Réflexions en cours

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jeudi 23 février 2012

François Hollande, sa dette et ses iPads

Que donnerait François Hollande à la tête de la République française ? Contrairement à d'autres candidats, comme François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon, Dominique de Villepin ou même Corinne Lepage, il n'a jamais exercé la moindre responsabilité nationale. N'ayant jamais dirigé ou fait parti d'une équipe gouvernementale, on peut donc douter de sa capacité à être le chef de l'Etat sans y avoir été préparé. Pour un tel poste, un minimum d'expérience est nécessaire, ou sinon, autant prendre le premier énarque venu le jour de sa remise de diplôme. François Hollande a été premier secrétaire du Parti Socialiste pendant onze ans, et tout le monde s'accorde sur le fait qu'il s'agissait d'un désastre pour son propre parti. Aujourd'hui, cette partie importante de sa vie est totalement occultée, et on peut comprendre pourquoi.

Faute de responsabilités publiques nationales, on est bien obligé de se rabattre sur ses responsabilités locales. Depuis 2008, il est ainsi président du conseil général de la Corrèze, 80ème département français avec environ 240 000 habitants. Ce n'est pas exactement la même chose que 65 millions d'habitants, mais voyons quand même si les Corréziens peuvent dire que leur département est bien géré. La réponse tombe assez rapidement, et elle est nette : c'est non. En effet, la Corrèze, dont il s'occupe depuis quatre ans, est tout simplement le département le plus endetté de France, avec une dette qui n'a cessé d'augmenter ces quatre dernières années. Avec une dette par habitant trois fois plus élevée que la moyenne, la Corrèze est clairement dans une situation financière malsaine, et rien ne laisse envisager que la situation puisse s'améliorer à l'avenir avec le rythme de dépense actuel du département. La situation de la Corrèze s'est donc aggravé depuis que François Hollande en est le président.

Peut-être pourrait-il affirmer que cette situation n'est pas de sa faute, puisqu'il était trop occupé à préparer sa candidature à la présidentielle qu'à prendre en charge son département. Néanmoins, on voit clairement que certaines de ses décisions ont contribué à aggraver le déficit public de la Corrèze. On se souvient ainsi qu'en 2010, il avait décidé de donner le dernier gadget technologique coûteux à la mode, l'iPad, à des milliers de collégiens. A l'époque, il s'en vantait même.

François Hollande a donc donné un iPad a l'ensemble des élèves de 6ème, ce qui ne peut être neutre en terme de coûts. Mais il n'y a pas que ça. Depuis 2008, le département offrait aussi un ordinateur portable à chaque élève des classes de 5ème, 4ème et 3ème. Et bien évidemment, en quittant le collège, les élèves gardent le matériel offert. Cela n'a donc rien d'un investissement, mais une dépense de fonctionnement inutile et inconsidérée. N'est-ce pas ce genre de dépenses que l'on doit éliminer, et encore plus ne pas créer, quand on est à la tête d'un organisme en mauvaise santé financière ? Et ce n'est pas comme si fabriquer des iPad fera travailler des usines françaises non plus... François Hollande ne peut donc même pas se targuer d'avoir été un bon gestionnaire de la Corrèze. Quelle raison aurait-on de penser qu'il puisse l'être pour la France ?

mercredi 8 février 2012

Le dérapage (ouh là là)

"Toutes les civilisations ne se valent pas".

Avec cette petite phrase, voilà une belle polémique, comme on sait si bien les faire en France. Visiblement il y a une grande quantité de personnes prêts à se lancer dans la pantalonnade de l'outrage surjoué, avec le thème éternel de la dénonciation des fascistes nauséabonds qui nous rappellent les pires heures de notre histoire, rien de moins. Mais revenons plutôt en arrière. Quand les radios citent ces sept mots, on a surtout tendance à se demander ce qu'il y a derrière le mot "civilisation". Ces derniers temps, le terme avait surtout été employé par le géopolitologue Samuel Huntington dans son ouvrage phare, Le Choc des civilisations. Il y avait là la notion de zone culturelle. Qu'est-ce que Claude Guéant, l'auteur de la petite phrase décriée, voulait dire en s'adressant aux étudiants de l'UNI ? Eh bien il s'avère que la petite phrase n'en est une que parce qu'elle a été raccourcie.

"Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. "

Voilà la phrase dans son contexte, même si la presse n'arrive pas ou ne cherche pas à avoir l'intégralité du propos. Le mot "civilisation" recoupe donc en quelque sorte la notion de culture sociétale. En disant qu'il préfère la démocratie à la tyrannie, il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes. Tout au plus peut on lui reprocher la banalité de ce qu'il dit. Et la polémique, ce n'est pas lui qui l'a faite. Mais visiblement, on peut se donner bonne conscience pour pas cher en luttant contre des mots que l'on n'est pas capable de comprendre.

Au delà de ça, il y a une question de liberté d'expression. Les polémistes ont utilisé le mot "dérapage" pour qualifier quelque chose qui ne doit pas être dite. Le mot "civilisation" s'avère aujourd'hui tabou. Le concept de dérapage, cela veut dire qu'il n'y a qu'une route pour ce que l'on peut dire. Ce qui en sort "dérape". Si on dérape, c'est par inattention, on s'est laissé allé à dire quelque chose que l'on pense ou que l'on ne pense pas, il n'y a pas de différence. Claude Guéant met en valeur la liberté et la démocratie. Ce devrait être une banalité. Mais vu comment la liberté d'expression semble aujourd'hui très encadrée de fait, on se dit que c'est un combat qui en effet, reste à mener.

dimanche 5 février 2012

La transparence sur les parrainages

Le Front National réclame l'anonymat des parrainages des élus pour l'élection présidentielle. Marine Le Pen peine parait-il (comme son père aux élections précédentes en fait) à récolter les 500 signatures nécessaires. Elle voudrait donc que les maires n'ait plus à assumer leur décision de la parrainer. Or si un élu peut parrainer un candidat, c'est justement parce qu'il a été élu. Et comme toutes les choses faites au cours de son mandat, il doit rendre compte de l'action faite au nom de ses administrés en leur nom. Ne pas divulguer les parrains d'un candidat reviendrait pour eux à prendre une décision sans en avoir la responsabilité. C'est moralement bancal. La transparence des décisions prises par les élus est tout à fait nécessaire, et le parrainage rentre dans cette catégorie. Un changement n'est pas justifié.

Avec 36 000 communes en France, il y a suffisamment d'élus pour parrainer beaucoup de monde. On peut même calculer qu'il pourrait y avoir jusqu'à 72 candidats qui se présentent, chacun avec leur micro-nuance. Si certains candidats n'arrivent pas à trouver ces parrainages, c'est parce que sur ces 36 000 maires, bien peu sont d'accord avec eux. On retrouve le même genre de principes à l'Assemblée Nationale, où certains mouvements sont peu représentés. A chaque fois, cela signifie qu'ils sont majoritaires quasiment nulle part. Il n'y a pas de maires frontistes. Il n'y a pas de circonscription où les idées du Front National rassembleraient la majorité des voix lors d'un second tour. C'est aussi ce qui explique qu'au contraire, le Parti Communiste soit aussi bien représenté : au point de vue national, il reste à peu près marginal. Mais il peut compter sur des bastions rouges qui lui sont acquis depuis des décennies.

Ce constat simple permet de dédramatiser ces angoisses des mouvements qui se sentent insuffisamment représentés. S'ils ne sont pas capables d'être majoritaires sur des petits territoires tels que des communes ou des circonscriptions, quelle possibilité auraient-il de l'être à l'échelle du pays entier ? C'est mathématiquement impossible. L'élection présidentielle sert à élire un Président, pas à établir un classement des forces politiques qui voudraient compter leurs soutiens. La pertinence de ces candidatures est donc relative.

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