vendredi 14 septembre 2007
La fin d'une génération
Par xerbias, vendredi 14 septembre 2007 à 12:21 :: Faits politiques

La génération qui prend fin aura duré de la fin des années soixante jusqu'au début des années 2000, étant elle-même née entre les deux guerres. Sa grande légitimité n'est pourtant pas exceptionnelle, cette caractéristique est même plutôt courante dans la classe politique française. Après tout, Adolphe Thiers avait connu une carrière d'une quarantaine d'années, et celle de Georges Clemenceau s'étend sur une cinquantaine d'années. A ce titre, les quarante années qui séparent la première élection de Jacques Chirac au poste de député et la fin de son mandat de Président de la République sont moins surprenantes. Certaines personnalités de second plan continuent d'ailleurs de siéger à l'Assemblée Nationale, avec les députés Didier Julia et Jean Tibéri qui y ont été élus pour la première fois respectivement en 1967 et en 1968, et font partie de la nouvelle législature.
L'arrivée au pouvoir d'une nouvelle génération permet de fait un renouvellement du personnel politique, qui était tout de même nécessaire. Il serait d'ailleurs souhaitable que ce renouvellement se fasse de façon plus fréquente, petit à petit. D'une manière générale, l'un des dangers de la condition de professionnel de la politique est de se couper de ses concitoyens, et rester indéfiniment dans ce milieu n'aide pas à écarter ce danger. Il faudrait en fait trouver un équilibre entre expérience politique, nécessaire pour occuper les postes à hautes responsabilités, et lien avec la vie quotidienne de la population, ce qui ne passe pas forcément par un mandat local, pour ne pas s'enfermer dans les querelles intestines propres au microcosme. Les manœuvres politiques semblent pourtant être l'un des passages obligés d'une carrière dans ce milieu. L'expérience de Raymond Barre le montre : arrivé en politique sans l'avoir vraiment voulu, il s'était présenté à la présidentielle de 1988. Ce fût un échec. Depuis l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, tous ceux qui sont devenus Président de la République avait fait de leur élection une obsession. Il faut espérer que de telles ambitions servent de véritables convictions. Sans cela, vouloir le pouvoir pour le pouvoir, et rester à son poste par pur orgueil ne sert pas les Français qu'ils représentent. Dès lors, mieux vaut apporter régulièrement un peu de fraîcheur dans le milieu politique.