dimanche 25 février 2007
Les éternels candidats
Par xerbias, dimanche 25 février 2007 à 18:07 :: Faits politiques
Depuis que l'élection du Président de la République française se fait au suffrage universel, on a vu bon nombre de candidats tenter à plusieurs reprises leur chance, malgré les échecs électoraux. Les exemples sont pléthoriques : François Mitterrand a tenté sa chance en 1965, 1974 avant de réussir en 1981. Jacques Chirac a commencé cette même année de 1981, pour finalement y arriver en 1995 à la troisième tentative. Jean-Marie Le Pen est candidat depuis 1974, de même qu'Arlette Laguiller, qui n'ayant pas raté l'élection de 1981, a le record de tentatives : en 2007, elle sera candidate pour la sixième fois. S'ils n'arrivent pas toujours à réunir le nombre suffisant d'élus pour parrainer leur candidature, les petits candidats tentent à chaque fois de participer à l'élection, comme le montrent Antoine Waechter ou Nicolas Miguet. Si cette fois-ci, les deux favoris, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont neufs de ce point de vue, on assiste à la deuxième candidature de François Bayrou, Philippe de Villers et de Dominique Voynet depuis une douzaine d'années.
Comme on l'a vu avec les succès tardifs de Jacques Chirac ou de François Mitterrand, les défaites d'une année ne présagent pas forcément d'un prochain échec. Voilà l'espoir sur lequel repose la volonté des éternels candidats de renouveler l'expérience. Cela est certainement du à la personnalisation de la politique engendré par le scrutin choisi. Le suffrage universel fait reposer l'élection sur la rencontre entre un homme et un peuple, alors que le poste de Président dispose de beaucoup plus de pouvoirs que dans une grande partie des voisins européens de la France. C'est le lot des régimes présidentiels, dont la France partage beaucoup de caractéristiques. La question de la personnalité du candidat y est aussi importante que les idées qu'il défend en compagnie de ses soutiens (dans son parti politique). Et dans les grandes puissances occidentales, ce type de régime est plutôt rare. Le cas le plus proche et le plus connu est celui des Etats-Unis, où tous les quatre ans l'élection présidentielle est un événement d'une importance considérable qui voit s'affronter deux personnes passées par un long processus de sélection, un choc d'ambitions de longues dates qui a une influence sur le cours de l'Histoire du monde. Le principe est donc le même en France, à une taille plus modeste, mais ce qui change c'est que les candidats qui ont été défaits n'hésitent pas une seconde à se représenter. Aux Etats-Unis, depuis la deuxième guerre, il n'est arrivé que deux fois qu'un candidat investi pour l'élection présidentielle se représente après un échec. Le premier cas est celui d'Adlai Stevenson pour le parti démocrate, qui a échoué en 1952 et en 1956. Le deuxième est celui de Richard Nixon qui, après avoir été vaincu par John Kennedy en 1960, a remporté l'élection en 1968. En France, la candidature de long terme relève presque de la règle. Ainsi, lorsque Lionel Jospin avait été battu en 1995, la réaction du Parti Socialiste fut de se féliciter d'avoir trouvé en lui un grand dirigeant pour les années à venir, indiquant implicitement qu'il serait candidat en 2002.
Pour être honnête, il faut avouer que les éternels candidats existent aussi aux Etats-Unis, mais ils le sont plus à l'investiture qu'à la Présidence elle même. On peut ainsi spéculer sur la deuxième candidature à l'investiture démocrate de John Edwards, mais une deuxième tentative de John Kerry était tout de même peu probable. Là bas, après un échec en son nom propre à l'élection suprème, il est difficile de refaire surface. Si en France c'est plus simple de rester en haut de l'affiche, c'est aussi parce que les partis politiques y sont plus centralisés. Et avec un pays plus petit et jacobin, il est demandé une grande notoriété à un candidat pour qu'il ait une vraie chance d'être élu. Cela favorise évidemment le carriérisme et les ambitieux qui rêvent du poste, et qui sont prêts à travailler une trentaine d'année pour y accéder. Pour l'élection présidentielle de 2007, la totalité des candidats importants correspondent à cette description. Et certaines personnalité politiques doivent déjà être en train de calculer leurs coups pour viser les présidentielles de 2012, 2017 ou 2022.
Photo : AFP
Comme on l'a vu avec les succès tardifs de Jacques Chirac ou de François Mitterrand, les défaites d'une année ne présagent pas forcément d'un prochain échec. Voilà l'espoir sur lequel repose la volonté des éternels candidats de renouveler l'expérience. Cela est certainement du à la personnalisation de la politique engendré par le scrutin choisi. Le suffrage universel fait reposer l'élection sur la rencontre entre un homme et un peuple, alors que le poste de Président dispose de beaucoup plus de pouvoirs que dans une grande partie des voisins européens de la France. C'est le lot des régimes présidentiels, dont la France partage beaucoup de caractéristiques. La question de la personnalité du candidat y est aussi importante que les idées qu'il défend en compagnie de ses soutiens (dans son parti politique). Et dans les grandes puissances occidentales, ce type de régime est plutôt rare. Le cas le plus proche et le plus connu est celui des Etats-Unis, où tous les quatre ans l'élection présidentielle est un événement d'une importance considérable qui voit s'affronter deux personnes passées par un long processus de sélection, un choc d'ambitions de longues dates qui a une influence sur le cours de l'Histoire du monde. Le principe est donc le même en France, à une taille plus modeste, mais ce qui change c'est que les candidats qui ont été défaits n'hésitent pas une seconde à se représenter. Aux Etats-Unis, depuis la deuxième guerre, il n'est arrivé que deux fois qu'un candidat investi pour l'élection présidentielle se représente après un échec. Le premier cas est celui d'Adlai Stevenson pour le parti démocrate, qui a échoué en 1952 et en 1956. Le deuxième est celui de Richard Nixon qui, après avoir été vaincu par John Kennedy en 1960, a remporté l'élection en 1968. En France, la candidature de long terme relève presque de la règle. Ainsi, lorsque Lionel Jospin avait été battu en 1995, la réaction du Parti Socialiste fut de se féliciter d'avoir trouvé en lui un grand dirigeant pour les années à venir, indiquant implicitement qu'il serait candidat en 2002.
Pour être honnête, il faut avouer que les éternels candidats existent aussi aux Etats-Unis, mais ils le sont plus à l'investiture qu'à la Présidence elle même. On peut ainsi spéculer sur la deuxième candidature à l'investiture démocrate de John Edwards, mais une deuxième tentative de John Kerry était tout de même peu probable. Là bas, après un échec en son nom propre à l'élection suprème, il est difficile de refaire surface. Si en France c'est plus simple de rester en haut de l'affiche, c'est aussi parce que les partis politiques y sont plus centralisés. Et avec un pays plus petit et jacobin, il est demandé une grande notoriété à un candidat pour qu'il ait une vraie chance d'être élu. Cela favorise évidemment le carriérisme et les ambitieux qui rêvent du poste, et qui sont prêts à travailler une trentaine d'année pour y accéder. Pour l'élection présidentielle de 2007, la totalité des candidats importants correspondent à cette description. Et certaines personnalité politiques doivent déjà être en train de calculer leurs coups pour viser les présidentielles de 2012, 2017 ou 2022.
Photo : AFP