ne s'agit pas de dire que tous les chefs de grandes entreprises sont rémunérés à leur juste valeur. Dans plusieurs grandes entreprises privées, les comités de rémunération se montrent généreux par pure complaisance et grâce aux renvois d'ascenseurs par conseils d'administration interposés. Mais la façon de faire du PS n'est pas la bonne pour autant.

L'idée d'un salaire plafond préjuge de la valeur de l'employé. Le message envoyé n'est autre que "il ne faut pas être trop riche", ou bien "il ne faut qu'il y ait trop de riches". Il est simple de constater qu'il y a de grandes inégalités de rémunération. Mais la solution est-elle de limiter la richesse des chefs d'entreprise, sans que cela ne bénéficie à autrui ? En effet, rien ne permet de dire qu'une rémunération revue à la baisse de dirigeants par contrainte étatique profitera aux autres employés. Après tout, ce pourrait être ça en plus pour les bénéfices de l'entreprise. L'Etat pourrait y gagner en impôt sur les sociétés ou en tant qu'actionnaire, mais les ordres de grandeur restent faibles.

La notion même de richesse et de pauvreté est relative avec les critères couramment employés. Si demain, tout le monde voit ses revenus doubler, et les prix rester constants, chacun aura davantage de moyens... mais il y aura toujours autant de pauvres. Plutôt que de s'évertuer à diminuer les revenus des dirigeants d'entreprises, on ferait certainement mieux à privilégier l'augmentation des revenus de toutes les professions. Cela veut dire favoriser la richesse en termes absolus, soit en d'autres termes, le pouvoir d'achat. Cela passe par le travail et l'épargne, deux notions qui sont vues avec méfiance par le PS. L'égalité parfaite dans la pauvreté n'est pourtant pas une perspective réjouissante.

mardi 5 avril 2011

Des plans d'austérité bien impopulaires

Lorsqu'à l'automne dernier, le Premier ministre irlandais Brian Cowen a à la fois fait appel au FMI et à l'aide financière européenne, et présenté un plan d'austérité drastique, il dut appeler des élections anticipées. Premier ministre le plus impopulaire de l'Histoire (avec un taux de satisfaction descendant jusqu'à 8 % seulement), il pouvait être certain que son parti recevrait une raclée mémorable. Celle-ci eut lieu au début du mois de mars, et c'est bien une toute nouvelle majorité qui est arrivée au pouvoir. Le nouveau Premier ministre, Enda Kenny, s'est fait élire en promettant d'obtenir un meilleur accord avec l'Union Européenne. Les institutions européennes ont en effet accepté de secourir une Irlande terrassée par les forts taux d'intérêts réclamés pour sa dette publique, mais uniquement à des conditions strictes. Le but est bien de réduire la sensibilité aux marchés financiers qui détiennent la dette, et donc d'avoir des déficits moins élevés. Vu leur ampleur, les plans d'austérité ne sont pas légers. D'où le mécontentement de la population, qui se voit soudainement privée de dépenses publiques auxquelles elle était habituée.

Rien ne dit que Enda Kenny réussira à obtenir un accord plus favorable. Il a un mandat de la part de sa population, mais les fondamentaux irlandais n'ont pas changé pour autant, et les soucis que posent ce pays aux autres dirigeants européens restent les mêmes. Cette situation vient en échos à celle du Portugal. Ce pays est également attaqué par les marchés financiers (par le mécanisme des prophéties auto-réalisatrices), et le gouvernement portugais a voulu regagner leur confiance en serrant la vis sur les déficits public par un nouveau plan d'austérité particulièrement strict. Le plan fut rejeté par le Parlement, d'où des élections législatives anticipées à venir. En conséquence, la spéculation reprend de plus belle, et chacun s'interroge sur la possibilité du Portugal de demander l'aide du FMI et de l'UE. Ce serait là aussi particulièrement mal vu, et entraînerait de toute façon les mesures d'austérité redoutées.

L'Espagne est d'ores et déjà vue comme la prochaine victime désignée. Avec un taux de chômage de 20 %, le pays s'est réveillé particulièrement groggy après l'arrêt brutal d'une croissance miraculeuse. Les déficits publics sont un vrai problème, et le gouvernement se voit obligé d'enchaîner les plans d'austérité, avec l'impopularité que cela entraîne. Le Parti Socialiste Espagnol semble mal en point, les élections législatives de l'année prochaine semblent peu favorables pour la majorité, et José Luis Zapatero a d'ores et déjà annoncé qu'il ne chercherait pas à rester Premier ministre. Mêmes causes, mêmes conséquences. Tout cela donne un peu l'impression d'un mot d'ordre "sortez les sortants" au niveau européen.

