Le jour où se déroule un séminaire intergouvernemental sur l'inénarrable débat de l'identité national tombe opportunément un nouveau sondage sur la diversité. Lancé par Equity Lab ("association travaillant à l'émergence de nouvelles problématiques sur les questions de diversité et d'action positive") et publié par le quotidien gratuit Metro, ce sondage réalisé en face à face par la Sofres permet à l'association de titrer sans ambiguité "La diversité des origines et des cultures vécue comme une richesse par les Français". Le graphique réalisé par Metro permet de visualiser la base de cette affirmation :

La diversité des origines et des cultures de la population française est-elle pour vous … ?

Graphique Metro

On s'aperçoit ainsi que 77 % des Français pensent que la diversité des origines et des cultures est une bonne chose. Il est déjà rapide de mélanger les concepts de "diversité des origines" et "diversité des cultures", mais l'on en apprend plus en allant dans le détail des chiffres de la Sofres. A cette question,
  • 27 % ont considéré qu'il s'agissait d'une très bonne chose
  • 50 % ont considéré qu'il s'agissait d'une assez bonne chose
  • 14 % ont considéré qu'il s'agissait d'une assez mauvaise chose
  • 3 % ont considéré qu'il s'agissait d'une très mauvaise chose
  • 6 % ont déclaré être sans opinion.
De tels résultats permettraient donc de titrer de la même façon "67 % des Français pensent que la diversité n'est pas une très bonne chose", ce qui n'est probablement pas l'angle de vue des commanditaires du sondage. Mais au delà des divers effets de manche, le plus frappant est de constater l'absence de l'item "ni une bonne chose, ni une mauvaise chose". C'est pourtant une opinion tout à fait légitime. Si d'un côté le rejet de la diversité des origines a tendance à relever de la xénophobie, il n'est pas forcément évident de dénombrer les exemples concrets et probants de la "richesse" permise par le multiculturalisme. Car après tout, la bêtise est très bien partagée parmi les peuples ou les couleurs de peau. Alors pourquoi renvoyer forcément un individu à son origine pour comprendre ses qualités propres, plutôt qu'a sa personnalité individuelle ?