Réflexions en cours

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lundi 26 décembre 2011

L'éternelle rengaine des "petits candidats"

Le paysage politique abonde à nouveau en candidats à la présidentielle, et ceux-ci s'inquiètent de ne pas pouvoir prendre part au scrutin. Certains souhaitent que les parrainages des maires se fassent de façon non publique, dans une étonnante volonté de réduire la transparence en politique, alors qu'il s'agit là d'élus dont les décisions doivent pouvoir être évaluées par leurs électeurs. D'autres pointent du doigt des pressions exercées par des grands partis sur les maires pour qu'ils ne parrainent pas des candidats de petits partis. Enfin, il y en a aussi qui préféreraient un autre système, à base de parrainage populaire...

Tout cela fait en fait partie du folklore habituel de la présidentielle. Récolter 500 parrainage de maires, pour un candidat qui compte peu de militants, c'est bien évidemment dur. Pourtant, on ne peut pas dire que l'élection présidentielle soit verrouillée. Depuis 1974, il y a eu à chaque scrutin entre 9 et 16 candidats. C'est plus que le nombre de vrais tendances politiques distinctes. Du coup, on se retrouve avec des candidats qui n'ont qu'une seule thématique, et sont dépourvus de réflexions en dehors. Par exemple, quelles sont les orientations de Chasse, Pêche, Nature et Tradition en matière de politique internationale ? Les "petits candidats" ont beau se plaindre, ils sont toujours là le jour de l'élection. Avoir trois candidats trotskistes à une telle élection est quand même un exploit en soi pour la France.

On voit donc qu'ils arrivent donc à se présenter malgré tout. C'est après tout normal : le principe d'une démocratie, c'est que si quelqu'un pense pouvoir faire mieux que le pouvoir en place, il doit pouvoir proposer sa candidature pour le remplacer. Les maires représentent un filtre nécessaire : on peine à imaginer qu'il y ait encore plus de candidats. Avoir une vingtaine de noms finirait par tuer le débat de fait. En effet, en période de campagne officielle, les médias audiovisuels sont tenus de respecter une égalité de temps de parole entre chaque candidat. Et c'est paradoxalement en campagne officielle que les médias diminuent leur temps d'antenne qui y consacrée, vu qu'il est compliqué de respecter une telle égalité entre tant de personnes.

Pas besoin d'une quelconque réforme donc. Et comme les concurrents à une même élection s'opposent, ils n'ont pas à se donner de coup de main. Difficile donc de reprocher aux partis de demander à leurs adhérents de ne pas soutenir une candidature extérieure. Les maires indépendants, ce n'est pas ce qui manque en France. D'ici quelque mois, on verra à nouveau que les "petits candidats" auront réussi à se frayer un chemin jusqu'à l'élection.

mardi 20 décembre 2011

La fin de France Soir et le pluralisme de la presse

France Soir, c'est finalement fini. L'édition papier en tout cas. Le quotidien était de toute façon à l'article de la mort depuis au moins une vingtaine d'années. Les raisons de sa disparition sont multiples. En premier lieu, il y a l'apparition d'Internet, qui met à mal à la presse écrite partout dans le monde. Aux Etats-Unis, les quotidiens sont nombreux à disparaître. En France, la presse magazine doit également s'adapter. Par exemple, les magazines spécialisés en jeux vidéo ne peuvent plus annoncer l'actualité tous les mois quand celle-ci se détaille aujourd'hui à l'heure près sur Internet. C'est ce qui a causé la perte du magazine Joypad. Il faut alors tenter de s'adapter à l'édition sur Internet, c'est ce que vont tenter les derniers salariés de France Soir.

Il y a aussi les raisons propres à la France. Le dernier numéro de France Soir n'a pas pu paraître à cause de l'intervention musclée de syndicalistes du Livre dans les locaux du journal. Cela montre tout ce qui handicape particulièrement la presse française : des coûts d'impression et de distribution abusifs, résultat d'un corporatisme irresponsable. D'autres quotidiens tels que Le Monde ou Libération peinent, et d'une manière générale les coûts trop élevés font que le prix des journaux est trop cher, ce qui explique un lectorat moindre.

