mardi 12 avril 2011
Il paraît que François Hollande est candidat...
Par xerbias, mardi 12 avril 2011 à 12:07 :: Faits politiques
A l'occasion de sa réélection au conseil général de Corrèze, François Hollande a fait savoir qu'il sera candidat à l'élection présidentielle. Pour résumer, il veut changer l'état de la France qu'il trouve déplorable, et sera candidat envers et contre tout.
On a commencé à entendre parler de François Hollande en 1995. Député battu en 1993, il fut quand même choisi par Lionel Jospin pour être porte parole du PS. A ce titre, il fut un porte flingue assez hargneux, s'exprimant notamment en déclarations à l'emporte pièce contre le nouveau Président de la République, Jacques Chirac. En 1997, quand la gauche plurielle arriva au pouvoir, il fallu qu'un socialiste reste en dehors du gouvernement pour garder le parti. En 1981, Lionel Jospin lui-même avait joué ce rôle. Cette fois-ci, ce fut François Hollande qui fut choisi. Pendant cinq longues années, il ne put exercer la moindre fonction gouvernementale. Etre à la tête d'un parti est en France un rôle moins important lorsque celui-ci est dans la majorité que lorsqu'il est dans l'opposition, les vrais leaders se trouvant au gouvernement. Et pendant ces cinq années, François Hollande fut relativement transparent, se contentant de défendre benoitement l'action du Premier ministre.
C'est après le 21 avril 2002 qu'un gros malentendu eut lieu. Sous le coup de son élimination au premier tour de la présidentielle, le PS se préparait à devoir faire un gros travail de bilan et de recomposition, pour proposer une nouvelle offre politique aux Français. Cela aurait du passer par l'émergence de nouveaux leaders ou d'une nouvelle génération. Alors qu'on s'attendait à une révolution semblable à celle du New Labour de Tony Blair, rien ne se passa. Au congrès de Dijon de 2003, les anciens ministres jospinistes, pour la plupart appartenant à l'aile réformiste du PS, s'accordèrent pour ne pas s'opposer les uns aux autres pour prendre la tête du parti. François Hollande, premier secrétaire sortant, fut considéré comme suffisamment inoffensif par les autres éléphants pour pouvoir représenter le plus petit dénominateur commun. Le congrès du Mans, après la fracture du PS sur le TCE en 2005, prolongea cet artifice.
Après avoir été une dizaine d'années à la tête du PS, François Hollande croyait (très naïvement) qu'en tant que leader de l'opposition, il serait le candidat naturel de la gauche pour l'élection présidentielle. A sa grande surprise, non seulement il ne fut pas désigné, mais il ne fut même pas considéré comme un candidat. Son inexpérience ministérielle, son manque de charisme, son manque de positions tranchées... Ce qui fut ses atouts pour durer en tant que premier secrétaire du PS l'empêcha d'apparaître présidentiable. Il se résigna à n'être que l'arbitre de la primaire entre Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Mais il changea de tactique après la nouvelle défaite de la gauche...
Pour commencer, il décida de ne pas se représenter pour la direction du PS après le congrès de Rheims. Ensuite, à l'instar d'Arnaud Montebourg, il souhaita acquérir un peu d'expérience exécutive en se faisant élire président du conseil général de la Corrèze en 2008. Plus récemment, il tenta un changement d'apparence, avec perte de poids et nouvelles lunettes, probablement pour être pris plus au sérieux. François Hollande est très apprécié des journalistes, qu'il rencontre fréquemment et qu'il abreuve d'informations. Ils le trouvent sympathique et parfois même brillant. Mais jusqu'à présent, il ne bénéficie pas vraiment de l'engouement de la population. Il s'avère qu'être 19 ans député ne constitue pas un CV suffisant pour l'Elysée, et qu'il reste trop tiède pour évoquer quoi que ce soit.
François Hollande pourra alors tenter d'être le candidat de la modération. Pour l'instant, ses quelques prises de positions, notamment en matière économique, n'ont rien de scandaleux. Il n'hésite pas aussi à se faire la voix de la raison, comme lorsqu'il s'oppose au projet du PS qui prévoit la suppression de l'énergie nucléaire dans la production électrique française. Mais sur cette ligne politique, il subira probablement de plein fouet la concurrence de Dominique Strauss-Kahn. François Hollande peut-il alors être autre chose qu'un adversaire de circonstance dans la primaire socialiste ? Pour l'instant, il navigue au milieu d'un océan d'indifférence...
