mardi 13 septembre 2011
Evolution de la TNT : limitons les changements de normes
Par xerbias, mardi 13 septembre 2011 à 14:46 :: Economie
Le président du CSA, Michel Boyon, vient de rendre un rapport au Premier ministre sur l'avenir de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Deux multiplex vont être libres à l'arrêt de la diffusion analogique, la première question est de savoir qu'en faire. A l'origine, il était prévu que les grands groupes présents pourraient chacun lancer une nouvelle chaîne, mais cette disposition est remise en cause par la Commission Européenne. En même temps, toutes les chaînes actuelles ne peuvent être toutes diffusées en haute définition (HD) si l'on s'en tient à la norme de diffusion actuelle. Michel Boyon considère donc qu'il faut donc non seulement procéder à la généralisation de la norme de compression MPEG-4 (qui concerne actuellement les chaînes HD et les chaînes payantes), mais qu'il faut aussi en même temps procéder à un changement de norme de diffusion, pour passer au DVB-T2 au lieu du DVB-T. Concrètement, cela voudrait dire que d'ici quelques années, l'ensemble des Français devraient acheter à nouveau de nouveaux téléviseurs ou de nouveaux adaptateurs.
Michel Boyon est conscient de la colère que cela provoquerait chez les consommateurs : ils verraient qu'on les oblige à réinvestir régulièrement dans leur matériel, et se demanderaient à juste titre quand est-ce que cela prendrait fin. Surtout que le rapport n'exclue pas que par la suite, on doive changer à nouveau de norme de diffusion, pour passer du DVB-T2 au DVB-NGH, avec un nouveau changement de matériel à la clé. Mais il fait valoir que les Français ont l'habitude de changer régulièrement de téléviseur, donc ce n'est pas grave. Ainsi, on travaillerait directement pour l'obsolescence programmée du matériel : quand bien même un téléviseur ne tomberait pas en panne qu'il n'en resterait pas moins un produit jetable, au gré des changements arbitraires de normes. Pour le CSA, la priorité, c'est d'augmenter le nombre de chaînes, et d'augmenter le nombre de chaînes en HD.
Est-ce vraiment l'objectif à rechercher ? Il est en tout cas possible d'être plus serein, de moins agir dans la précipitation. C'est parce que le CSA n'arrive pas à voir à long terme que l'on se retrouve avec ces envies soudaines de changer de normes. Normalement, une norme doit être appelée à durer, et doit donc être solide. La première erreur est d'avoir choisi la norme de compression MPEG-2 pour lancer la TNT, tout en connaissant l'existence du MPEG-4, plus efficace en tous points. Le but était de diminuer les coûts des adaptateurs, mais s'il faut quand même en changer après coup, à quoi bon ?
Il aurait donc fallu lancer la TNT en MPEG-4 dès le départ, et également lancer moins de chaînes. Ainsi, elles auraient toutes pu être diffusées en HD sans problème. Si certaines chaînes ont trouvé leur public, on se demandent ce que d'autres font là . La Chaîne Parlementaire ne devrait pas avoir à supporter les énormes coûts de diffusion sur l'ensemble du territoire, et devrait se contenter du satellite et de la diffusion par le net. Alors que la TNT a été lancée il y a plus de six ans maintenant, certaines chaînes n'ont strictement aucune ambition en terme de contenus. Hier même, deux chaînes adjacentes (NT1 et NRJ12) diffusaient toutes les deux d'épouvantables navets américains avec Steven Seagal. Cela a de quoi alarmer... Il n'est pas forcément nécessaire de créer de nouvelles chaînes, surtout que le marché publicitaire n'est pas extensible à l'infini.
