Le traitement de la question des OGM dans les médias français est très souvent bien complaisante envers les opposants, généralement des militants qui n'hésitent pas à saccager les champs de cultures génétiquement modifiés pour rendre justice selon leurs propres critères. Cela ne rend pas service au débat. Car si une forte majorité des Français se déclare spontanément contre les aliments génétiquement modifiés, craignant les apprentis sorciers, il est intéressant de creuser plus en profondeurs à ces organismes, à leurs risques et à ce qu'ils peuvent apporter.

Aujourd'hui, l'un des principals reproches faits aux OGM concerne les semanciers, notamment Monsanto. Ils sont accusés de vouloir breveter le vivant, et d'empêcher les agriculteurs de resemer les graines issues des récoltes en rendant les plantes génétiquement modifiées fertiles, de telle manière qu'ils soient obligés d'en racheter chaque année, provoquant ainsi une rente de fait sur l'agriculture pour ces grandes entreprises. D'autre part, celles-ci modifient les plantes pour les rendre résistantes à leurs pesticides, le Round Up étant celui vendu par Monsanto. L'utilisation de produits chimiques si violents qu'ils faillent génétiquement modifier les plantes cibles n'est pas sans conséquence : l'impact n'est pas neutre en matière d'environnement, que ce soit au niveau des sols ou de la faune (les abeilles souffriraient de tels pesticides).

En France les opposants s'opposent donc aux cultures d'OGM, saccageant indifférement champs d'études et champs d'agriculteurs. L'un des arguments avancés est le principe de précaution : on ne sait pas quel serait l'impact des OGM sur la santé humaine, et le patrimoine naturel serait menacé par ces plantes transformées par l'homme, qui se dissémineraient facilement à travers les champs, même ceux n'étant pas concernés par les plantages d'OGM. Ce dernier argument est étrange : en effet, si les plantes génétiquement modifiées sont stériles, comment pourraient-elles alors se disséminer et se méler à d'autres champs ? Et la Terre est déjà largement recouverte de plantes issues de la main de l'homme. Par exemple, la carotte orange telle qu'on la connaît n'existait pas de façon naturelle, elle est issue de croisements pensés à la Renaissance. De plus, les changements génétiques opérés ne sont pas tels que la plante ne serait plus digestible par l'organisme humain, ou propre à lui apporter de quelconques dégénérescences. Il y a un consensus fort sur ce sujet.

La main mise sur le domaine par des entreprises comme Monsanto est bel et bien préoccupant. Mais cela ne veut pas dire que le principe même des organismes génétiquement modifiés est à combattre. Les promesses sont grandes : la recherche peut permettre d'obtenir des espèces plus productives, plus résistantes aux conditions climatiques ou plus resistantes face aux insectes. Mais cela nécéssite justement de rechercher de façon intensive dans ces directions, pour ne pas laisser les OGM dans la seule main de Monsanto. Pourtant, les opposants aux OGM ne sont pas enclins à faire dans la demi-mesure, et saccagent violemment les champs de la recherche publique française, comme ceux de l'INRA.

Alors que le monde semble s'enfoncer de plus en plus dans une crise alimentaire, il apparaît que les OGM pourraient représenter une porte de sortie, si maniés de façon prudente et si conçus dans le but de profiter à l'ensemble de l'humanité. Cette possibilité est pourtant barrée en France par des doctrinaires militants qui se font plaisir en croyant préserver la nature alors qu'ils ne font que tirer l'humanité vers le bas.