Les Jeux Olympiques de Vancouver viennent de prendre fin, passant le relais à la ville russe de Sotchi pour les prochaines olympiades en 2014. Dans un an, le Comité International Olympique se réunira pour désigner la ville qui accueillera les Jeux de 2018, et trois villes sont candidates : Munich, PyeongChang et Annecy. Le fait que cette ville française soit présente dans la liste des candidats est une surprise, tout du moins pour les premiers concernés, c'est à dire les Français. En effet, cette candidature passe inaperçue en France, ce qui contraste fortement avec les précédentes tentatives d'obtention des Jeux Olympiques, où tout était fait pour faire monter l'enthousiasme populaire. Il faut dire que le Comité Olympique Français n'était pas franchement disposé à lancer ce processus à l'origine. Ce sont les villes alpines qui ont souhaité accueillir les Jeux Olympiques, dans des démarches de promotion de leur territoire. En dehors, il n'y avait pas vraiment d'attente à ce que les Jeux Olympiques d'hivers se passent aussi tôt en France.

En effet, cela ne fait pas si longtemps que les Jeux d'Albertville ont eu lieu, à peine 18 ans. La plupart des gens s'en souviennent encore. En 2018, 26 ans auront séparé ces deux Jeux. Ce n'est rien par rapport au siècle sans Jeux Olympiques d'été en France, ce qui sera le cas en 2024. Après l'échec douloureux de la candidature de Paris en 2005 pour l'édition de 2012, qui suivait déjà les échecs pour les éditions de 1992, 2004 et 2008, la France a décidé de ne retenter sa chance que pour les Jeux de 2024. Mais quelle est la chance pour que le Comité Internationale attribue les Jeux au même pays à six ans d'intervalle ? Il est hors de question de laisser tomber les Jeux d'été pour des n-ième jeux d'hiver, par une candidature préparée en vitesse et sans soutien du peuple derrière elle. Si Annecy pourra prétendre un jour à l'organisation des Jeux Olympiques, il est bien trop tôt pour que cela soit en 2018.

Parmi les autres candidats pour les Jeux de 2018, se trouve la ville de PyeongChang, dont le profil rappelle celui de Paris pour les Jeux d'été. C'est ainsi la troisième candidature de PyeongChang (en Corée du sud) pour l'obtention des Jeux d'hiver, et pour ses deux précédentes candidatures, elle n'avait pas été loin de réussir. Pour les Jeux de 2010, elle avait été battue par 56 voix contre 53 par Vancouver, et pour 2014, elle fut battue par 51 contre 47 par Sotchi. Elle a déjà accueillie de nombreuses compétitions internationales de sports d'hiver, et est depuis longtemps prête à accueillir les Jeux. La Corée du Sud n'a accueillie qu'une fois la flamme olympique, en 1988, pour les Jeux d'été, et depuis la création des Jeux Olympiques d'hiver, seul le Japon les a accueilli en Asie, deux fois en tout. Il est tout à fait légitime qu'un autre pays asiatique les accueille, plutôt que de les laisser limités aux Alpes, et PyeongChang a toutes les qualités pour le faire. Il est donc inutile pour la France de jouer toutes ses cartes pour défendre Annecy, alors que d'autres priorités sont manifestes.