lundi 22 janvier 2007
Les déficits américains
Par xerbias, lundi 22 janvier 2007 à 18:05 :: Monde

Avec ce décrochage de la monnaie américaine, la confiance dans le dollar s'évanouirait en bonne partie, et les risques de change deviendrait une charge importante pour l'économie mondiale. De plus, les biens et services étrangers verraient leur prix fortement augmenter pour les ménages et les entreprises américaines, et il n'y a pas assez de capacité de production pour que l'économie américaine puisse prendre la relève au pied levé, ce qui favoriserait une inflation forte. Pendant ce temps, la croissance des autres pays seraient atteintes par une baisse de la demande provenant d'Amérique. Avec la chute de la monnaie américaine, les pays qui ont leur monnaie fixé au dollar suivraient les mêmes affres. Bref, il y a largement de quoi faire une énorme crise économique au niveau mondial.
La question pour Ben Bernanke, gouverneur de la Fed, et pour les responsables économiques des autres pays concernés, et de faire face à ce mouvement inéluctable. Il serait souhaitable déjà de diminuer ces déficits progressivement. Ce sera difficile pour le déficit commercial, cela supposerait de calmer la croissance américaine, qui est justement l'un des moteurs de l'économie mondiale. Il faudrait aussi favoriser une croissance forte dans d'autres pays, et justement allumer d'autres moteurs pour rééquilibrer un peu les comptes. A ce titre, la Banque Centrale Européenne pourrait adopter une politique monétaire souple pour s'assurer que la croissance dans la zone euro soit forte. Enfin, il faudrait trouver un moyen d'amener la Chine à laisser flotter sa monnaie (peut être progressivement) afin que celle-ci se réévalue petit à petit à son juste niveau, et cela laisserait suffisamment de temps aux économies occidentales de reconstituer leurs forces pour répondre à leur demande intérieure. Cela ferait baisser de quelques points la croissance chinoise, mais celle-ci est si forte à l'heure actuelle que ça ne remettrait pas en cause la bonne santé générale de son économie. Cela nécessite peut-être des grandes conférences mondiales pour bien orchestrer tout ce processus, mais pour éviter les chocs violents il ne faut pas hésiter à se regrouper entre économies concurrentes. C'est en tous cas plus urgent que le cycle actuel de négociations de l'OMC...