Réflexions en cours

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lundi 22 avril 2013

Indispensable fusion des régions et des départements

Le 7 avril dernier se tenait en Alsace un référendum potentiellement salvateur : il s'agit de fusionner le conseil régional d'Alsace et les conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Cela s'est terminé par un lamentable échec. Certes, le oui l'a emporté à la majorité des suffrages exprimés dans le Bas-Rhin et dans l'Alsace globalement, mais non seulement la participation était insuffisante (le oui n'a atteint le quart des inscrits nulle part, alors que ce devait être le cas dans les deux départements pour que ce référendum soit valide), le non l'a en plus emporté dans le Haut-Rhin. Cela consacre la victoire de tous ceux qui avaient pris position contre cette fusion : que des extrémistes.

Il faut dire que c'était là une bien trop belle opportunité : faire enfin des économies sur l'argent public ! Pour être très clair, l'existence des conseils généraux ne se justifie pas. Dans le mille feuille administratif français, régions et départements n'ont aucune utilité à vivre séparée, ce sont déjà des organismes qui ont tendance à enfler démesurément, la moindre des choses serait de mettre en œuvre des économies d'échelle en les regroupant. De telles économies doivent gêner : probablement les élus, que l'on peut démultiplier si jamais ils ne cumulent pas trop. Les syndicats de fonctionnaires, qui s'imaginent que la bonne gestion de l'argent public se fera sur leur dos. La population, si elle croit vraiment que ce n'est pas elle qui paye in fine pour avoir l'illusion de la proximité d'une administration quelconque.

En tant que tel, il y a peu de doutes : oui, conseils généraux et régionaux doivent être fusionnés, et ce, dans toute la France. L'Alsace aurait pu représenter une avant garde, mais il faudra bien que chacun y passe. Quand on se demande où est gâché les sommes phénoménales obtenues par des niveaux d'imposition record, c'est par là qu'il faut pointer du doigt. L'existence de ces honteux doublons administratifs est pire qu'un symptôme de la maladie qui atteint la France, c'en est une des causes. Alors pendant que le gouvernement et le Président français atteignent les bas fonds de l'impopularité en ne faisant rien d'important, qu'ils agissent au moins, et mettent sur le tapis un plan pour organiser de telles fusions partout en France. Au moins là, on aurait l'impression de commencer d'avancer.

lundi 15 avril 2013

Jusqu'où la transparence ?

François Hollande s'est lancé dans une croisade sur la "transparence" en politique, et y voit sa planche de salut maintenant que sa promesse électorale de "République irréprochable" a coulé corps et âme. Le grand public ne doit donc plus rien ignorer du patrimoine et des conflits d'intérêts des ministres, et voire même des parlementaires. Le procédé, aussi ennuyeux soit-il pour les ministres, ne vaut pourtant pas grand chose. En effet, Jérôme Cahuzac avait bel et bien rempli une déclaration de patrimoine une fois arrivé au gouvernement... où il avait soigneusement oublié d'inclure ses comptes bancaires à l'étranger. Le problème ici, c'est bien le mensonge. On va nous abreuver de déclarations qu'il faudra prendre pour argent comptant en nous prenant pour de gros naïfs. Si l'on doit combattre le mensonge en politique, le sujet est plus vaste. Si les politiciens mentent, c'est qu'ils croient que c'est dans leur intérêt. Ils diront toute la vérité le jour où ce le sera aussi.

Il y a 20 ans, Les Inconnus avaient parfaitement résumé ce qu'on pouvait voir et penser de tout ça. Rien n'a changé, bien sûr, et ces dernières semaines le confirment même plus que jamais.



mardi 9 avril 2013

Margaret Thatcher, une force transformatrice

La disparition de l'ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher a fait naître des réactions assez déplorables, et ce plus particulièrement de ce côté-ci de la Manche. Pourquoi se réjouir de la mort d'une personnalité politique démocratiquement élue ? A force de juger les choses de façon manichéenne, une partie de notre gauche est ravagée par la haine, avec ce genre de tristes effets. Doit-on rappeler qu'on peut avoir des divergences politiques sans perdre son humanité à force de rejeter ceux qui pensent différemment ?

Si Margaret Thatcher a le droit au respect de tout à chacun comme femme d'Etat, elle peut également susciter l'admiration par les résultats qu'elle a réussi à obtenir. Vu la Grande Bretagne actuelle, on a du mal à se souvenir ce qu'elle était dans les années 70 : au fond du trou, pas moins. Paralysée par les grèves incessantes, les syndicats égoïstes et un Etat obèse, la Grande Bretagne était considéré comme un pays à la régression rapide, un désastre inquiétant tous les autres pays développés. C'est dans ce cadre que Margaret Thatcher a réussi à se faire élire avec un programme de franche rupture avec le statu quo maintenu tant par les conservateurs que les travaillistes précédemment. Et chose étonnante : elle a tenu ses promesses, et mit son énergie à transformer le pays. Elle n'a pas cédé face aux éléments du blocage, et s'est battu pour ses convictions. Evidemment, on peut lui reprocher bien des aspects de sa politique, notamment son opposition à la construction européenne ou la "poll tax" qui l'a faite chuter. Mais les résultats sont là en matière économique, puisque la Grande Bretagne a connu des des décennies de dynamisme économique, un chômage en nette diminution quand celui de la France se maintenait toujours à des niveaux élevés, et surtout, un plébiscite populaire.

