Brian Cowen, le Premier ministre irlandais, a enfin admis l'idée d'organiser un nouveau référendum sur le Traité de Lisbonne. Après le résultat négatif du référendum du printemps dernier, l'Irlande risquait d'être le seul pays à ne pas avoir ratifié le Traité de Lisbonne. Elle est d'ailleurs l'un des deux derniers pays à ne pas encore l'avoir fait. Un par un, tous les autres l'ont ratifié, ce qui a fait un rythme élevé pour ces 25 pays, dans la mesure où le Traité de Lisbonne a été signé il y un an précisément, le 13 décembre 2007. Il faut dire que l'Union Européenne a bien besoin de sortir des dispositions du Traité de Nice, et l'échec du Traité Constitutionnel Européen n'a fait que ralentir la mise en place de changements institutionnels qui devenaient vraiment urgents. La Présidence française du Conseil Européen a montré le besoin d'un leadership fort de l'Union Européenne, que la présidence tournante rend très aléatoire.

L'autre pays qui n'a pas encore ratifié le Traité de Lisbonne est la République Tchèque. Le Président Tchèque, Vaclav Klaus, est un eurosceptique qui, en fin de compte, ne sert pas très bien la position tchèque en Europe par sa mauvaise volonté. Le Premier ministre, Mirek Topolanek, est plus ouvert à l'Union Européenne, mais n'en fait pas vraiment une priorité : alors que le Traité aurait du être ratifié cette semaine par le Parlement Tchèque, cela a été reporté de plusieurs mois pour d'obscures raisons de politique intérieure. En fin de compte, la situation tchèque ressemble à celle polonaise, l'attitude outrageusement égoïste en moins.

Au bout du compte, la République Tchèque et l'Irlande pourront avoir ratifié le Traité de Lisbonne d'ici l'été (si le peuple l'Irlande se penche sur les vraies questions du Traité), mais les élections européennes de juin prochain se feront encore très certainement sous les règles du Traité de Nice. Au moins les candidats peuvent-ils devancer les évolutions institutionnelles en faisant en sorte que les différentes campagnes portent sur des éléments de politiques européennes plutôt que sur des questions purement nationales. Et qu'en retour, les citoyens européens embrassent ces thèmes qui ont des répercussions immenses sur leurs vies, parfois même sans qu'ils ne le sachent.