Le candidat républicain Mitt Romney a choisi le représentant Paul Ryan pour être son colistier lors de la prochaine élection présidentielle, et donc en cas de victoire, son vice président. Celui-ci dirige la commission du budget à la chambre des représentants, il est en vu non seulement pour son relatif jeune âge (14 ans d'ancienneté mais seulement 42 ans), mais aussi pour avoir proposé un plan de réduction des dépenses très sévère début 2011, taillant à la hache dans tous les programmes de sécurité sociale. Il est bien plus marqué idéologiquement que Mitt Romney, et de ce fait, lui permet d'accentuer le contraste entre le ticket démocrate et le ticket républicain.

On peut distinguer trois grandes tendances chez les républicains américains : les sociaux conservateurs (chrétiens avant tout, menant le combat sur les questions sociales), les néo-conservateurs (désignation faute de mieux, mais ils s'intéressent avant tout à la politique internationale) et les libéraux économiques. Paul Ryan fait partie de cette dernière catégorie. Pour ceux-là, augmenter le moindre impôt est une hérésie, et tous les problèmes de déficits publics doivent se régler uniquement par une baisse des dépenses. Dans leur esprit, diminuer le rôle de l'Etat est le meilleur moyen d'assurer les libertés. Ce n'est pas loin du libertarianisme cher à Ron Paul, qui a eu un beau succès aux primaires. Ce représentant du Texas se fait maintenant vieux pour pouvoir représenter l'avenir, mais ses campagnes présidentielles sont un investissement pour son fils, Rand Paul, sénateur du Kentucky. Rand Paul aura la possibilité de parler à la convention républicaine se déroulant à la fin du mois, et nul ne doute qu'il reprendra le flambeau laissé par son père, et se présentera un jour à son tour à la présidentielle pour que les républicains se convertissent au libertarianisme.

La figure marquante de la pensée libertarienne, c'est Ayn Rand, auteur du roman Atlas Shrugged, publié en 1957. Paul Ryan avait affirmé avoir été beaucoup influencé par ce livre, et souhaitait que les stagiaires travaillant avec lui le lisent. Quant à Rand Paul (né en 1963), on s'est même demandé s'il n'avait pas reçu son prénom du nom de la passionaria du libertarianisme, vu les fortes convictions de son père dans ce sens. En tout cas, il en étudié l'œuvre de près.

Lors de l'élection de George W. Bush en 2000, on avait beaucoup parlé de l'influence des sociaux conservateurs dans la politique américaine. Cette fois-ci, il n'est pas dit que Mitt Romney, mais l'influence du libertarianisme est d'ores et déjà non négligeable. Ayn Rand, Rand Paul, Paul Ryan, quatre prénoms pour désigner trois personnes, tel un signe de la propagation de ce courant d'idées...

Après vérification, il n'existe pas (encore) de Paul Ayn. Cela aurait été curieux !