Une incroyable disparition des professeurs... dans les classes seulement
Par xerbias, dimanche 2 octobre 2011 à 19:54 :: General :: #682 :: rss
A l'occasion de la grève de l'Education Nationale du 27 septembre dernier, l'association SOS Education a fait une vidéo que l'on découvre progressivement.
Son propos est clair, et s'appuie sur l'état de l'école, qui compile des indicateurs donnés par l'Education Nationale elle-même, datant d'il y a moins d'un an. Les grévistes demandaient davantage de moyen pour l'Education Nationale, et protestaient contre la diminution du nombre d'enseignants. SOS Education veut montrer qu'il y a déjà largement suffisamment d'enseignants, et que c'est plus un problème de méthode qu'autres choses. Vérifions ce raisonnement.
D'après l'état de l'école, début 2010, il y avait 852 907 enseignants, relevant tant du primaire que du secondaire, du public que du privé. Ce chiffre est corroboré par les indicateurs de l'INSEE, qui permet d'en comprendre la répartition : 368 928 enseignants dans le primaire, et 483 979 enseignants dans le secondaire
. Par le même moyen, on sait qu'il y 6 647 000 élèves dans le primaire, et 5 332 000 élèves dans le secondaire. Le total est donc de 11 979 000 élèves, correspondant aux 12 millions indiqués par SOS Education.
11 979 000 divisé par 852 907 donne bien 14 élèves par classe. Dans la réalité, on en est loin. On continue donc de chercher ce qui créé cette différence. Dans le primaire, il n'y a normalement qu'un seul professeur par classe. 6 647 000 élèves divisés par 368 928 donnent une moyenne de 18 élèves par professeur, et donc par classe. Dans le secondaire, c'est plus compliqué, vu qu'un professeur, suivant s'il est certifié ou agrégé, fera 15 ou 18 heures. Arrondissons une moyenne pondérée largement en dessous, et disons un temps de cours de 17 heures par professeur.
Si l'on fait la moyenne des heures de cours reçues par chaque élève dans le secondaire, sans option (et en se basant sur les voies générales au lycée), on arrive à un chiffre de l'ordre de 26 heures de cours. Le ratio de professeurs nécessaires par classe (pour faire ce nombre d'heures) est donc d'environ 1,5. Or 5 332 000/(483 979/1,5) donne 16,55 élèves par classe. Que ce soit en primaire ou dans le secondaire, il ne devrait donc pas y avoir de classes surchargées, et SOS Education a raison sur cet argument que l'on vérifie sans peine.
Alors, où passe la différence ?
La vidéo de SOS Education pointe quelques éléments. Elle ne parle pas du banal absentéisme, qui semble toucher les professeurs en plus des élèves. On découvre ainsi que les congés maladie sont bien plus fréquents dans l'Education Nationale qu'ailleurs, n'étant pas contrôlés. Il faut tenir également compte des stages et formalités demandés par l'Education Nationale aux profs, mais à vrai dire, les absences courtes sont rarement remplacées au pied levé (et ne demandent donc pas d'enseignants supplémentaires).
Dans le secondaire, les options semblent nécessiter des effectifs d'enseignants considérables, et, en rapport avec leur utilité, représentent donc un gaspillage financier de premier ordre. Les décharges, syndicales ou non, sont également pointées du doigt, et devraient être supprimées : un salarié doit être rémunéré par l'organisme qui l'emploie réellement. Par ailleurs, de nombreux professeurs sont tout simplement mis au placard s'ils sont trop mal notés : ils ne peuvent être virés, mais restent rémunérés.
Le gouvernement peut donc encore largement continuer à tailler dans les effectifs de l'Education Nationale, à charge pour lui de savoir réorganiser tout cela et de mettre fin aux gabegies qui l'empoisonnent de toute évidence. A ce titre là , il pourrait même réussir l'exploit de faire baisser le nombre réel d'élèves par classe, tout en diminuant le nombre de professeurs.
