L'idéologie du pragmatisme
Par xerbias, dimanche 28 décembre 2008 à 19:44 :: Pensée politique :: #370 :: rss
Parmi la partie la plus politisée de la population, on retrouve souvent des personnes qui jugent chaque événement en fonction d'une grille de lecture déterminée à l'avance. Une façon courtoise de noter ce comportement est de dire d'elles que ce sont des "hommes de conviction", ce qui est infiniment mieux qu'être quelqu'un qui change d'avis comme de chemise. Mais cette qualité peut très rapidement se transformer en un défaut assez nuisible : lorsque absolument tout se transforme en manifestations d'une idéologie globale selon ceux qui en sont partisans, c'est à chaque fois leur faculté de jugement qui en devient handicapant. Pour comprendre cela, on peut en prendre des exemples réels, mais extrêmes. C'est ainsi le cas des marxistes quelle que soit leur obédience : Karl Marx a développé une idéologie complète et cohérente, qui donne une explication à tout. De même, certains penseurs libertariens ont énoncés quelques principes jugés définitifs qui doivent en conséquence s'appliquer à tous, formant une autre idéologie complète et cohérente. Le problème vient du fait que cela ne garantit pas du tout la validité des thèses prônées. L'idéologie marxiste échoue complètement à détecter toute autres explications aux événements que les siennes, et rejettera mêmes les avis contraires sur la base de cette idéologie. Le résultat a été au mieux dommageable sur le plan du débat, au pire terrifiant sur le plan des libertés dans les pays communistes.
De façon moins grave, le débat politique reste encore perclus de prises de positions obtus et de préjugés indestructibles, en particulier sur ceux qui pensent autrement. Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer certains mouvements sociaux lancés uniquement par hostilité à un camp auquel nulle confiance n'est accordée. De même, dans l'exercice du pouvoir, certaines décisions peuvent être prises uniquement sur une base idéologique. Le critère décisif devrait pourtant être l'efficacité vis-à -vis des objectifs recherchés.
D'une manière générale, c'est de pragmatisme dont le pouvoir a besoin. Le pragmatisme consiste à s'adapter au monde réel plutôt qu'à un monde supposé, et de ne s'attacher qu'aux politiques qui ont un véritable effet final. Très souvent le pragmatisme a été considéré comme une espèce de renoncement, au vu des concessions qu'il implique nécessairement. Tant et si bien que dans certains esprits, le terme pragmatisme est un synonyme de fatalisme. C'est certes un danger possible, mais la méthode à avoir est de définir des buts à atteindre, se doter d'un sens certain de l'éthique pour fixer les limites des marges de manœuvres, puis de voir quelle est la meilleure manière d'atteindre ces buts tout en gardant une moralité dans l'action. Il est certes possible d'avoir des débats sur les buts et les limites éthiques, mais ce serait déjà une bonne chose d'éviter les visions binaires de la société selon des cadres définis à l'avance.
Si toute pensée théorique et doctrine peut se montrer intéressante, celle qui doit donc prédominer est d'abord celle du pragmatisme. A l'heure actuelle, c'est déjà sur de nombreux dossiers celle suivie par le pouvoir en place en France : défini comme libéral, le gouvernement n'hésite pas pour autant à faire un usage massif de politiques keynésiennes pour relancer l'économie en période de crise grave. Cela n'a été précédé d'aucun drame idéologique, puisqu'il était entendu que chacun ferait ce qui est le mieux dans l'intérêt du pays. De même, en 1983, c'était déjà dans cette optique que le gouvernement de Pierre Mauroy avait abandonné les politiques socialistes pour d'autres plus rigoureuses, suite à un constat d'échec. Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes le leur reprochent, mais le pouvoir avait alors pris la bonne décision. L'intérêt général doit toujours être le premier critère de jugement.
De façon moins grave, le débat politique reste encore perclus de prises de positions obtus et de préjugés indestructibles, en particulier sur ceux qui pensent autrement. Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer certains mouvements sociaux lancés uniquement par hostilité à un camp auquel nulle confiance n'est accordée. De même, dans l'exercice du pouvoir, certaines décisions peuvent être prises uniquement sur une base idéologique. Le critère décisif devrait pourtant être l'efficacité vis-à -vis des objectifs recherchés.
D'une manière générale, c'est de pragmatisme dont le pouvoir a besoin. Le pragmatisme consiste à s'adapter au monde réel plutôt qu'à un monde supposé, et de ne s'attacher qu'aux politiques qui ont un véritable effet final. Très souvent le pragmatisme a été considéré comme une espèce de renoncement, au vu des concessions qu'il implique nécessairement. Tant et si bien que dans certains esprits, le terme pragmatisme est un synonyme de fatalisme. C'est certes un danger possible, mais la méthode à avoir est de définir des buts à atteindre, se doter d'un sens certain de l'éthique pour fixer les limites des marges de manœuvres, puis de voir quelle est la meilleure manière d'atteindre ces buts tout en gardant une moralité dans l'action. Il est certes possible d'avoir des débats sur les buts et les limites éthiques, mais ce serait déjà une bonne chose d'éviter les visions binaires de la société selon des cadres définis à l'avance.
Si toute pensée théorique et doctrine peut se montrer intéressante, celle qui doit donc prédominer est d'abord celle du pragmatisme. A l'heure actuelle, c'est déjà sur de nombreux dossiers celle suivie par le pouvoir en place en France : défini comme libéral, le gouvernement n'hésite pas pour autant à faire un usage massif de politiques keynésiennes pour relancer l'économie en période de crise grave. Cela n'a été précédé d'aucun drame idéologique, puisqu'il était entendu que chacun ferait ce qui est le mieux dans l'intérêt du pays. De même, en 1983, c'était déjà dans cette optique que le gouvernement de Pierre Mauroy avait abandonné les politiques socialistes pour d'autres plus rigoureuses, suite à un constat d'échec. Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes le leur reprochent, mais le pouvoir avait alors pris la bonne décision. L'intérêt général doit toujours être le premier critère de jugement.
Commentaires
1. Le samedi 3 janvier 2009 à 20:28, par Verel
2. Le dimanche 4 janvier 2009 à 10:51, par xerbias
3. Le lundi 5 janvier 2009 à 15:13, par LOmiG
4. Le lundi 5 janvier 2009 à 17:32, par xerbias
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