Il y a un sujet qui n'est plus énormément évoqué dans l'actualité, c'est celui de l'Irak. Si les mauvaises nouvelles sont souvent au coeur de l'actualité, il est plus rare que les bonnes nouvelles le soient. En l'occurrence, en Irak, la situation s'améliore. Depuis la mi-2007, le nombre des victimes et l'intensité des violences ont sensiblement diminué par rapport à l'escalade qui avait cours depuis le début de l'invasion. Que s'est-il passé ? Il est peu probable que les terroristes irakiens se soient démotivés d'eux-mêmes. Par contre, au cours de l'année 2007, il y a bien eu un événement notable. Les Etats-Unis ont envoyé des renforts en troupe en nombre conséquent. Le "surge", pour reprendre le terme évoqué par l'administration américaine, semble fonctionner. Pourtant, tout laissait penser que l'envoi de soldats américains supplémentaires en Irak n'était que le signe d'une escalade incessante et d'un échec patent des Etats-Unis. Plusieurs décennies après la guerre du Viet-Nam, l'Amérique s'embourbait alors de nouveau dans une guerre en territoire étranger dans laquelle elle s'était lancée sans motifs clairs. Une commission bipartisane, l'Iraq Study Group avait demandé à ce que les troupes régulières irakiennes soient davantage en première ligne contre les terroristes, et que le départ de l'armée américaine commence à être organisé. Du côté démocrate, la pression était forte pour que le rapatriement des soldats américains soit planifié. Mais George Bush et une partie des républicains se sont obstinés à croire que des renforts seraient suffisant pour mettre fin aux violences.

Visiblement, et malgré la stupeur que provoque le constat, ils semblent avoir eu raison. Evidemment, l'Irak n'est pas un pays pacifié à l'heure actuelle. Le pays reste à feu et à sang. Seulement il l'est beaucoup moins qu'il y a un an. Les tueries massives conséquences d'attentats atroces ne sont plus quotidiens, ni même hebdomadaires. D'une manière générale, toutes les formes de violence sont en nettes diminution. Que ce soient les attaques contre les forces américaines ou les réglements de compte inter-religieux qui laissaient envisager une guerre civile, les différents conflits embrasant l'Irak semblent s'être relativement calmés. Le niveau des violences est revenu au niveau de début 2005. En chiffres absolus, cela fait toujours beaucoup trop. Mais en termes de tendances, l'évolution est très encourageante. Surtout que la diminution s'est faite beaucoup plus rapidement que ne s'était faite l'augmentation.

George Bush aurait donc eu raison seul contre tous ? Si l'on peut ne pas apprécier l'homme et ses idées, il semble difficile de contester actuellement que cette décision là a eu de bons résultats. Il reste toutefois le responsable de toute la situation, la violence passée comme celle actuelle étant la conséquence de son idée terrible d'envahir l'Irak sans véritable raison. Aujourd'hui, la priorité est surtout de limiter les dégâts. Si George Bush est désormais condamné à être impopulaire jusqu'à la fin de son mandat (à cause du déclenchement de la guerre en Irak, mais aussi de la gestion de l'ouragan Katrina ou de la situation économique), ce n'est pas forcément le cas de tous les républicains. Ainsi, le sénateur John McCain tire d'ores et déjà les premiers bénéfices du succès de l'envoi des renforts en Irak. Il avait été en première ligne pour défendre cette décision. Cela lui avait valu l'impopularité à l'été 2007, mais maintenant que la stratégie porte ses fruits, il est à nouveau très bien placé dans la présidentielle. Son retour en grâce est aussi spectaculaire que la difficile et relative stabilisation semblait improbable. L'Irak ne sera pas un dossier réglé à court terme. Mais l'on peut au moins se réjouir que la situation ne s'aggrave pas davantage.