Son propos est clair, et s'appuie sur l'état de l'école, qui compile des indicateurs donnés par l'Education Nationale elle-même, datant d'il y a moins d'un an. Les grévistes demandaient davantage de moyen pour l'Education Nationale, et protestaient contre la diminution du nombre d'enseignants. SOS Education veut montrer qu'il y a déjà largement suffisamment d'enseignants, et que c'est plus un problème de méthode qu'autres choses. Vérifions ce raisonnement.
D'après l'état de l'école, début 2010, il y avait 852 907 enseignants, relevant tant du primaire que du secondaire, du public que du privé. Ce chiffre est corroboré par les indicateurs de l'INSEE, qui permet d'en comprendre la répartition : 368 928 enseignants dans le primaire, et 483 979 enseignants dans le secondaire
. Par le même moyen, on sait qu'il y 6 647 000 élèves dans le primaire, et 5 332 000 élèves dans le secondaire. Le total est donc de 11 979 000 élèves, correspondant aux 12 millions indiqués par SOS Education.
11 979 000 divisé par 852 907 donne bien 14 élèves par classe. Dans la réalité, on en est loin. On continue donc de chercher ce qui créé cette différence. Dans le primaire, il n'y a normalement qu'un seul professeur par classe. 6 647 000 élèves divisés par 368 928 donnent une moyenne de 18 élèves par professeur, et donc par classe. Dans le secondaire, c'est plus compliqué, vu qu'un professeur, suivant s'il est certifié ou agrégé, fera 15 ou 18 heures. Arrondissons une moyenne pondérée largement en dessous, et disons un temps de cours de 17 heures par professeur.
Si l'on fait la moyenne des heures de cours reçues par chaque élève dans le secondaire, sans option (et en se basant sur les voies générales au lycée), on arrive à un chiffre de l'ordre de 26 heures de cours. Le ratio de professeurs nécessaires par classe (pour faire ce nombre d'heures) est donc d'environ 1,5. Or 5 332 000/(483 979/1,5) donne 16,55 élèves par classe. Que ce soit en primaire ou dans le secondaire, il ne devrait donc pas y avoir de classes surchargées, et SOS Education a raison sur cet argument que l'on vérifie sans peine.
Alors, où passe la différence ?
La vidéo de SOS Education pointe quelques éléments. Elle ne parle pas du banal absentéisme, qui semble toucher les professeurs en plus des élèves. On découvre ainsi que les congés maladie sont bien plus fréquents dans l'Education Nationale qu'ailleurs, n'étant pas contrôlés. Il faut tenir également compte des stages et formalités demandés par l'Education Nationale aux profs, mais à vrai dire, les absences courtes sont rarement remplacées au pied levé (et ne demandent donc pas d'enseignants supplémentaires).
Dans le secondaire, les options semblent nécessiter des effectifs d'enseignants considérables, et, en rapport avec leur utilité, représentent donc un gaspillage financier de premier ordre. Les décharges, syndicales ou non, sont également pointées du doigt, et devraient être supprimées : un salarié doit être rémunéré par l'organisme qui l'emploie réellement. Par ailleurs, de nombreux professeurs sont tout simplement mis au placard s'ils sont trop mal notés : ils ne peuvent être virés, mais restent rémunérés.
Le gouvernement peut donc encore largement continuer à tailler dans les effectifs de l'Education Nationale, à charge pour lui de savoir réorganiser tout cela et de mettre fin aux gabegies qui l'empoisonnent de toute évidence. A ce titre là , il pourrait même réussir l'exploit de faire baisser le nombre réel d'élèves par classe, tout en diminuant le nombre de professeurs.
Commentaires
1. Le dimanche 2 octobre 2011 à 20:55, par Io
2. Le dimanche 2 octobre 2011 à 21:03, par corto74
3. Le dimanche 2 octobre 2011 à 21:44, par Io
4. Le dimanche 2 octobre 2011 à 22:31, par xerbias
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