François Hollande est à l'Elysée, Jean-Marc Ayrault est à Matignon, on en a pour cinq ans de gauche au pouvoir. Pour l'instant, elle ne fait pas grand chose, il est même surprenant que les 100 premiers jours, période la plus favorable au pouvoir pendant un quinquennat, ait été marqué d'une si grande inactivité. Le Parti Socialiste avait un programme, mais il étant en grande partie inapplicable il est vrai. Il y a pourtant quelques points qui mériteraient de l'être, car la droite ne risque pas de s'en charger et ils peuvent être nécessaires :
  • La suppression du cumul des mandats. Jusqu'à présent, seule la gauche s'est engagée sur cette mesure fondamentale pour notre bon fonctionnement démocratique. Le cumul est une spécificité française, et pour deux mandats cumulés, on est sûr qu'un d'entre eux sera mal assuré. Généralement, c'est le mandat de parlementaire qui pâtit alors que le local est privilégié, être député ou sénateur n'est plus pour beaucoup qu'un titre honorifique. Néanmoins, cela n'a pas l'air d'être une urgence pour le nouveau pouvoir, et les élus socialistes semblent vouloir s'y opposer malgré tous les engagements pris.
  • Le mariage homosexuel. Ce n'est pas le mariage homosexuel qui nuira au mariage ou à la famille, celle-ci souffre bien davantage des divorces ou des séparations de couples qui ont des enfants. S'il doit y avoir des mariages homosexuels, que ce soient des mariages qui durent au moins. Une grande partie de la droite est loin d'être hostile au principe, mais comme une partie de son électorat est contre, elle ne s'engage pas sur ce point, assez accessoire par rapport aux autres il est vrai.
  • La tarification des actes médicaux. Les dépassements d'honoraires sont de plus en plus scandaleux, et méritent une action énergique à ce sujet. Le gouvernement semble en avoir pris conscience, et a déclaré vouloir agir à ce sujet. De son côté, la droite n'a pas voulu le faire, gardant le souvenir de la réforme de la Sécurité Sociale en 1995 : les médecins font partie de l'électorat de droite, et ils avaient mal pris cette tentative de réforme. Si la droite ne peut faire face à ce lobby, autant que la gauche s'en occupe quand elle en a l'occasion.
Ce doit être à peu près tout : pour le reste, il y a des réformes voulues par la gauche qui ne sont pas nécessaires, et il y a des réformes nécessaires qui ne sont pas voulues par la gauche...