Dimanche prochain, c'est le second tour de la primaire socialiste. Un débat a eu lieu entre les deux candidats restants, il ne fut pas d'un grand intérêt. Il faut dire que Martine Aubry et François Hollande ne génèrent pas beaucoup d'enthousiasme sur leur personne. Si l'on compare avec les enthousiasmes qu'avaient su réunir autour d'eux Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy ou François Bayrou en 2007, ou même que l'on voyait naître en faveur de Dominique Strauss-Kahn en début d'année, on ne peut que constater qu'il n'y a pas de vague pour qui que ce soit. Le principe de la primaire rencontre le succès, mais les votants expliquent eux-même qu'il s'agit de choisir le candidat qui aura le plus de chances de gagner, et non pas de choisir celui qui sera le meilleur Président de la République. Et depuis le retrait forcé de DSK, Martine Aubry et François Hollande ne peuvent être que des candidats de second choix, présents à ce rendez-vous par un coup du sort.

Comme au jeu des sept différences, en recherchant ce qui diffère, on se rend compte de tout ce qu'ils ont en commun. Deux énarques de la même génération, deux apparatchiks du Parti Socialiste, en théorie devant se soumettre au même programme... Avec Martine Aubry et François Hollande, on a donc le choix entre un mauvais bilan et l'absence de bilan, entre la gauche sectaire et la gauche molle, pour reprendre leurs propres mots. Mais même s'il y a des nuances entre ces deux candidats, il n'est pas certain que cela se concrétise une fois au pouvoir. Si l'un des deux est élu Président, qui sera Premier ministre, si ce n'est l'autre ? Certes, Martine Aubry a d'ores et déjà prévenu qu'elle donnerait une grande place dans la République à Ségolène Royal, mais ce serait encore pire si celle-ci devait accéder à Matignon.

C'est donc un tiercé dont on a les gagnants, mais dont on ignore l'ordre. Le vote de dimanche sert alors à déterminer qui ira à Matignon, et qui ira à l'Elysée. L'amplitude de ce choix est des plus restreintes, et ce second tour ne démontre, en fin de compte, que le manque de leadership naturel de nos deux postulants.