Les pays développés peinent à se sortir de leurs difficultés économiques. L'Europe ou le Japon connaissent des taux de croissance faible, et s'ils sont considérés comme prospères dans le reste du monde, ils se sentent eux-mêmes blessés dans l'économie actuelle. En comparaison, les pays en voie de développement semblent les rattraper, ce qui peut pour certains être une source d'inquiétudes. Leur forte croissance, formant une nouvelle concurrence, entraîne également une nouvelle demande, d'où un renchérissement des prix mondiaux de certains produits. Le Brésil est dans cette situation : le Président Lula a réussi à mener une politique s'affichant de gauche, mais n'en n'étant pas moins fondée sur la lutte contre l'inflation (importante) et le surplus budgétaire. Actuellement, le souci du gouvernement brésilien est autant de limiter la surchauffe de l'économie que de diminuer les inégalités.

Après une décennie de croissance, le Brésil commence à espérer pouvoir s'affirmer comme pays développé. Au niveau de sa politique étrangère, le pays cherche à obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Dans les grands sommets mondiaux, il est devenu un acteur majeur des négociations, à l'instar de l'Inde ou de la Chine. Et comme la Chine justement, le Brésil cherche désormais à afficher son nouveau statut par l'organisation de manifestations mondiales. Le Brésil aura donc non seulement les Jeux Olympiques à organiser en 2016, mais aussi le Mondial de football en 2014. Deux événements d'une telle ampleur et si rapprochés, cela a au moins un intérêt : les JO bénéficieront du savoir faire acquis lors du mondial, et les investissements faits à cette occasion seront plus facilement amortis.

Il s'avère néanmoins que le Brésil a bien besoin d'investissements en équipements publics. Sans parler des chantiers de stades en retard, le Brésil manque de routes, d'aéroports ou de transports en commun dignes du rang qu'il souhaite atteindre. Pour l'instant, beaucoup reste encore à faire d'après les observateurs. Mais l'expérience des organisateurs précédents montre que l'approche des deadlines s'avère être un motivant puissant.

On glose beaucoup sur l'impact de l'arrivée de la Chine au premier plan de la scène internationale. L'arrivée du Brésil se fait plus discrète : les Brésiliens n'ont pas de graves contentieux avec leurs voisins, et ils ne cherchent pas pour l'instant à fonder le nouvel ordre mondial autour d'eux. En fait, selon la doctrine Monroe, toute l'Amérique du sud est censée rester dans la zone d'influence des Etats-Unis. Et comme une récente visite du Président américain au Brésil l'a montré, les relations sont au beau fixe. Ce développement d'un grand pays comme le Brésil ne peut en fait que satisfaire les Etats-Unis comme le reste du monde.