vendredi 9 octobre 2009
Obama, Nobel de la Paix ?
Par xerbias, vendredi 9 octobre 2009 à 12:48 :: Monde
L'attribution du prix Nobel de la paix aura été, cette année, une surprise considérable. Car ce n'est autre que Barack Obama, Président des Etats-Unis depuis le début de l'année qui a été choisi. Autant le dire tout de suite, ce choix est douteux au mieux, et grotesque en fait. Ce n'est pas tant que Barack Obama ne peut pas être prix Nobel de la paix : à la tête de la plus grande puissance au monde, il est au poste où il peut avoir le plus d'influence sur les affaires du monde. La tentative de paix entre Israël et la Palestine orchestrée en son temps par Bill Clinton en est la preuve, tout comme Jimmy Carter avait à son crédit la paix entre Israël et l'Egypte. Seulement, la Présidence d'un pays aussi puissant est un métier d'action, et non seulement de déclarations. C'est donc au bilan, à ce qui a été fait que l'on reconnaît que l'on reconnaît les champions de la paix. Et à ce niveau-là , Barack Obama ne peut se prévaloir de rien.
Cela fait seulement huit mois qu'il a été investi à la Maison Blanche. En matière de politique internationale, il s'est jusqu'à présent engagé sur peu de dossiers. Il a été très pris par la réforme du système de santé américain, par son plan de relance économique, et on ne peut d'ailleurs lui reprocher de ne pas encore avoir changé le monde en aussi peu de temps, alors que tout processus diplomatique prend beaucoup de temps. Et sur les dossiers sur lesquels il s'est investi, aucun n'a donné de quelconque résultat jusqu'à présent. Au Proche Orient, l'administration américaine peine ne serait-ce qu'à discuter de façon constructive avec le Premier ministre israélien. En Iran, le même processus de méfiances et de menaces de sanctions perdure depuis des années. Avec la Russie, les tensions nées de la campagne de Georgie ne se sont toujours pas dissipées, puisque l'annexion de l'Ossetie demeure. Le discours de Barack Obama au monde musulman au Caire a été écouté avec attention, mais a été peu suivi de conséquences. La dénucléarisation a été évoquée avec force, mais l'Amérique n'a pas poursuivi plus en avant sur cette vois jusqu'à présent.
En fait, la politique américaine peut difficilement être considérée comme vraiment pacifique. Les Etats-Unis occupent toujours l'Irak, et réclament même des troupes supplémentaires à leurs alliés pour le théâtre afghan. La prison extraordinaire de Guantanamo n'est toujours pas fermée. D'une manière générale, on peut bien sûr comprendre ce qui amène Barack Obama à prendre telle ou telle décision réclamant l'utilisation des forces armées, mais c'est du prix Nobel de la Paix dont on parle ici.
Le comité Nobel, en récompensant une posture, ou plutôt un espoir, dévalue considérablement l'impact de son prix. Contrairement à certaines personnalités qui n'ont pu s'engager qu'en discours ou vision intellectuelles, car étant empêchées par des dictatures d'accomplir davantage, Barack Obama dispose des plus grandes latitudes d'action au monde. On se rend mieux compte de l'aspect irrationnel de cette décision lorsque l'on sait que la date limite de réception des nominations pour le prix est au 3 février, ce qui cette année, n'est que 14 jours après l'investiture de Barack Obama. Il y avait pourtant, heureusement, de nombreuses autres personnes s'étant engagées pour la paix qui étaient dignes de recevoir un prix si prestigieux. A vrai dire, Barack Obama doit même être le premier à être stupéfait de se voir décerné le prix. Maintenant, c'est fait, et il lui reste à tout faire pour s'en montrer digne.
Cela fait seulement huit mois qu'il a été investi à la Maison Blanche. En matière de politique internationale, il s'est jusqu'à présent engagé sur peu de dossiers. Il a été très pris par la réforme du système de santé américain, par son plan de relance économique, et on ne peut d'ailleurs lui reprocher de ne pas encore avoir changé le monde en aussi peu de temps, alors que tout processus diplomatique prend beaucoup de temps. Et sur les dossiers sur lesquels il s'est investi, aucun n'a donné de quelconque résultat jusqu'à présent. Au Proche Orient, l'administration américaine peine ne serait-ce qu'à discuter de façon constructive avec le Premier ministre israélien. En Iran, le même processus de méfiances et de menaces de sanctions perdure depuis des années. Avec la Russie, les tensions nées de la campagne de Georgie ne se sont toujours pas dissipées, puisque l'annexion de l'Ossetie demeure. Le discours de Barack Obama au monde musulman au Caire a été écouté avec attention, mais a été peu suivi de conséquences. La dénucléarisation a été évoquée avec force, mais l'Amérique n'a pas poursuivi plus en avant sur cette vois jusqu'à présent.
En fait, la politique américaine peut difficilement être considérée comme vraiment pacifique. Les Etats-Unis occupent toujours l'Irak, et réclament même des troupes supplémentaires à leurs alliés pour le théâtre afghan. La prison extraordinaire de Guantanamo n'est toujours pas fermée. D'une manière générale, on peut bien sûr comprendre ce qui amène Barack Obama à prendre telle ou telle décision réclamant l'utilisation des forces armées, mais c'est du prix Nobel de la Paix dont on parle ici.
Le comité Nobel, en récompensant une posture, ou plutôt un espoir, dévalue considérablement l'impact de son prix. Contrairement à certaines personnalités qui n'ont pu s'engager qu'en discours ou vision intellectuelles, car étant empêchées par des dictatures d'accomplir davantage, Barack Obama dispose des plus grandes latitudes d'action au monde. On se rend mieux compte de l'aspect irrationnel de cette décision lorsque l'on sait que la date limite de réception des nominations pour le prix est au 3 février, ce qui cette année, n'est que 14 jours après l'investiture de Barack Obama. Il y avait pourtant, heureusement, de nombreuses autres personnes s'étant engagées pour la paix qui étaient dignes de recevoir un prix si prestigieux. A vrai dire, Barack Obama doit même être le premier à être stupéfait de se voir décerné le prix. Maintenant, c'est fait, et il lui reste à tout faire pour s'en montrer digne.