Mais cela ne suffit pas à expliquer pourquoi France Soir est tombé, quand d'autres continuent de survivre. Ce quotidien a erré de nouvelle formule en nouvelle formule, peinant à trouver son positionnement depuis les premières remises en cause dans les années 70. Entre Le Parisien et Le Figaro, il n'y avait pas de place pour France Soir. On pourra regretter la disparition d'une voix alors que le pluralisme de la presse est nécessaire. Mais personne n'a fait taire cette voix, elle n'était tout simplement plus écoutée, alors que de nouvelles voix s'élèvent régulièrement sur le net.

C'est en fin de compte assez naturel. Des disparitions de journaux, il y en a eu avant, il y en aura d'autres après. Ce ne serait un problème que si les sources d'informations venaient à disparaître. Il est dès lors inutile d'essayer de maintenir artificiellement en vie les journaux. A propos de la disparition de France Soir, François Bayrou a souhaité "s'interroger sur un mécanisme réel de soutien à la presse écrite papier qui permette à un journal soutenu par un lectorat de moyenne importance de trouver, dans l'indépendance, son équilibre financier". Pourtant, des aides publiques à la presse, il y en a déjà beaucoup. Le Président actuel en a même rajouté, avec une aide à la presse en ligne. Il faut arrêter avec toutes ces aides publiques, c'est de l'argent mal dépensé. Ce n'est pas respecter le pluralisme que de maintenir artificiellement en vie des journaux qui n'ont pas assez de lecteurs pour les faire vivre.

lundi 19 décembre 2011

Disparition d'un éminent communiste

Nous avons appris aujourd'hui la disparition d'un des plus grands dirigeants communistes de la planète, Kim Jong-il, dictateur de la Corée du Nord. On pourrait penser que, en tant que despote mégalomane, il ne mérite pas notre compassion. Mais il faut savoir dépasser le cadre individuel : le drame de la Corée, ce n'est pas tant le fait que Kim Jong-il était un dictateur, mais le fait qu'elle vive sous un régime communiste. Et s'il y a bien une chose que l'histoire a prouvé invariablement, c'est que l'application du marxisme au niveau d'un Etat équivaut à mettre en place une dictature insensée. Le jeune Kim Jong-un reprend le poste de dictateur qu'ont occupé son père et son grand père auparavant, donnant à tout cela une allure de monarchie. Cela ne change pas grand chose qui occupe le poste de despote dans ce régime, tant que les structures communistes perdureront, il y aura une dictature.

Si le dirigeant de la Corée du Nord venait par hasard à desserrer l'étau de l'appareil d'Etat sur les libertés individuelles, il y a fort à parier que le régime s'écroulerait rapidement, comme on l'a vu avec l'URSS sous Gorbatchev. C'est justement une raison de penser que rien ne bougera. Cette stabilité peut désespérer tous cex qui ne sont pas proches de l'extrême gauche. La situation est terrible, d'abord pour les Coréens du Nord eux-mêmes, vivant coupés de tout, et sujets à d'effroyables famines. Ensuite pour le reste du monde, menacé par l'armement nucléaire d'un régime paranoïaque. Voilà pourquoi le moment peut représenter une opportunité pour les autres pays, et qu'ils tentent d'orienter la Corée du Nord vers une nouvelle direction.

On peut en revanche éprouver une réelle tristesse pour la disparition de Vaclav Havel, l'ancien Président tchèque qui réussit autrefois à faire tomber une dictature communiste similaire sans recourir à la violence. En début d'année, ce blog souhaitait que le prix Nobel de la paix lui soit décerné. Cela n'a pas été le cas, et il ne pourra plus obtenir cette récompense, vu qu'elle ne peut être décernée à titre posthume. On aurait pu croire que ce manquement s'expliquait parce qu'il y avait tellement de gens plus méritants que lui. Si seulement... Mais quand on voit qu'un Barack Obama à peine élu l'obtint à sa grande surprise, on se dit qu'il faut relativiser l'importance de telles distinctions. La plus grande récompense de Vaclav Havel, c'est la liberté retrouvée des Tchèques et des Slovaques. De quoi faire rêver les Nord-Coréens.

jeudi 15 décembre 2011

François Hollande irresponsable vis-à-vis de l'Europe

Le dernier Conseil Européen a conclu à un accord entre 26 pays pour adopter un nouveau traité ébauchant une politique économique commune. L'un de ses objectifs est de mettre en place des mesures pour assainir les finances publiques des pays européens, et surmonter in fine la crise des dettes souveraines. Mais dès lundi, il fut attaqué par François Hollande, candidat d'un grand parti français à la présidentielle : s'il est élu, il cherchera tout simplement à le renégocier. Peu importe qu'il ait obtenu l'assentiment de 26 pays, un exploit de nos jours, François Hollande cherche à le saborder avant même qu'il soit mis en place. Il veut inclure dans ce traité l'intervention de la Banque Centrale Européenne et des euro-obligations, deux politiques farouchement rejetées par l'Allemagne. Donc il veut en fait mettre à mal l'accord actuel pour aller au clash avec l'Allemagne.

