Le "débat" fut assez rapide. La semaine dernière, en l'espace de quelques jours, le gouvernement a annoncé qu'il y aurait désormais un jour de carence dans les arrêts maladie dans le secteur public, et quatre dans le privé, plutôt que zéro et trois actuellement. A peine la mesure était-elle annoncée qu'elle était votée dans le cadre du budget 2012 par l'Assemblée Nationale. Vu qu'il reste encore la suite du circuit législatif, cette évolution n'est pas encore définitive, mais il risque d'y avoir peu d'échos autour d'elle.

Les jours de carence sont une espèce de franchise pour l'assurance maladie, dans la prise en charge des arrêts maladie. Actuellement, si un employé du privé est absent pour maladie cinq jours, la Sécurité Sociale remboursera une entreprise pour les salaires versés au quatrième et cinquième jour. Pour les trois premiers, rien n'est prévu, et très souvent ce sera trois jours de rémunération en moins pour l'infortuné malade. Ces jours de carence ont pour objet de favoriser le retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité Sociale, affreusement déficitaires. Dès lors, il faut que chacun y mette du sien, et que les efforts soient également répartis.

Mais répartir également les efforts, ce n'est pas rajouter un jour de carence à tout le monde. C'est que tous les salariés aient le même nombre de jours de carence. Pourquoi alors, les salariés du publics ont toujours trois jours de carence de moins que ceux du privé ? Cela n'a rien d'équitable. Une vraie mesure juste serait de mettre trois jours de carence pour tous les salariés, ou bien, si ceux du privé doivent vraiment passer à quatre, quatre jours de carence pour tous.

De telles différences de traitement ne peuvent que donner l'impression de la survivance de privilèges, et permettre une amertume forte de la part des salariés du secteur privé. Ceux du public ne souhaitent pas se voir reprochés un traitement de faveur, il serait donc préférable qu'à la prochaine lecture du budget 2012, cette mesure soit corrigée pour qu'elle établisse une égalité en la matière entre tous les salariés.