mercredi 21 janvier 2009
Quelques considérations après le remaniement
Par xerbias, mercredi 21 janvier 2009 à 23:56 :: Faits politiques
L'arrivée de Chantal Jouanno au gouvernement met fin au remaniement de ce début d'année, prévu depuis quelques temps. Cela fait 20 mois maintenant que ce gouvernement a commencé à travaillé, et l'on peut tenter un premier aperçu quand à l'action de quelques ministres.
Avec en premier lieu une mention pour le partant, Xavier Bertrand. Celui n'a pas encore été élu secrétaire général de l'UMP, puisque celui-ci ne se tient que le 24 janvier prochain, mais quitte déjà ses fonctions pour s'y consacrer à temps plein. Depuis décembre, il a été nommé secrétaire général par intérim. Mais par qui ? Aux Affaires sociales, il a su se faire l'interprète fidèle des volontés présidentielles dans ce domaine.
Il est remplacé par Brice Hortefeux, qui, au ministère de l'Immigration, a su permettre un accord européen sur cette question à l'occasion de la Présidence française de l'Union Européenne. Il s'est félicité de ses résultats en matière d'expulsions, mais n'a pas hésité à régulariser des immigrés de façon importante lors des grèves de ceux-ci dans la restauration, brouillant ainsi son message.
Eric Besson lui succède, ce qui est assez troublant au vu de son parcours. Son arrivée à l'UMP peut être comprise, dans la mesure où ce parti peut accueillir tous ceux qui en partagent les idées, mais il y a peu d'arguments pour qu'il y ait un poste à responsabilités dès le départ. Son plan pour l'économie numérique a souffert d'un manque de médiatisation. Il pourra être repris par Nathalie Kosciusko-Morizet, première surprise de ne plus travailler au développement durable. A son nouveau poste, elle a un conflit d'intérêt flagrant avec son frère Pierre, PDG de Priceminister et dirigeant d'un lobby de commerçants en ligne.
Au secrétariat d'Etat au développement durable, la nouvelle titulaire, Chantal Jouanno donc, semble avoir une maîtrise suffisante des dossiers de l'environnement. Elle assistera Jean-Louis Borloo, qui n'a toujours pas terminé l'ensemble du processus de l'Environnement. Le numéro 2 du gouvernement s'enthousiasme facilement quant aux enjeux qu'il traite, mais n'oublie pas la politique générale, en étant à la tête du Parti Radical. Cela va faire 7 ans qu'il est au gouvernement, un temps impressionnant. C'est aussi le cas de Michèle Alliot-Marie, qui, bien que moins que flamboyante qu'à la Défense, assure de façon honorable ses fonctions à l'Intérieur.
Du côté de l'"ouverture", Bernard Kouchner a su coopérer avec Nicolas Sarkozy, le complétant même souvent, et sa fougue continue de lui donner une grande visibilité médiatique. Jean-Marie Bockel, par contre, a été relégué au secrétariat d'Etat aux Anciens combattants, l'un des postes les moins importants du gouvernement. Son pari de lancer un parti de "Gauche Moderne" est risqué, vu sa faible probabilité de survie. Quand certains ministres, comme Valérie Pécresse ou Roselyne Bachelot, ont réussi à défendre l'action du gouvernement face aux attaques, d'autres sont transparents. Ainsi, André Santini, pourtant un "bon client" des médias, n'est jamais en première ligne alors qu'il est chargé de la fonction publique, et que le gouvernement est censé ne remplacer qu'un départ de fonctionnaire sur deux.
Mais au final, on se rend compte que chaque ministre a bel et bien des responsabilités importantes à assumer, ce qui contredit l'idée de l'"omniprésident", selon laquelle Nicolas Sarkozy ferait tout. En fait, le Président de la République s'intéresse à tous les dossiers, mais ses ministres sont ceux qui les font le plus avancer. Le casting par contre n'est pas parfait, et l'idée du ministre de la relance apparaît totalement incongrue : la ministre de l'Economie pouvait tout à fait s'occuper du plan de relance. La parité, promise pendant la présidentielle, n'est à peu près accomplie que pour les ministres de pleine exercice, pas pour les secrétariats d'Etat. Vu que les ministres peuvent désormais retourner à l'Assemblée Nationale sans repasser par la case "législative partielle", le terme de strapontin pour désigner les secrétariats d'Etat est plus que jamais pertinent. 20 mois sont passés, et le temps presse. Il reste beaucoup à faire.