Dans le climat de germanophobie qui règne actuellement au Parti Socialiste, ce n'est pas si étonnant que ça. Mais l'Union Européenne n'a pas été construite avec des politiques de coups de menton. En croyant pouvoir faire cavalier seul sur les questions européennes, François Hollande se montre irresponsable non seulement vis-à-vis de l'Europe et de l'Euro, mais aussi vis-à-vis de la France. Ce qui est malheureux, c'est que dans sa position actuelle, une telle déclaration est propre à affaiblir dès maintenant les économies européennes.

François Hollande ne veut pas non plus voter pour l'inscription de la règle d'or dans la Constitution, une mesure également prévue par cet accord. Les circonstances actuelles ne font pourtant que nous rappeler le danger d'avoir des déficits publics structurels, et la nécessite d'une gestion budgétaire rigoureuse. Mais ce n'est même pas cela qui est contesté : cette opposition ne se fait que sur des bases purement politiciennes. Peu importe l'intérêt général, pour les socialistes, le vrai drame, ce serait de se trouver d'accord ne serait-ce qu'une seule fois avec la majorité. Il y avait pourtant là la possibilité de dépasser les clivages pour travailler ensemble à une mesure salutaire. Or pour le candidat socialiste, il n'y a plus déjà que des calculs électoraux à court terme. On ne peut que regretter l'absence de vision d'ensemble de François Hollande, et espérer qu'avant l'élection, sa "présidentialisation" se fasse davantage par une meilleure maturité intellectuelle que par un port de tête hautain.

mardi 13 décembre 2011

Pas besoin d'un droit de vote des étrangers

Le Sénat cherche à raviver un vieux serpent de mer de la gauche, à savoir le droit de vote des étrangers aux élections locales. Celui-ci ne se justifie pas, et cela se comprend aisément lorsque l'on cherche les arguments en sa faveur. Le premier tend à considérer une entreprise privée : l'étranger payant des impôts comme les Français devrait pouvoir décider de la façon dont est utilisée son argent. Il s'agit là ni plus ni moins du retour à la logique du suffrage censitaire. Au XIXème siècle, il fallait, selon les régimes, payer un minimum d'impôt ou bien être propriétaire pour pouvoir participer à la démocratie. Ceux qui contribuaient plus étaient alors vus comme plus importants, comme si c'était équivalent à avoir une part importante du capital d'une firme. Fort heureusement, on est passé à autre chose. Quelle place cela laisse-t-il à celui qui ne paye pas d'impôt ? Ce qui prime désormais, c'est la citoyenneté.

Le deuxième argument s'évacue tout aussi rapidement. Il consiste à dire que le droit de vote permettrait de mieux intégrer les étrangers. C'est oublier qu'être étranger n'est pas une fatalité. Ceux appelés à rester jusqu'à la fin de leurs jours en France peuvent très bien demander à obtenir la nationalité française. Une fois français, la vraie question qui se pose est celle de l'assimilation, mais ce n'est pas une condition pour pouvoir voter. Quant à ceux qui ne sont en France que pour une période déterminée, ils sont des invités vivant selon les règles édictées par les hôtes.

