A l'UMP, l'humeur semblait à l'union et au consensus lors de la rentrée politique. Il semble que ce soit bien fini : en gros, tous ceux qui ne veulent pas de Nicolas Sarkozy comme candidat à la prochaine élection présidentielle s'agitent et l'attaquent, laissant entendre qu'une autre candidature à droite est possible en dehors de l'UMP, en plus de celle de l'UDF. Cela ferait se diviser le vote des sympathisants de la droite entre plusieurs candidats, et diminuerait d'autant les chances de l'un d'entre d'accéder au second tour, comme cela s'était passé pour la gauche à l'élection présidentielle précédente. C'est donc bien un mouvement irresponsable que ceux qui mènent l'attaque essaient d'entreprendre. Pourtant, il peut bien y avoir un autre candidat que Nicolas Sarkozy venant de la droite, mais dans ce cas ce dernier ne s'y présentera pas. Il ne peut y avoir qu'un candidat de la droite qui se présente pour qu'il soit viable. Dès lors, il faut que cela celui soutenu par l'UMP. Un vote des militants est organisé pour déterminer le candidat soutenu par l'Elysée, cela peut être Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie ou un autre, la première des conditions étant qu'il n'y en ait qu'un. C'est un souhait soutenu par la très grande majorité des sympathisants de la droite, et ceux qui ne le respecteraient pas seraient jugés sévèrement par tous.

En plus de Michèle Alliot-Marie qui laisse planer le suspense sur une éventuelle candidature, il y a aussi Dominique de Villepin qui semble manoeuvrer malgré tout jouer la politique du pire concernant la présidentielle, et qui espère peut-être la gagner sur une campagne éclair, et un sacré coup de chance. Il a pourtant affirmé à plusieurs reprises qu'il n'avait pas d'ambition présidentielle, mais cela ne semble pas le troubler. Après avoir aidé Jacques Chirac à gagner la présidentielle de 1995, il se croit capable de tout réussir, oubliant du même coup qu'il fût le principal architecte de la défaite de la droite aux législatives de 1997.

A cela viennent s'ajouter les déclarations de Jean-Louis Debré qui visent explicitement à entretenir l'incendie. Il faut bien en être conscient, Jean-Louis Debré n'est pas nouveau dans ce registre, en fait, il a de tous temps eu comme unique rôle celui de porte flingue pour le compte de Jacques Chirac ou de ceux qui s'en réclament. Et avoir obtenu du Président le perchoir de l'Assemblée lui apporte la meilleure position pour tirer en sniper sur tous ceux qui ne lui plaisent pas. Si au moins il avait une quelconque autorité morale ou une expérience particulière à faire valoir, on pourrait comprendre ses regrets. Mais ces attaques viennent d'un homme qui ne s'est jamais démarqué par son intelligence, qui n'a qu'une expérience ratée au ministère de l'Intérieur à faire valoir et qui est une caricature de politicien avant tout à son propre service, dont le seul semblant de conviction est la défense de la Vème République créée par son père. C'est d'autant plus compréhensible que c'est bien grâce à ce dernier qu'il s'est trouvé une place dans la vie politique française. Mais qu'on ne s'y trompe pas, cette défense de la Constitution ne vaut que dans l'opportunité des flèches qu'il cherche à décocher.

Voilà donc la manoeuvre qui est en cours, et qui ne glorifie pas ceux qui la commandent. Quelles que soient leurs ambitions personnelles, ce n'est pas de cette façon qu'ils les accompliront.