Réflexions en cours

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jeudi 17 novembre 2011

François Hollande en 10 points

Quelles sont les dix bonnes raisons pour ne pas laisser François Hollande entrer à l'Elysée ? La question parait purement rhétorique, tellement cet événement nous est actuellement présenté comme absolument certain. Au Parti Socialiste, la victoire ne fait pas l'ombre d'un doute, la présidence de l'Assemblée Nationale a d'ores et déjà été distribuée à Ségolène Royal, et François Hollande est en train de choisir le nouveau papier peint de sa chambre au 55 rue du faubourg St-Honoré. Mais voyons quand même pourquoi il aurait été préférable que cela n'arrive pas :
  1. Il manque totalement d'expérience gouvernementale. Voilà qui peut paraître étonnant pour quelqu'un de 57 ans, et qui cherche à obtenir le poste le plus haut placé en France. Sa génération a pourtant été très bien servie en la matière, mais lui n'a pas été testé.
  2. Et ce qui ne va pas pour rassurer, c'est qu'au cours de ses onze années passées à la tête du Parti Socialiste, il a fait preuve d'un manque de leadership ahurissant. Manquant totalement d'autorité au moment du référendum sur le TCE de 2005, reconduit à son poste par défaut en 2003 et de 2005, il incarne totalement les échecs du PS sur cette période.
  3. François Hollande est un candidat de second choix, dont les perspectives se sont améliorée non pas parce qu'il avait convaincu, mais parce que le premier choix s'est avéré être un individu bien peu recommandable.
  4. Il est soutenu par le Parti Socialiste, un parti qui n'a toujours pas réussi à se débarrasser de ses vieux schémas de pensée sur la lutte des classes et sur l'Etat Providence systématique. Les projets socialistes publiés jusqu'à présent semblent d'ailleurs considérer que l'argent tombe du ciel.
  5. Les personnalités socialistes qui seraient amenées à être au gouvernement ne sont, pour la plupart, guère réjouissantes. Au niveau âge et parité, on risque d'avoir des surprises.
  6. Il est favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, or cette adhésion condamnerait la possibilité d'une Europe fédérale, et forcerait le projet européen à se cantonner à jamais à n'être qu'une zone de libre échange.
  7. Il refuse l'inscription de l'interdiction des déficits dans la Constitution. S'il y a bien une chose que les trente dernières années nous ont appris, c'est que les tentatives de relance de la croissance économique par des déficits structurels ne fonctionnent pas.
  8. Ce refus de l'équilibre budgétaire n'est pas si étonnant, quand on sait que la mesure la plus emblématique actuellement de François Hollande est le recrutement de 60 000 professeurs, alors que le besoin est loin d'être avéré.
  9. Dans la même veine, les 300 000 "emplois d'avenir" qu'il promet relève d'une mauvaise vision économique, celle où l'Etat fait diminuer le chômage en multipliant lui-même les embauches.
  10. Enfin, il serait embarrassant pour le Parti Socialiste de porter à la Présidence quelqu'un qui s'autoproclame de droite.

dimanche 13 novembre 2011

Le PS aux Verts : "Rien à négocier"

Les négociations pour un accord entre le Parti Socialiste et les Verts sont difficiles. Les Verts souhaitent abandonner purement et simplement l'énergie nucléaire, et ainsi profiter, comme en Allemagne, de la pollution des centrales thermiques (gaz, pétrole, charbon), propices au réchauffement climatique. Le Parti Socialiste refuse une évolution aussi radicale, alors que le nucléaire représente entre 75 et 80 % de la production d'électricité en France. Il veut arriver à un niveau de 50 % d'ici 2025, une transformation déjà importante. Alors, les Verts voudraient avoir l'assurance que l'EPR, réacteur nucléaire de troisième génération actuellement en construction à Flamanville, soit abandonné. Il devrait être plus sûr et plus performant que les réacteurs actuels, mais il représente aussi le fait que le nucléaire reste une énergie d'avenir, ce que les Verts ne peuvent reconnaître. Là encore, les socialistes disent non.

En fait, il semble il y avoir comme un malentendu. Entre les Verts et les socialistes, il n'y a rien à négocier. Pour pouvoir négocier, il faudrait que chaque partie ait quelque chose à offrir à l'autre, pour que des concessions puissent être échangées. Ce n'est absolument pas le cas ici. Dans cette situation, les Verts font toute les demandes, et n'ont strictement rien à offrir. Ils veulent que le PS applique au maximum son programme, et qu'en prime, celui-ci leur laisse de bonnes circonscriptions afin d'avoir davantage d'élus à l'Assemblée Nationale. Ce sont de lourdes demandes, sans contrepartie. Les Verts ne peuvent non seulement pas apporter quelque chose de positif aux socialistes, mais ils ne peuvent même pas leur nuire.

C'est en tout cas l'état d'esprit rue de Solférino. Les socialistes considèrent que les prochaines élections sont d'ores et déjà gagnées. Nicolas Sarkozy est si impopulaire et si méprisé qu'il ne saurait représenter une menace. Les électeurs valideront avec certitude l'élection du candidat socialiste, sans que qui ce soit puisse y a faire quelque chose. François Hollande en est déjà à déclarer qu'il est le prochain Président à la une des journaux. Il se trouve si populaire qu'il est certain que son moment est enfin venu. Il n'y a plus qu'à attendre un tout petit peu, et ce sera lui, la France. Il aura une armée de députés à l'Assemblée Nationale pour appliquer ses volontés. Pourquoi devrait-il se soumettre aux exigences des Verts ? Il y a bien plus important à faire, comme fignoler les derniers détails de sa cérémonie d'investiture...

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