Le droit de vote est un droit associé à la citoyenneté, et celle-ci dépend de la nationalité. Le droit de vote aux élections municipales et européennes est accordé aux étrangers qui viennent des pays de l'Union Européenne, car avoir la nationalité de l'un de ces 27 pays permet d'être citoyen européen. Mais il n'y a pas de citoyenneté mondiale, il n'y a pas de réciprocité universelle des droits de vote accordés aux étrangers en dehors de l'Union Européenne. Et à l'heure actuelle, il n'y en a pas besoin. Commençons donc par respecter la citoyenneté française plutôt que de chercher à la vider de son contenu.

lundi 12 décembre 2011

L'influence perdue de la Grande Bretagne en Europe

Le dernier Conseil européen fut le théâtre de mouvements importants pour l'Union Européenne. Certes, il est difficile de savoir si l'accord auquel sont arrivés les dirigeants européen ouvrira la voie de la sortie de la crise des dettes souveraines. Mais il n'en est pas moins significatif. Pour commencer, il s'agit là de la première ébauche de politique économique commune... la politique économique commune en question étant celle de la rigueur budgétaire. On reprend ainsi les critères de convergence de stabilité, mais en se montrant plus strict, et intégrant davantage ces politiques économiques via une coopération renforcée. Le traité n'est pas encore précisément rédigé, mais ses grandes lignes sont connues. Le but étant qu'il soit formellement voté par chaque participant en l'espace de quelques mois, et qu'en attendant, ces grandes lignes soient d'ores et déjà appliquées par les gouvernements actuels.

L'autre évolution significative est la perte presque totale par la Grande Bretagne de son influence dans les institutions européennes. L'euroscepticisme virulent du parti conservateur britannique dessert grandement son pays. Le premier mouvement dans ce sens était le départ de ce parti du Parti Populaire Européen pour un groupe politique eurosceptique mais marginal. Encore récemment, la demande de certains députés d'organiser un référendum de sortie de l'Union Européenne a montré aux autres pays européens que la Grande Bretagne se montrait peu déterminée à jouer son rôle en Europe. Mais le coup de grâce fut la stratégie de négociation irréfléchie adoptée par David Cameron pour ce dernier sommet.

Angela Merkel voulait changer le Traité de Lisbonne pour y intégrer les nouvelles règles de rigueur budgétaire. C'était un objectif compliqué : sa ratification fut difficile, et c'était comme rouvrir la boîte de Pandore. Mais il n'était pas nécessaire de le modifier forcément, il était également possible de rajouter un nouveau traité supplémentaire avec ces nouvelles règles, tel un addendum ne concernant que ceux qui l'auraient signé. David Cameron a rapidement montré ô combien une modification du Traité de Lisbonne serait prise en otage pour tout et n'importe quoi : il s'opposait à toute modification s'il n'obtenait pas que la City soit épargnée de toute réglementation européenne sur les marchés financiers. Vu le rôle de ceux-ci dans le déclenchement de la crise financière de 2008 et sa propagation, c'eut été se tirer une balle dans le pied. Cette demande fut donc refusé nettement par les autres pays européens.

La stratégie britannique se révéla alors faible car l'accord de David Cameron n'était pas obligatoire. Nicolas Sarkozy avait comme plan de secours la possibilité d'un traité supplémentaire ne concernant que les pays de la zone euro. Les 17 pays en faisant parti se mirent rapidement d'accord, remplissant de facto l'objectif initial. En dehors de la Grande Bretagne, les pays n'appartenant pas encore à la zone euro n'ont pas voulu rester sur le bas côté, et ont alors décidé d'accepter également ce traité. La Grande Bretagne se retrouva alors seule, n'ayant ni son mot à dire sur ce traité, ni une garantie que la City sera protégée. On va désormais découvrir que l'on peut avancer sans elle.

Historiquement, la Grande Bretagne s'est attachée à avoir une certaine influence au fil des siècles sur les événements continentaux. Mais dernièrement, elle a cru qu'elle pouvait faire coïncider la politique européenne avec ce qu'elle croît être ses intérêts nationaux. En ne voulant rien concéder et en voulant tout obtenir, elle s'est elle-même mise hors jeu. Et de ce fait, nous assistons à une baisse de la puissance de nos voisins d'outre Manche.

dimanche 11 décembre 2011

Le bilan de Nicolas Sarkozy : aspects positifs

Après avoir vu les aspects négatifs du bilan de Nicolas Sarkozy, voyons désormais les points positifs les plus importants du quinquennat :

Il s'est révélé décisif en matière de politique étrangère. Cela s'est notamment vu à travers la libération des infirmières bulgares, le cessez-le-feu en Géorgie lorsque la France avait la présidence de l'Union Européenne ou bien au support accordé au vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne pour favoriser une transition la plus pacifique possible. Cette année encore, il a fait preuve de leadership en étant le premier à reconnaître le Conseil National de Transition en Libye, et en jonction avec le Royaume-Uni, en mettant en place une zone d'exclusion aérienne permettant la survie et in fine la victoire des forces rebelles.

