A l'occasion des cinquante ans de l'Union Européenne en mars dernier, l'opportunité de porter un regard attentif sur chacun des pays la composant se faisait jour. Le but étant de mieux comprendre les problématiques de ces différents pays pour envisager les pistes d'évolution de l'Union Européenne. Ce tour de l'Europe ayant été pratiquement réalisé sur ce blog, l'heure est à en tirer les leçons, pour ensuite envisager des pistes possibles. Evidemment, les leçons apprises ne sont pas vraiment de grandes révélations, et il n'y a pas de chemin qui résoudrait tout de façon magique dans la construction européenne. On remarque tout de même que les pays qui forment l'Union Européenne peuvent être classés en trois catégories quant à leurs aspirations. Il y a d'une part ceux qui se félicitent avant tout de la zone de libre échange qu'elle représente, et encourage la Commission Européenne à se concentrer sur son travail de dérégulation, poursuivant ainsi la politique libérale que ces pays mettent en œuvre à domicile. Les pays que l'on retrouve dans cette catégorie sont la Grande Bretagne, les pays de l'Europe de l'est et dans une certaine mesure les Pays-Bas. Ils s'opposent nécessairement aux pays qui sont en faveur d'une intégration fédérale, où l'Union Européenne aurait davantage de compétences pour qu'il y ait des politiques communes et donc plus efficaces en de nombreux domaines. Il s'agit là de pays comme l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne, qui ont une véritable foi envers le projet européen. Il y a aussi des pays à la position plus incertaine : la France ne souhaite certainement pas une Europe exclusivement libérale, mais peine à se conformer aux politiques communes qu'elle favorise souvent. C'est alors une conception de l'Europe où chaque pays vient défendre son intérêt particulier qui prévaut, où le but est de recevoir plus que ce qui est donné.

Comment s'étonner, alors, que la construction européenne soit un projet qui aujourd'hui semble largement essoufflé ? Certes, le nouveau traité institutionnel devrait permettre dans peu de temps de sortir l'Union Européenne de l'impasse où les rejets français et néerlandais du Traité Constitutionnel l'avaient envoyée, mais le manque de perspectives du projet européen semble aujourd'hui flagrant. C'est la conséquence de deux maux : le manque de consensus sur le but à atteindre de l'Union Européenne d'une part, et l'éloignement des institutions européennes vis-à-vis du reste de la population d'autre part. Ces maux sont suffisamment profonds pour bloquer la construction européenne pour la décennie à venir, voire au-delà. Raison de plus pour les prendre à bras le corps, et à entamer une réflexion sur d'éventuelles solutions possibles. Sont-ils dépassables, et si oui, comment ? D'une manière générale, quelles peuvent être les pistes d'évolution de l'Union Européenne ? Heureusement, le champ des possibilités reste immense.