La presse évoque le fait que Nicolas Sarkozy pourrait se déclarer favorable au mariage gay lors de la campagne présidentielle à venir. C'est un sujet qui divise la droite. Une partie n'y voit aucun problème. Une autre partie y est hostile, considérant qu'un mariage, c'est entre un homme et une femme. Aux Etats-Unis, certains voient dans le mariage gay une menace sur les familles, car il remettrait en question le modèle traditionnel de famille qui est le socle des sociétés occidentales. C'est à croire qu'une fois légalisé, un grand nombre d'hétérosexuels serait tout à coup attiré par les lueurs de l'homosexualité, et qu'en ne faisant plus d'enfants, l'espèce humaine serait condamnée à s'éteindre. C'est assez conceptuel, et à vrai dire, tout à fait ridicule. Un hétérosexuel ne se transforme pas en homosexuel par simple conversion.

Le mariage, c'est une déclaration mutuel d'amour devant le monde, un engagement d'être là pour l'autre jusqu'à ce que la mort sépare. S'il y a bien quelque chose de magique dans le monde, c'est le fait que la vie naisse de l'amour. Le mariage se base sur un amour véritable entre deux personnes, un engagement éternel. Le mariage gay n'est pas une menace pour le mariage, bien au contraire : tant mieux si des couples homosexuels reposent également sur un tel amour. Cela confirme même la force de ce sentiment. En fait, si on regarde notre société actuelle, on constate aisément que la vraie menace sur les familles est ailleurs. C'est le divorce.

C'est un sujet que les sociologues adorent, les articles abondent sur les familles recomposées ou sur la nouvelle vie après un mariage. Mais très souvent, le divorce est un abîme de désespoir. Sa possibilité même fragilise le concept du mariage, et introduit l'idée qu'il ne s'agit que d'un engagement temporaire. Il faut être deux pour se marier, on peut obtenir seul le divorce. Il s'agit d'un consumérisme des sentiments, on divorce et on se remarie au gré des années, sans qu'il n'y ait plus rien de stable. Dans ce qui est censé être de l'amour, on essaie de maximiser son gain personnel, révélant ainsi un égoïsme dans ce qui aurait du être un partage total.

Les divorces ont bien sûr des conséquences pour les enfants. Voir leurs parents ne plus être là l'un pour l'autre fragilise la protection que devrait offrir la famille. La vie au sein des familles monoparentales reste tout de même plus dure, et devenir un objet de négociation et de division n'a rien de satisfaisant pour les enfants. Et au final, il y a la solitude, qui contrairement à un deuil, pouvait être évitée.

Il ne s'agit évidemment pas de dire qu'il faudrait interdire le divorce. On peut toutefois regretter qu'il soit aujourd'hui si répandu. Le gouvernement souhaite mieux préparer les couples qui veulent passer par le mariage civil pour leur faire comprendre la portée de leur engagement. Ce n'est pas une mauvaise idée. Au delà de ça, c'est toute une mentalité qui est à changer, celle du mariage conditionnel. Mais, cela ne passe pas par des décrets ou des textes de loi.