Il a opéré le retour de la France dans l'OTAN, une décision courageuse qui en fin de compte, permet de renforcer l'influence française dans le monde et l'efficacité de nos forces armées.

Il a apporté une issue à la crise des institutions politiques européennes. Après le refus du Traité Constitutionnel Européen, il avait dès la campagne présidentielle proposé un plan de sortie de crise, qui a finalement abouti au Traité de Lisbonne. Si aujourd'hui, les règles de gouvernance économique sont débattues à nouveau, ce n'est pas le cas de la gouvernance purement politique.

Il s'est opposé avec succès à l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne. Les négociations se sont depuis enlisées, et aujourd'hui, plus grand monde n'y croit. Espérons que cela dure ainsi, ou bien que l'on entérine définitivement ce refus.

La plus grande réussite du quinquennat est sans conteste le travail réalisé sur l'enseignement supérieur, à travers la réforme de l'Université et le Plan Campus, deux vastes projets pour remettre les universités françaises au niveau où elles devraient se trouver, ce qui à long terme, favorisera grandement la France et son économie.

Le slogan "Travailler plus pour gagner plus" s'est concrétisé à travers la défiscalisation des heures supplémentaires. Le message envoyé est clair : la hausse de revenus ne doit pas dépendre de l'Etat, mais du travail effectué.

En achevant la réforme des retraites, le gouvernement a sauvé notre système par répartition. Ainsi, il n'a fait que revenir sur la décision désastreuse du passage à la retraite à 60 ans, datant d'il y a trente ans. Les régimes spéciaux de retraite ont également été réformés en début de mandat, même s'ils ne sont toujours pas supprimés.

Conformément à ses engagements, Nicolas Sarkozy a lié le ministère de l'environnement à celui des transports et de l'équipement, sous la direction d'une personnalité politique influente, ce qui a permis la mise en place du Grenelle de l'environnement.

L'Etat a pris le relais d'une région Ile-de-France désespérément inactive en prenant l'initiative de nouveaux projets de transports en commun pour le Grand Paris.

La réforme des collectivités locales a été mise en place, même si elle n'est pas encore appliqué. Si des conseillers territoriaux remplaceront les conseillers généraux et régionaux, on n'en est pas quand même à la suppression d'un échelon administratif, malheureusement.

Reste désormais à voir le projet du candidat, un projet que l'UMP se charge d'élaborer via de multiples conventions comme il y a cinq ans, mais il sera essentiellement modelé par les décisions du premier concerné lorsque celui-ci débutera sa campagne.

vendredi 9 décembre 2011

Le bilan de Nicolas Sarkozy : aspects négatifs

Dans six mois, le second tour de l'élection présidentielle aura eu lieu. D'ici un ou deux mois, la campagne électorale tournera à plein régime. La plupart des candidats se sont déjà déclarés. A priori, celui qui se présentera en dernier sera Nicolas Sarkozy, le Président sortant. Il aura défendre un projet, mais aussi un bilan. Alors que son mandat s'est écoulé aux neuf dixièmes, à quoi ressemble celui-ci ? Comme d'habitude, l'Histoire jugera des conséquences de son action sur le long terme, mais il est déjà possible d'observer dès maintenant ce qui a été fait, et ce qui ne l'a pas été. Comme pour tout, il y a des bonnes et des moins bonnes choses. Commençons donc par les aspects négatifs...

Le changement opéré par Nicolas Sarkozy n'a pas été aussi fort qu'espéré dans plusieurs secteurs. En matière économique notamment, le maintien de l'Etat Providence signifie toujours des déficits publics structurels qui ne sont pas combattus avec suffisamment d'efforts. Malgré le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, l'Etat peine à tailler dans ses dépenses, alors que c'est la voie à emprunter pour équilibrer les comptes publics. En même temps, la France reste gravement handicapée par les grèves et blocages syndicaux de toute sorte.

Le service minimum dans les services publics, souvent promis, ne s'est pas concrétisé. Dans les transports en commun en particulier, on a tout juste parlé d'une vague obligation d'information, ce qui ne peut contenter des voyageurs livrés à eux-mêmes dans un enfer quotidien.

