Au cours de l'émission de cette semaine consacrée à la crise, Nicolas Sarkozy a d'abord souhaité mettre en avant le rendez-vous à venir avec les syndicats. Il a énoncé plusieurs possibilités d'actions en faveur des ménages, se basant sur la marge de manœuvre représentée par les intérêts de l'argent prêté par l'Etat aux banques. Il a néanmoins annoncé la suppression d'une partie de la taxe professionnelle, celle basée sur les équipements et les biens mobiliers, laissant intacte la part de la taxe professionnelle basée sur l'immobilier. C'est une nouvelle remise en cause de la taxe professionnelle, dont l'assiette a toujours été pénalisante pour les entreprises. Il y a encore quelques années, elle était aussi basée sur les salaires, faisant ainsi office de taxe sur la masse salariale. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, mais si l'embauche n'est plus pénalisée, l'investissement le reste encore.

Quoi qu'il en soit, cette suppression fait l'affaire des entreprises, qui devraient voir à cette occasion leurs profits mécaniquement augmenter, si elle n'est pas compensée par un autre impôt. La question de leur répartition se posera alors encore davantage. Le Président de la République a abordé cette question jeudi dernier, ce qui put surprendre. Il a souhaité que se pose avec les entreprises le sujet de la répartition des bénéfices. Poussé par un journaliste, il a estimé que la "règle des trois tiers" était la bonne, même s'il ne pouvait y avoir de règles communes à tous. Trois tiers, cela veut dire un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, et un tiers pour l'investissement.

La part réservée à l'intéressement serait dans ce cas la même que celle pour les dividendes. Dans la plupart des entreprises, c'est loin d'être le cas. L'ensemble de l'économie gagne à ce que les salariés ne soient pas considérés uniquement comme un centre de coût, mais également comme une source de débouchés de façon global.

La question de l'investissement est également intéressante. Ces dernières années, le scénario suivi par l'économie française a à peu près été le même. En début d'année, les perspectives de croissance sont encourageantes. Puis, le moral des entrepreneurs baisse sensiblement. Si le moteur de la consommation tourne à plein, l'investissement diminue nettement. Le troisième terme de la croissance, représenté par les exportations, ne la sauve pas : les entreprises françaises sont en général trop peu compétitives. Notamment par manque d'investissements, selon les économistes. La raison du manque de croissance serait donc le faible courage des entrepreneurs. Ce n'est pas tant une question de rémunération de l'investissement qu'une peur de la prise de risques.

L'économie française est formée de décisions de l'ensemble des agents qui la composent. S'il n'est pas question de les forcer dans leurs choix, il peut être intéressant que les différentes parties réfléchissent à l'impact de leurs actions.