A l'heure actuelle, les revendeurs continuent de proposer des téléviseurs uniquement adaptés au MPEG-2, alors que la fin de cette norme de compression est déjà en vue. Ces ventes de matériels déjà condamnés continueront jusqu'au 1er décembre 2012... On voit donc que le CSA a mal fait son travail, et l'on doit alors rester circonspect sur ses nouvelles recommandations. Gardons à l'esprit qu'il n'y a aucune urgence, et prenons notre temps pour voir les normes de diffusions se stabiliser, quitte à "sauter" le DVB-T2. On peut exiger qu'un téléviseur ait une durée de vie d'une vingtaine d'années. En attendant, le nombre de chaînes peut rester stable, et les deux nouveaux multiplex peuvent être utilisés pour diffuser en HD les chaînes les plus importantes qui ne le sont pas encore (France 3, France 5, Direct 8, W9, TMC, France 4). Si les téléspectateurs sont prêts à payer plus pour avoir plus, libre à eux de s'abonner à des offres par satellite ou internet.
Michel Boyon est conscient de la colère que cela provoquerait chez les consommateurs : ils verraient qu'on les oblige à réinvestir régulièrement dans leur matériel, et se demanderaient à juste titre quand est-ce que cela prendrait fin. Surtout que le rapport n'exclue pas que par la suite, on doive changer à nouveau de norme de diffusion, pour passer du DVB-T2 au DVB-NGH, avec un nouveau changement de matériel à la clé. Mais il fait valoir que les Français ont l'habitude de changer régulièrement de téléviseur, donc ce n'est pas grave. Ainsi, on travaillerait directement pour l'obsolescence programmée du matériel : quand bien même un téléviseur ne tomberait pas en panne qu'il n'en resterait pas moins un produit jetable, au gré des changements arbitraires de normes. Pour le CSA, la priorité, c'est d'augmenter le nombre de chaînes, et d'augmenter le nombre de chaînes en HD.
Est-ce vraiment l'objectif à rechercher ? Il est en tout cas possible d'être plus serein, de moins agir dans la précipitation. C'est parce que le CSA n'arrive pas à voir à long terme que l'on se retrouve avec ces envies soudaines de changer de normes. Normalement, une norme doit être appelée à durer, et doit donc être solide. La première erreur est d'avoir choisi la norme de compression MPEG-2 pour lancer la TNT, tout en connaissant l'existence du MPEG-4, plus efficace en tous points. Le but était de diminuer les coûts des adaptateurs, mais s'il faut quand même en changer après coup, à quoi bon ?
Il aurait donc fallu lancer la TNT en MPEG-4 dès le départ, et également lancer moins de chaînes. Ainsi, elles auraient toutes pu être diffusées en HD sans problème. Si certaines chaînes ont trouvé leur public, on se demandent ce que d'autres font là . La Chaîne Parlementaire ne devrait pas avoir à supporter les énormes coûts de diffusion sur l'ensemble du territoire, et devrait se contenter du satellite et de la diffusion par le net. Alors que la TNT a été lancée il y a plus de six ans maintenant, certaines chaînes n'ont strictement aucune ambition en terme de contenus. Hier même, deux chaînes adjacentes (NT1 et NRJ12) diffusaient toutes les deux d'épouvantables navets américains avec Steven Seagal. Cela a de quoi alarmer... Il n'est pas forcément nécessaire de créer de nouvelles chaînes, surtout que le marché publicitaire n'est pas extensible à l'infini.
A l'heure actuelle, les revendeurs continuent de proposer des téléviseurs uniquement adaptés au MPEG-2, alors que la fin de cette norme de compression est déjà en vue. Ces ventes de matériels déjà condamnés continueront jusqu'au 1er décembre 2012... On voit donc que le CSA a mal fait son travail, et l'on doit alors rester circonspect sur ses nouvelles recommandations. Gardons à l'esprit qu'il n'y a aucune urgence, et prenons notre temps pour voir les normes de diffusions se stabiliser, quitte à "sauter" le DVB-T2. On peut exiger qu'un téléviseur ait une durée de vie d'une vingtaine d'années. En attendant, le nombre de chaînes peut rester stable, et les deux nouveaux multiplex peuvent être utilisés pour diffuser en HD les chaînes les plus importantes qui ne le sont pas encore (France 3, France 5, Direct 8, W9, TMC, France 4). Si les téléspectateurs sont prêts à payer plus pour avoir plus, libre à eux de s'abonner à des offres par satellite ou internet.