En matière de politique budgétaire, le bouclier fiscal et la baisse de la TVA dans la restauration étaient des mesures qui pouvaient se justifier moralement, mais dont on n'avait tout simplement pas les moyens. De même, le grand emprunt a été vu comme une manne d'argent inespéré pour beaucoup, une somme dont on ne savait pas trop quoi faire. Notre endettement est bien trop fort pour qu'on puisse se le permettre.

La politique économique française s'est trop souvent concentré sur des relances de la consommation, quand ce qui manque à l'économie française, c'est une hausse des investissements. Au final, on ne fait que redistribuer l'argent que l'on a pas.

Le financement de la presse en ligne est une mesure néfaste pour l'indépendance de la presse, mais aussi pour nos finances publiques. Il devrait être supprimé au plus tôt.

Comme avec les gouvernements précédents, on expérimente beaucoup trop dans l'Education Nationale, avec une nouvelle réforme avec chaque nouveau ministre. Pendant ce temps-là, on renonce consciemment à maintenir le niveau des élèves, par exemple en sabordant les programmes scolaires.

La politique culturelle n'a pas été bonne. Pour commencer, la sanctuarisation du budget de la culture ne se justifiait absolument pas avec nos difficultés budgétaires, surtout que l'argent est régulièrement gâché. La publicité sur les chaînes de télévision publiques n'aurait pas dû être supprimée.

Si l'objectif de limiter le gouvernement à quinze membres à égalité d'hommes et de femmes fut initialement respecté, ce ne fut plus le cas au gré des remaniements où le considérations politiciennes ont trop souvent primé. On a ainsi vu passé un improbable ministère de la relance (quand celui du budget aurait très bien pu faire l'affaire), et l'élimination des centristes du gouvernement ne peut pas être considéré comme une bonne chose.

Pour éviter toute possibilité de contestation interne, Nicolas Sarkozy a décidé de mettre en sommeil son propre parti. Il n'est pas certain que cela l'ait vraiment servi.

Bien que promise, la réforme des institutions n'était pas nécessaire. On s'en rend d'ailleurs compte à l'usage.

A certains moments, le style a fait défaut à Nicolas Sarkozy, il est difficile de le contester. Mais ce n'est qu'une question de forme. Le népotisme pratique dans les Hauts-de-Seine est plus grave.

Malgré tout ce qui a été dit, la France reste globalement laxiste en matière de politique de sécurité. La distribution des forces policières reste à améliorer, et le système judiciaire est bien trop politisé... D'une manière générale, c'est la société toute entière qui tend à croire que les délinquants sont des victimes, ce qui ne peut que nous nuire.

L'assouplissement des règles de sans-papiers ne se justifiait pas. D'une manière générale, la politique migratoire ne fut pas si différente de celles menées précédemment.

Le projet d'Union Méditerranéenne s'est révélé être un échec, handicapé d'une part par le conflit Israélo-palestinien, et d'autre part par la méfiance de la Turquie, qui se méfait de ce qui était bien l'embryon du partenariat privilégié qu'on lui souhaite. La France a au moins eu le mérite d'essayer. On verra dans les prochaines années comment se transformera la Méditerranée avec les nouveaux gouvernements nés issues des révolutions de cette année.

Voilà donc ce qui peut lui être reproché. D'ici peu, nous verrons les changements positifs qu'il a apportés.

lundi 5 décembre 2011

Pour le PS, l'Allemagne paiera

Le Parti Socialiste a fait une salve de déclarations qui ressemblent à un tir groupé : feu sur l'Allemagne ! Et plus précisément, pour attaquer l'Allemagne, le PS a décidé de la dépeindre comme une menace, en évoquant les pires moment de l'histoire de nos voisins d'outre Rhin, à croire que l'on est en conflit ouvert avec eux. Dans cette catégorie, il y a eu Arnaud Montebourg, qui a accusé la chancelière allemande Angela Merkel de faire "une politique à la Bismarck", démontrant un resurgissement du nationalisme allemand. D'après lui, elle "construit la confrontation pour imposer sa domination". Voilà des propos lamentables, mais le pire c'est qu'ils ne sont pas isolés. En effet, un autre député socialiste, Jean-Marie Le Guen, a comparé la rencontre de Nicolas Sarkozy avec Angela Merkel et Mario Monti à Strasbourg à celle de Daladier à Munich en 1938, ce qui fait d'Angela Merkel... Adolf Hitler, ni plus ni moins. Voilà pour le sens des proportions. Et ce genre d'analogies continue, avec Julien Dray qui a comparé hier le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon au sabordage de la flotte française face à l'arrivée de l'armée allemande en 1942. Pour les socialistes, le gouvernement allemand est donc comparable aux nazis, et discuter avec lui fait des responsables français des lâches n'ayant pas le courage de lutter.

