Nous avons appris aujourd'hui la disparition d'un des plus grands dirigeants communistes de la planète, Kim Jong-il, dictateur de la Corée du Nord. On pourrait penser que, en tant que despote mégalomane, il ne mérite pas notre compassion. Mais il faut savoir dépasser le cadre individuel : le drame de la Corée, ce n'est pas tant le fait que Kim Jong-il était un dictateur, mais le fait qu'elle vive sous un régime communiste. Et s'il y a bien une chose que l'histoire a prouvé invariablement, c'est que l'application du marxisme au niveau d'un Etat équivaut à mettre en place une dictature insensée. Le jeune Kim Jong-un reprend le poste de dictateur qu'ont occupé son père et son grand père auparavant, donnant à tout cela une allure de monarchie. Cela ne change pas grand chose qui occupe le poste de despote dans ce régime, tant que les structures communistes perdureront, il y aura une dictature.

Si le dirigeant de la Corée du Nord venait par hasard à desserrer l'étau de l'appareil d'Etat sur les libertés individuelles, il y a fort à parier que le régime s'écroulerait rapidement, comme on l'a vu avec l'URSS sous Gorbatchev. C'est justement une raison de penser que rien ne bougera. Cette stabilité peut désespérer tous cex qui ne sont pas proches de l'extrême gauche. La situation est terrible, d'abord pour les Coréens du Nord eux-mêmes, vivant coupés de tout, et sujets à d'effroyables famines. Ensuite pour le reste du monde, menacé par l'armement nucléaire d'un régime paranoïaque. Voilà pourquoi le moment peut représenter une opportunité pour les autres pays, et qu'ils tentent d'orienter la Corée du Nord vers une nouvelle direction.

On peut en revanche éprouver une réelle tristesse pour la disparition de Vaclav Havel, l'ancien Président tchèque qui réussit autrefois à faire tomber une dictature communiste similaire sans recourir à la violence. En début d'année, ce blog souhaitait que le prix Nobel de la paix lui soit décerné. Cela n'a pas été le cas, et il ne pourra plus obtenir cette récompense, vu qu'elle ne peut être décernée à titre posthume. On aurait pu croire que ce manquement s'expliquait parce qu'il y avait tellement de gens plus méritants que lui. Si seulement... Mais quand on voit qu'un Barack Obama à peine élu l'obtint à sa grande surprise, on se dit qu'il faut relativiser l'importance de telles distinctions. La plus grande récompense de Vaclav Havel, c'est la liberté retrouvée des Tchèques et des Slovaques. De quoi faire rêver les Nord-Coréens.