mardi 25 octobre 2011
Le cas Pulvar
Par xerbias, mardi 25 octobre 2011 à 12:27 :: General

Néanmoins, il faut bien avouer que cette illusion ne tenait pas auparavant non plus. Quand elle présentait le Soir 3 en tandem avec Louis Laforge, elle formait un duo rigoureux et peu attaquable. Mais quand elle prit seule les commandes du 19/20, elle se révéla être une journaliste nettement engagée à gauche. Que ce soit au niveau des choix de rédaction ou de sa façon de mener les interviews, il était difficile de ne pas remarquer ses préférences idéologiques, et sa volonté de présenter une réalité biaisée. Elle s'en cachait d'autant moins qu'elle n'était pas la dernière à manifester contre le gouvernement. Et on retrouve également cet engagement dans ses choix de carrière : France 3, i-Télé et France Inter, soit uniquement des médias orientés à gauche. Cela a au moins une certaine cohérence.
Aujourd'hui, Audrey Pulvar a deux activités. D'une part, elle est polémiste dans l'émission de Laurent Ruquier, On est pas couché. Son tropisme de gauche n'y pose pas problème, c'est même la raison de sa présence. A l'instar de Eric Naulleau et d'Eric Zemmour précédemment, elle forme un duo avec une polémiste de droite, Natacha Polony, ce qui permet un certain équilibre. D'autre part, elle présente la tranche d'informations de France Inter de 6h à 7h. Cette fois, c'est plus délicat. Une journaliste engagée politiquement peut-elle assurer la présentation des informations, avec tous les biais que cela suppose ?
Pour France Inter, la réponse est oui. Mais pour travailler à France Inter, mieux vaut être de gauche de toute façon. Sur France Inter, la gauche est à l'honneur toute la journée, et Stéphane Bern confiait récemment avoir quitté la station car elle ne le considérait pas assez conforme avec les valeurs d'une certaine gauche. La présence d'Audrey Pulvar n'est donc en aucun cas une anomalie, et la vraie question est surtout de savoir s'il est normal que l'argent des contribuables finance un groupe médiatique aussi politiquement marqué. Un véritable service public médiatique devrait s'adresser à tout le monde, plutôt qu'à la seule gauche satisfaite d'elle-même.
Reste la question de la déontologie personnelle. En avril 2006, un homme politique dénonçait le "conflit d'intérêts évident" à propos du lien entre Béatrice Schönberg et Jean-Louis Borloo. Il rajoutait " Dans le monde politico-médiatique actuel, ceux qui ont le pouvoir se permettent de piétiner les règles du jeu. Il est temps que cela change !" L'homme politique en question ? Arnaud Montebourg. S'il était cohérent avec lui-même, il serait le premier à demander le retrait de sa compagne de l'antenne, ou à cesser son propres engagement politique. Cela reste un très gros "si".
Image : AFP