Pourtant, il y a un gouvernement qui n'est pas tombé malgré l'austérité sévère qu'il impose à son pays. C'est celui de la Grèce, qui révéla les problèmes sitôt élu, et ne cacha rien du chemin à suivre pour s'en sortir. Il y a une leçon à en tirer : l'heure n'est plus aux gouvernements qui promettent plus de moyens sur tous les sujets et annoncent des lendemains qui chantent. Il faut avoir le courage d'annoncer que rien ne sera facile, que tout ce qui est trop beau pour être vrai ne le sera pas et que c'est en y mettant chacun du sien qu'on obtiendra quoi que ce soit. Bref, il faut des gouvernements de combat, identifiés comme tels dès la campagne électorale. Ce peut également être une leçon pour la France en 2012.

lundi 4 avril 2011

Du bon dosage de la droite

C'est un lieu commun de le dire : l'actualité politique française ne rime à rien, elle n'est constituée que d'un flux interminable de polémiques absurdes qui semble être le quotidien des politiciens et des éditorialistes qui les commentent. Le travail des journalistes politiques n'a rien de commun avec ceux des journalistes dédiés à l'international, chargés de couvrir de vrais événements tels que les révoltes en Afrique du Nord, les conséquences du tremblement de terre japonais ou la guerre civile ivoirienne. Qui se soucie réellement du dernier sujet de polémique amplement traité, le "débat sur la laïcité" ? Un nombre restreint de personnes s'écharpe dessus, sans jamais aborder le fond du sujet. En fait, personne n'y comprend quoi que ce soit. On ne sait pas trop d'où toute cette agitation sort, et on a du mal à croire qu'une banale "convention sur la laïcité" ayant lieu au sein d'un parti politique, comme il y en a déjà eu bien d'autres auparavant, puisse entraîner autant de panique de part et d'autres.

Cela avait déjà été le cas lors du débat sur l'identité national. Débat qui, dans les faits, n'a pas eu lieu. Le seul débat qui apparaît vraiment dans l'actualité est celui sur l'opportunité d'aborder des questions telles que l'immigration ou les religions, et non pas sur les questions elles-mêmes. Ce débat peut d'ailleurs être entièrement résumé en deux phrases :
- Si on aborde de telles questions, on fait monter le Front National, puisque, paraît-il, les gens "préfèrent l'original à la copie" et que parler de ces thèmes dédiabolise l'extrême droite.
- Si on n'aborde pas de telles questions, on fait monter le Front National, puisqu'on crée des tabous qui ne sont traités que par le parti lepéniste.

En bref, c'est un jeu où la droite est toujours perdante. Quoi qu'elle fasse, elle fera monter le FN, ou sera accusée de le faire. Il n'est donc pas étonnant que l'on baigne dans l'hystérie collective.

On peut toutefois tenter d'aborder les choses de façon plus posée. On le constate, la majorité actuelle a un problème de dosage, il a du mal à déterminer quel positionnement adopter face à l'extrême droite. Elle est d'ores et déjà accusée d'être trop à droite : le discours de Grenoble par le Président de la République a été par exemple très mal perçu. La proposition de déchoir de leur nationalité certains criminels fut considéré comme digne de l'extrême droite, et fut justement rejetée par les députés. En même temps, lorsque tous les partis politiques perdent des voix aux élections cantonales, le FN est le parti qui en perd le moins, et les sondages annoncent la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle si l'élection avait lieu demain. Ce peut difficilement être le signe que les électeurs réclament une politique plus centriste. Alors, comment résoudre ce dilemme ?

Pour être élu, Nicolas Sarkozy a voulu ratisser large, en s'adressant tant aux centristes qu'à ceux tentés par l'extrême droite. Une fois au pouvoir, il a mené une politique qui reste, dans les faits, assez centriste. Il a néanmoins continué de tenir un discours bien plus à droite que sa politique ne l'était. Voilà où est le problème de dosage. Il aurait probablement du faire l'inverse : avoir un discours plus modéré, mais mener une politique de droite.

Foin des débats, qui ne s'avèrent être que des polémiques incompréhensibles. Il aurait fallu réaffirmer le modèle assimilationniste de la France, et appliquer la laïcité fermement. Pour la plupart des questions que l'on se pose, il existe d'ores et déjà des règles. Appliquons-les, voilà tout. A l'hôpital, un homme n'a pas à refuser que sa femme soit examiné par un docteur masculin. Quel besoin d'aller plus loin que ça ? De même, en matière d'insécurité, rien n'a été résolu. Des lois ont été votées, mais ont elles été toutes bien appliquées ? En fin de compte, le kärcher, mot qui a fait tellement polémique, n'aurait-il pas fallu tout simplement le passer plutôt que de pérorer ? Et la droite qui a tant vanté le mérite personnel, a probablement perdu plus d'électeurs dans des affaires où celui n'était pas reconnu (cf Jean Sarkozy), plutôt qu'en le vantant face à la solidarité nationale en toute occasion. Pour Nicolas Sarkozy, décrit comme volontariste, privilégier l'action face au discours devrait être possible.

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