La campagne électorale du premier tour s'achève. Les professions de foi arrivent dans les boîtes aux lettres, et force est de constater qu'elles n'ont pas grand chose d'enthousiasmant. Elles sont pour la plupart profondément stupides et totalement déconnectées de la réalité, à croire qu'il suffit de claquer des doigts pour que tout aille mieux et que tout soit plus facile. Les plus navrantes sont évidemment celles du trio de candidats communistes, mais même chez Nicolas Dupont-Aignan, on trouve des choses comme "la gratuité du téléchargement sur internet". D'une manière générale, cette campagne électorale aura été parfaitement consternante, et cela, quelque soit le candidat. Néanmoins, c'est au peuple que revient la décision finale, et il lui faut choisir le Président des cinq prochaines années parmi dix noms.

Il y a de cela exactement un an, j'avais mentionné le fait qu'il n'y avait que trois personnes pour lesquelles je pouvais voter parmi les candidats potentiels. Il s'agissait de François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy. Cela se confirme maintenant que l'on connait les candidats qui sont présents : Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Jean-Luc Mélenchon sont de dangereuses reliques d'un autre temps, perdus dans leur propre monde et coincés avec une doctrine qui n'a jamais fonctionné. Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen font de la construction européenne le bouc émissaire de nos propres échecs. Jacques Cheminade n'est pas plus pertinent aujourd'hui que lors de sa première candidature, il y a dix-sept ans. Eva Joly s'est montré parfaitement navrante dans cette campagne électorale, et à ce titre, représente bien son parti. Quant à François Hollande, non seulement son programme n'est en rien si raisonnable que l'on cherche à nous le faire croire, mais il n'a jamais montré avoir les qualités nécessaires pour occuper la fonction de Président de la République française. Au contraire.

Jean-Louis Borloo ne s'est pas présenté. Restent donc François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Pendant cette campagne, François Bayrou a mis en avant deux axes importants : la nécessité de produire en France, et le rétablissement des comptes publics. Ce sont deux bonnes pistes, ce sont en effet des buts à atteindre. Malheureusement, il est resté flou ou peu convaincant sur la façon d'arriver à ces objectifs. Plus globalement, la rigueur budgétaire et l'engagement européen sont des principes importants traditionnellement défendus par le centre droit. Ils pourraient être davantage défendus dans la France d'aujourd'hui, mais le centre droit est justement divisé par la volonté de François Bayrou. En faisant une fixation sur l'Elysée, il se prive de toute influence politique. Son "indépendance" n'est en fin de compte pas utile pour le pays.

De son côté, Nicolas Sarkozy a clairement les qualités requises pour être chef de l'Etat. Toujours fiable dans les moments importants, son quinquennat aura vu plusieurs échecs, mais aussi un grand nombre de réussites. C'est d'ailleurs un hommage implicite : la gauche ne compte pas revenir sur la plupart de ses réformes. On peut regretter que les réformes n'aient pas été assez loin, notamment en matière de compétitivité des entreprises et sur la maîtrise de la dépense publique. Ce serait justement les grands chantier d'un second quinquennat. Voilà pourquoi la réélection de Nicolas Sarkozy est nécessaire.