Aujourd'hui, François Hollande rencontre le SPD allemand, qui n'est pas au pouvoir. Cela ne servira pas à grand chose dans l'immédiat. S'il est élu Président de la République, c'est bien avec Angela Merkel et ce gouvernement que les socialistes trouvent si horrible qu'il devra traiter. En matière de politique européenne, le projet du PS semble considérer que le Parti Socialiste français décidera ce qu'il veut comme il veut. Pourtant, la diplomatie est toujours une affaire de compromis, et par définition, on obtient jamais totalement ce que l'on veut si l'on fait des concessions. Le Parti Socialiste pense qu'un compromis est un signe de lâcheté face à une Allemagne hégémonique. Voilà une vision européenne bien malsaine. Quant aux clichés que les socialistes nourrissent sur nos premiers partenaires, ils sont consternants.

Cette agressivité est d'autant plus forte que la France est en position de faiblesse : elle ne peut pas forcer l'Allemagne à faire quelque chose qu'elle ne veut pas. Le PS voudrait que l'Allemagne vienne plus fort à la rescousse de tous les pays dont les finances publiques n'ont pas été gérées rigoureusement. Comme d'habitude, il défend un Etat Providence où c'est toujours quelqu'un d'autre qui paie. Dans la vision historique des relations franco-allemandes, la référence des socialistes ici, c'est "l'Allemagne paiera", comme lorsqu'il fallait forcer l'Allemagne à payer la reconstruction française après la première guerre mondiale. Mais tout cela appartient au passé, et l'archaïsme économique du PS ne doit pas se transformer en archaïsme diplomatique également.

dimanche 4 décembre 2011

Les emplois fictifs dont bénéficient les syndicats

Le Figaro Magazine révèle que l'Etat consacre au minimum 1,34 milliards d'euros en mises à disposition de fonctionnaires aux syndicats. C'est un chiffre énorme, et qui ne se justifie pas. Ce n'est pas à l'Etat de subventionner les syndicats, pour être indépendants, ceux-ci doivent vivre de leurs ressources propres, telles que les cotisations de leurs adhérents. En versant de telles mannes, il n'est pas étonnant qu'ils soient déresponsabilisés vis-à-vis de leurs finances, et que l'argent soit dépensé n'importe comment, comme le montre la même enquête. Certes, les syndicats ne viendront pas se plaindre qu'ils vivent la belle vie sur le dos du contribuable. Mais pour l'ensemble des Français, il s'agit bien de gaspillage d'argent public caractérisé. Il est dès lors inutile de demander des nouveaux recrutements dans la fonction publique, quand une partie si importante des fonctionnaires ou agents publics s'occupe d'autre choses que l'activité pour laquelle ils ont été embauchés. On a récemment vu que les professeurs disparaissaient des classes, mais restaient suffisamment nombreux normalement pour l'effectif des élèves. Voilà une explication.

Les mises à disposition d'agents publics aux syndicats s'apparentent à des emplois fictifs. L'analogie est frappante : conformément à la définition, il s'agit bien de "personnes percevant une rémunération pour une activité qu'elles n'exercent pas, par exemple en poursuivant des activités partisanes ou militantes au lieu d'effectuer le travail pour lequel elles sont censées être rémunérées". Un professeur qui n'est pas devant les élèves mais s'occupe de question syndicales sur son temps de travail n'a pas à être qualifié de professeur. Cela vaut d'ailleurs pour toutes les mises à disposition de fonctionnaires.

La suppression du financement public des syndicats de la fonction publique ne bénéficierait pas à de quelconques patrons ou à de riches propriétaires d'entreprises, mais bien au peuple français. L'intérêt de celui-ci, c'est que l'argent public soit bien géré, et les déficits publics actuels montrent qu'il faut impérieusement faire des économies. Arrêter de gaspiller l'argent public sur des missions qui ne relèvent pas de l'Etat est donc une voie sur laquelle il faut s'engager résolument, et le financement des syndicats en fait partie.

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