En tant que Première ministre, elle remporta les élections de 1983 et 1987, conservant sa majorité. Cela montre bien le soutien des électeurs à sa politique, alors que ce sont eux qui la subissent... ou en profitent. Après son départ du 10 Downing Street, les conservateurs gagnèrent encore les élections générales de 1992. A croire que les électeurs n'étaient pas dégoutés du traitement de cheval appliqué. Et pour que les travaillistes reconquièrent la majorité, il fallut qu'ils se déplacent considérablement sur leur droite, avec le New Labour de Tony Blair. Pour résumer : Margaret Thatcher a réussi à convaincre la population du bien fondé de sa politique, et cela s'est ressenti sur la mentalité générale britannique. Oui, à elle seule, elle a réussi à transformer son pays. A l'heure où la France souffre du manque de vrai changement, celle-ci conspue la femme qui a réussi à l'apporter chez nos voisins. Comment s'étonner, dès lors, de notre marasme actuel ?

jeudi 4 avril 2013

Le changement, c'était quand déjà ?

Il y a un an, nous étions en pleine campagne électorale. Les militants socialistes recouvraient la France entière d'affiches pour François Hollande arborant le slogan "Le changement, c'est maintenant". Nul besoin d'être un linguiste de haut niveau pour voir la double promesse en si peu de mots : changement, maintenant. Il a été élu, et 11 mois après, quel est le résultat ? Pas de changement, et s'il doit y en avoir, il n'est certainement pas maintenant. Ah, finies, les déclarations comme quoi François Hollande, connaissant parfaitement la gravité de la crise, était prêt à changer immédiatement la conjoncture économique par la politique menée dès les premiers mois de son mandat. Le retour à la réalité est rude. Les prévisions de croissance délirantes faites autrefois ne se sont évidemment pas concrétisées, les projets socialistes s'avèrent parfaitement irréalisables et même à l'international, rien ne se passe comme prévu. Pour résumer, on s'est fait plaisir en parlant de "rêve français", pour s'apercevoir qu'on rêvait bel et bien, alors que le réveil est des plus brutal.

Le tableau qu'offre la France actuellement est déplorable. Sur aucun point, la nouvelle majorité n'a permis d'améliorations. Les quelques mesures les plus intéressantes du programme de François Hollande peinent à se concrétiser : l'interdiction du cumul des mandats, par exemple, semble renvoyé aux calendes grecques, contrairement à ce qui était prévu. La lutte contre les déficits publics passe par d'importantes augmentations d'impôts, alors qu'il faudrait s'attaquer à la dépense publique. Rien n'est fait contre l'empilement des échelons administratifs, et la dernière réforme des collectivités locales renforçant même l'échelon départemental. Violences et cambriolages se multiplient, pendant que la Garde des Sceaux Christiane Taubira affiche sa volonté de mener une politique laxiste en matière de lutte contre l'insécurité. L'improbable ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se pavane devant les caméras sans obtenir de résultats concrets, faisant office de dernier maillon d'une politique économique à la dérive. On nous a mentis sur le fait que la France n'interviendrait jamais militairement au Mali. Et bien sûr, le chômage augmente chaque mois considérablement, retrouvant des niveaux vus la dernière fois lors du précédent gouvernement socialiste, il y a une douzaine d'années.

Rien ne se passe comme le candidat François Hollande l'avait annoncé, mais est-ce vraiment une surprise ? Pas tant que cela, puisqu'on connaissait bien l'inexpérience au niveau gouvernemental tant du nouveau Président de la République que du nouveau Premier ministre. L'incompétence de François Hollande était bien documentée, affichée au conseil général de Corrèze comme à la tête du Parti Socialiste. Candidat de second choix après la chute spectaculaire de Dominique Strauss-Kahn, on ne peut pas dire non plus qu'il est bien entouré. Ainsi, celui qu'on nous présentait comme le compétent du gouvernement, Jérôme Cahuzac, a été chargé de lutter contre la fraude fiscal quand bien même il fraudait le fisc lui-même. Aujourd'hui, les masques tombent, créant un scandale moral majeur. Ce n'est pas la seule hypocrisie, et désormais, chaque jour apporte de nouvelles révélations, permettant de mieux comprendre comment on en est arrivé là. Mais même si on ne s'attendait pas à ce que la nouvelle majorité travaille dans le bon sens, oui, on peut quand même être surpris que ça se passe si mal. Etre déçu alors qu'on n'espérait déjà pas à grand chose, voilà qui peut laisser bouche bée.

Aujourd'hui, il n'y a plus d'illusions. Le changement si promis n'arrivera pas. Quel avenir reste alors à la France ?

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