Voilà deux faits d'actualité qui se succèdent coup sur coup. D'une part, les médias se font l'échos d'une "déclaration de Vienne", dans laquelle certains scientifiques se prononcent contre la "criminalisation" des drogues, pour la mauvaise hygiène que celle-ci engendrerait parmi les toxicomanes. D'autre part, la ministre de la santé Roselyne Bachelot étudierait la possibilité d'ouvrir des salles de consommations de drogues, où les toxicomanes pourraient continuer en toute sécurité à s'injecter des produits hautement dangereux pour leur organisme. Nous sommes donc en présence d'un mouvement souhaitant banaliser l'usage de la drogue pour que les drogués aient une meilleure hygiène. Or c'est oublier un point fondamental : la meilleure hygiène de vie commence par ne pas consommer de drogues ! Les toxicomanes n'ont pas besoin qu'on les aide à prolonger leur descente aux enfers, ils doivent être aidés à arrêter de consommer des produits si dangereux.

L'argument selon lequel des salles de consommation permettraient aux toxicomanes de ne pas s'échanger leurs seringues ne tient pas. Ils ont d'ores et déjà à disposition des distributeurs de seringues neuves pour leur permettre de se droguer en ne subissant que les dangers des stupéfiants (avec les risques de produits coupés à diverses substances, d'overdose, ou de déchéance physique). S'il y a tant de crédits disponibles que cela, il serait en revanche préférable d'augmenter les crédits alloués à la recherche en de meilleurs produits de substitutions, ou bien dans des centres de désintoxications. L'Etat n'a pas à aider par la main ses citoyens dans leurs suicides.

De même, il est hors de question de rendre l'usage de stupéfiants légal. La banalisation des drogues ne sauverait pas de vie, bien au contraire. L'alcool et le tabac font déjà suffisamment de dégâts pour qu'on veuille les accompagner de substances encore plus dangereuses. Il faut que chacun comprenne, dès le plus jeune âge, le danger représenté par les drogues, que leurs séductions temporaires ne sont que la porte d'entrée vers une mort précoce. Là où le travail doit se faire, c'est dans la sensibilisation de tous pour que plus personne n'accepte d'essayer une quelconque drogue, même "pour voir". La conscience sociale ne doit pas sous-entendre que c'est quelque chose d'agréable, un plaisir défendu, mais bien une stupidité grave et irresponsable. Et évidemment, le trafic de stupéfiants doit être combattu sévèrement.

Il est donc parfaitement regrettable que ce soient des personnes dépositaires d'une autorité, comme des scientifiques ou une ministre, qui ouvrent la voie vers une banalisation des drogues, lorsqu'elles font tant de dégâts. Ce n'est pas la soumission qui doit prévaloir face à un danger, mais la volonté de le combattre.