Le dernier rapport de l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique) sur l'Iran fut loin d'être positif, c'est le moins que l'on puisse dire. Le pays progresse dans sa quête de l'arme nucléaire, et s'approcherait même du but. Israël, cible directe d'éventuels projectiles de la sorte, est d'ores et déjà sur le pied de guerre, et menace de commencer les bombardements d'un instant à l'autre. Le reste des pays occidentaux ont une approche différente. Il s'agit de la mise en place de nouvelles sanctions. Bien sûr, cela fait plus de trente ans que l'Iran est l'objet de sanctions de toute sorte. Mais ces dernières années, elles ont été particulièrement sévères, avec des effets sensibles sur l'économie iranienne. Celle-ci est sur la voie du délabrement, et la population ressent l'impact non pas d'une guerre militaire conventionnelle, mais bien d'une guerre économique qui est d'ores et déjà en cours.

Et avec les conclusions apportées par ce rapport de l'AIEA, cela ne risque pas de s'améliorer. L'Union Européenne et le Japon vont désormais arrêter d'acheter le pétrole iranien. Certes, il restera d'autres clients potentiels, mais selon la loi de l'offre et de la demande, les prix baisseront fortement. Alors que 80 % des revenus de l'Iran proviennent du pétrole, voilà qui asséchera encore plus l'économie iranienne. Les décisions politiques prises par le pouvoir iranien a dès lors des conséquences très concrètes pour la population, et le doute s'installe dans la population. Le pays s'oriente vers un cul de sac.

C'est pour échapper à de telles sanctions que l'Iran a voulu faire pression sur les pays occidentaux, en menaçant de fermer le détroit d'Ormuz, passage important pour l'acheminement du pétrole. C'est en fait un aveu de faiblesse, puisque l'Iran ne ferait pas de telles menaces s'il n'était pas acculée. En prenant en otage une part importante du pétrole mondiale, il cherche à préserver ses intérêts, mais le blocage en lui-même desservirait le pays. En outre, il s'agit d'un casus belli évident, et chercher à prendre le contrôle d'une zone ne relevant pas de ses eaux territoriales l'exposerait à la répression armée de ses opposants, notamment américains mais pas seulement. On arriverait à une situation inverse à celle irakienne. En Irak, les Etats-Unis ont déclenché le conflit sur le concept de guerre préventive. Là, ce serait l'Iran qui forcerait les hostilités en mer. Mais il s'agit là de guerre conventionnelle, et l'on peut douter de la capacité de résistance de l'armée iranienne lors d'une bataille navale face aux Etats-Unis, qui ont plus de porte-avions que tout le reste du monde réuni.

Personne n'a donc vraiment intérêt à ce qu'il y ait une escalade de la violence. L'idéal serait que les islamistes iraniens cèdent, par pression diplomatique ou sous la pression de la population. Malheureusement, les élections présidentielles de 2009 ont été trafiquées, et le voile vaguement démocratique qui perdurait a disparu. Les dirigeants ne sont pas soumis au peuple par les urnes, et à moins d'une révolte populaire, ne changeront pas de ligne de conduite. Difficile d'être optimiste dans une telle situation, et c'est le peuple iranien qui subit le premier les conséquences de tout ça.