On a commencé à entendre parler de François Hollande en 1995. Député battu en 1993, il fut quand même choisi par Lionel Jospin pour être porte parole du PS. A ce titre, il fut un porte flingue assez hargneux, s'exprimant notamment en déclarations à l'emporte pièce contre le nouveau Président de la République, Jacques Chirac. En 1997, quand la gauche plurielle arriva au pouvoir, il fallu qu'un socialiste reste en dehors du gouvernement pour garder le parti. En 1981, Lionel Jospin lui-même avait joué ce rôle. Cette fois-ci, ce fut François Hollande qui fut choisi. Pendant cinq longues années, il ne put exercer la moindre fonction gouvernementale. Etre à la tête d'un parti est en France un rôle moins important lorsque celui-ci est dans la majorité que lorsqu'il est dans l'opposition, les vrais leaders se trouvant au gouvernement. Et pendant ces cinq années, François Hollande fut relativement transparent, se contentant de défendre benoitement l'action du Premier ministre.
C'est après le 21 avril 2002 qu'un gros malentendu eut lieu. Sous le coup de son élimination au premier tour de la présidentielle, le PS se préparait à devoir faire un gros travail de bilan et de recomposition, pour proposer une nouvelle offre politique aux Français. Cela aurait du passer par l'émergence de nouveaux leaders ou d'une nouvelle génération. Alors qu'on s'attendait à une révolution semblable à celle du New Labour de Tony Blair, rien ne se passa. Au congrès de Dijon de 2003, les anciens ministres jospinistes, pour la plupart appartenant à l'aile réformiste du PS, s'accordèrent pour ne pas s'opposer les uns aux autres pour prendre la tête du parti. François Hollande, premier secrétaire sortant, fut considéré comme suffisamment inoffensif par les autres éléphants pour pouvoir représenter le plus petit dénominateur commun. Le congrès du Mans, après la fracture du PS sur le TCE en 2005, prolongea cet artifice.
Après avoir été une dizaine d'années à la tête du PS, François Hollande croyait (très naïvement) qu'en tant que leader de l'opposition, il serait le candidat naturel de la gauche pour l'élection présidentielle. A sa grande surprise, non seulement il ne fut pas désigné, mais il ne fut même pas considéré comme un candidat. Son inexpérience ministérielle, son manque de charisme, son manque de positions tranchées... Ce qui fut ses atouts pour durer en tant que premier secrétaire du PS l'empêcha d'apparaître présidentiable. Il se résigna à n'être que l'arbitre de la primaire entre Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. Mais il changea de tactique après la nouvelle défaite de la gauche...
Pour commencer, il décida de ne pas se représenter pour la direction du PS après le congrès de Rheims. Ensuite, à l'instar d'Arnaud Montebourg, il souhaita acquérir un peu d'expérience exécutive en se faisant élire président du conseil général de la Corrèze en 2008. Plus récemment, il tenta un changement d'apparence, avec perte de poids et nouvelles lunettes, probablement pour être pris plus au sérieux. François Hollande est très apprécié des journalistes, qu'il rencontre fréquemment et qu'il abreuve d'informations. Ils le trouvent sympathique et parfois même brillant. Mais jusqu'à présent, il ne bénéficie pas vraiment de l'engouement de la population. Il s'avère qu'être 19 ans député ne constitue pas un CV suffisant pour l'Elysée, et qu'il reste trop tiède pour évoquer quoi que ce soit.
François Hollande pourra alors tenter d'être le candidat de la modération. Pour l'instant, ses quelques prises de positions, notamment en matière économique, n'ont rien de scandaleux. Il n'hésite pas aussi à se faire la voix de la raison, comme lorsqu'il s'oppose au projet du PS qui prévoit la suppression de l'énergie nucléaire dans la production électrique française. Mais sur cette ligne politique, il subira probablement de plein fouet la concurrence de Dominique Strauss-Kahn. François Hollande peut-il alors être autre chose qu'un adversaire de circonstance dans la primaire socialiste ? Pour l'instant, il navigue au milieu d'un océan d'indifférence...