Avec en premier lieu une mention pour le partant, Xavier Bertrand. Celui n'a pas encore été élu secrétaire général de l'UMP, puisque celui-ci ne se tient que le 24 janvier prochain, mais quitte déjà ses fonctions pour s'y consacrer à temps plein. Depuis décembre, il a été nommé secrétaire général par intérim. Mais par qui ? Aux Affaires sociales, il a su se faire l'interprète fidèle des volontés présidentielles dans ce domaine.
Il est remplacé par Brice Hortefeux, qui, au ministère de l'Immigration, a su permettre un accord européen sur cette question à l'occasion de la Présidence française de l'Union Européenne. Il s'est félicité de ses résultats en matière d'expulsions, mais n'a pas hésité à régulariser des immigrés de façon importante lors des grèves de ceux-ci dans la restauration, brouillant ainsi son message.
Eric Besson lui succède, ce qui est assez troublant au vu de son parcours. Son arrivée à l'UMP peut être comprise, dans la mesure où ce parti peut accueillir tous ceux qui en partagent les idées, mais il y a peu d'arguments pour qu'il y ait un poste à responsabilités dès le départ. Son plan pour l'économie numérique a souffert d'un manque de médiatisation. Il pourra être repris par Nathalie Kosciusko-Morizet, première surprise de ne plus travailler au développement durable. A son nouveau poste, elle a un conflit d'intérêt flagrant avec son frère Pierre, PDG de Priceminister et dirigeant d'un lobby de commerçants en ligne.
Au secrétariat d'Etat au développement durable, la nouvelle titulaire, Chantal Jouanno donc, semble avoir une maîtrise suffisante des dossiers de l'environnement. Elle assistera Jean-Louis Borloo, qui n'a toujours pas terminé l'ensemble du processus de l'Environnement. Le numéro 2 du gouvernement s'enthousiasme facilement quant aux enjeux qu'il traite, mais n'oublie pas la politique générale, en étant à la tête du Parti Radical. Cela va faire 7 ans qu'il est au gouvernement, un temps impressionnant. C'est aussi le cas de Michèle Alliot-Marie, qui, bien que moins que flamboyante qu'à la Défense, assure de façon honorable ses fonctions à l'Intérieur.
Du côté de l'"ouverture", Bernard Kouchner a su coopérer avec Nicolas Sarkozy, le complétant même souvent, et sa fougue continue de lui donner une grande visibilité médiatique. Jean-Marie Bockel, par contre, a été relégué au secrétariat d'Etat aux Anciens combattants, l'un des postes les moins importants du gouvernement. Son pari de lancer un parti de "Gauche Moderne" est risqué, vu sa faible probabilité de survie. Quand certains ministres, comme Valérie Pécresse ou Roselyne Bachelot, ont réussi à défendre l'action du gouvernement face aux attaques, d'autres sont transparents. Ainsi, André Santini, pourtant un "bon client" des médias, n'est jamais en première ligne alors qu'il est chargé de la fonction publique, et que le gouvernement est censé ne remplacer qu'un départ de fonctionnaire sur deux.
Mais au final, on se rend compte que chaque ministre a bel et bien des responsabilités importantes à assumer, ce qui contredit l'idée de l'"omniprésident", selon laquelle Nicolas Sarkozy ferait tout. En fait, le Président de la République s'intéresse à tous les dossiers, mais ses ministres sont ceux qui les font le plus avancer. Le casting par contre n'est pas parfait, et l'idée du ministre de la relance apparaît totalement incongrue : la ministre de l'Economie pouvait tout à fait s'occuper du plan de relance. La parité, promise pendant la présidentielle, n'est à peu près accomplie que pour les ministres de pleine exercice, pas pour les secrétariats d'Etat. Vu que les ministres peuvent désormais retourner à l'Assemblée Nationale sans repasser par la case "législative partielle", le terme de strapontin pour désigner les secrétariats d'Etat est plus que jamais pertinent. 20 mois sont passés, et le temps presse. Il reste beaucoup à faire.