François Hollande s'est lancé dans une croisade sur la "transparence" en politique, et y voit sa planche de salut maintenant que sa promesse électorale de "République irréprochable" a coulé corps et âme. Le grand public ne doit donc plus rien ignorer du patrimoine et des conflits d'intérêts des ministres, et voire même des parlementaires. Le procédé, aussi ennuyeux soit-il pour les ministres, ne vaut pourtant pas grand chose. En effet, Jérôme Cahuzac avait bel et bien rempli une déclaration de patrimoine une fois arrivé au gouvernement... où il avait soigneusement oublié d'inclure ses comptes bancaires à l'étranger. Le problème ici, c'est bien le mensonge. On va nous abreuver de déclarations qu'il faudra prendre pour argent comptant en nous prenant pour de gros naïfs. Si l'on doit combattre le mensonge en politique, le sujet est plus vaste. Si les politiciens mentent, c'est qu'ils croient que c'est dans leur intérêt. Ils diront toute la vérité le jour où ce le sera aussi.

Il y a 20 ans, Les Inconnus avaient parfaitement résumé ce qu'on pouvait voir et penser de tout ça. Rien n'a changé, bien sûr, et ces dernières semaines le confirment même plus que jamais.