La seule expérience dont peut se targuer François Hollande est sa présence à la tête du Parti Socialiste pendant onze années consécutives. Vu les résultats piteux qu'il y a obtenu, on comprend bien pourquoi il essaie de garder le profil bas sur son passé. Mais plus ça va, et plus on découvre que le Parti Socialiste est un parti enfoncé dans les magouilles de toutes sortes. On avait commencé à s'en douter lorsque Ségolène Royal n'eut pas peur de dénoncer des fraudes électorales lors de l'élection du premier secrétaire du PS, en succession de François Hollande justement.

Les affaires locales, autour de Georges Frêche et de Guérini notamment, sont à ce titre stupéfiante, et révèlent un système visant à protéger des barons locaux socialistes, dont le principal talent est de bien tenir leur fédération. Dans cette catégorie, la gestion de la mairie de Hénin-Beaumont a montré un système de corruption endémique, à proximité de la mairie de Lille dirigée par Martine Aubry, la première secrétaire actuelle. L'ancien mairie a d'ailleurs écrit un livre, Rose Mafia, qui décrit un ensemble de pratiques, d'arrangements et de combines au service d'une caste au pouvoir. L'exaspération de la population locale est telle que c'est aujourd'hui le Front National qui tient la vedette là-bas. Autant d'agissements qui ont duré des années, sans que la direction du Parti Socialiste ne dise quoi que ce soit à ce sujet.

Si l'on en croit Jean-Luc Mélenchon, ces pratiques ne datent pas d'hier. Il raconta même dans une vidéo que la plupart des gens découvrent aujourd'hui comment il s'était arrangé avec François Hollande pour se partager les résultats d'un vote, mais finit par avoir moins que son véritable résultat.


On pourrait se dire que tant que ça ne concerne que le Parti Socialiste, ce n'est pas bien grave pour l'ensemble de la population. Seulement, cela démontre quand même une certaine approche du pouvoir et de la démocratie. En cas de victoire socialiste aux prochaines élections, il n'y aura pas de contre pouvoir. L'Elysée, l'Assemblée Nationale, le Sénat, les régions, les départements, les communes, les médias et la magistrature seront tous majoritairement à gauche. Les citoyens devront alors redoubler de vigilance au quotidien. Et aux élections, on pourra se féliciter que les assesseurs doivent venir de bords différends. C'est déjà ça.